l’essentiel L’an dernier, le nombre de transactions immobilières a bondi dans le département. La conséquence d’une envie généralisée de nature, dans un contexte anxiogène de crise sanitaire. Résultat : les prix commencent à grimper.
Bénéficiant à plein de l’effet Covid-19, le Lot séduit de plus en plus les acquéreurs désireux de s’offrir un coin de verdure. Alors que les confinements successifs ont conduit un certain nombre d’habitants des métropoles et des grandes villes d’Occitanie à remettre en cause leur mode de vie, les questions d’espace, de respiration et de confort sont plus que jamais au centre des réflexions depuis le début de la crise sanitaire. En somme, pourquoi vivre dans un appartement de centre-ville très onéreux – et subir les difficultés de déplacements inhérentes aux grandes agglomérations –, alors que des territoires ruraux, accessibles rapidement et disposant d’une offre de services et de commerces relativement étendue, sont situés non loin de là ? C’est en partant de ce constat qu’un nouveau genre d’acquéreurs a fait son apparition dans le Lot depuis deux ans. Des néo-ruraux ayant fait le choix de poser leurs valises dans le territoire pour bénéficier d’un cadre de vie agréable… et de prix immobiliers attractifs !
Mais à quoi ressemblent, au juste, ces nouveaux arrivants qui, de l’aveu des professionnels locaux de l’immobilier que nous avons interrogés, sont de plus en plus nombreux depuis quelques mois ? Originaires de grandes villes – d’Occitanie mais aussi dans d’autres régions de l’Hexagone –, ce sont parfois de jeunes retraités qui décident de s’installer dans le Lot, en résidence principale ou secondaire. Mais avec le déploiement progressif de la fibre optique, le développement des outils numériques et les bouleversements organisationnels en entreprise, il s’agit également – et de plus en plus souvent – de télétravailleurs faisant le choix du Lot, quitte à effectuer quelques allers et retours ponctuels à Toulouse, par exemple. Compte tenu des contraintes liées au contexte sanitaire, les acheteurs étrangers, eux, se font plus rares qu’auparavant. "Certains Britanniques demandent la naturalisation, dans l’optique de rester dans le territoire, mais beaucoup sont partis, constate Stéphane Maubrey, notaire à Souillac et délégué au Conseil supérieur du notariat (CSN). Il y a en revanche encore des Belges, des Néerlandais, des Allemands… Et sur certains biens de luxe, les Américains sont revenus en force."
Dans tous les cas, l’arrivée de ces néo-ruraux engendre une multiplication des transactions immobilières dans les principales villes du département. Ce boom des ventes a pour corollaire mécanique une fonte progressive des stocks disponibles. Une demande en plein essor et une offre en baisse : le déséquilibre conduit naturellement à une hausse des prix (lire l’interview). "Ils avaient chuté depuis quelques années, analyse Stéphane Maubrey. Désormais il y a une petite reprise. Très concrètement, en ce qui concerne les maisons anciennes, les notaires ont enregistré en 2021 une augmentation du prix médian de vente de l’ordre de 7,5 % dans le département. Ce prix se porte désormais à 135 000 euros, pour une maison de 110 m2 en moyenne, implantée sur environ 1 600 m2 de terrain." En un an, les prix de vente d’une maison ancienne dans le département sont ainsi passés d’une fourchette oscillant entre 840 €/m2 et 1 580 €/m2 à une fourchette comprise entre 950 €/m2 et 1 670 €/m2.
Un phénomène haussier qui se retrouve également du côté des appartements anciens, dont le prix médian de vente est passé de 1 070 €/m2 à 1 160 €/m2 au cours de l’année écoulée. "Pour les studios ou, à l’autre bout de la chaîne, les appartements de cinq pièces ou plus, on sera même plutôt autour de 1 500 €/m2", précise Stéphane Maubrey. La tendance n’est, bien entendu, pas la même dans toutes les communes lotoises. Tandis que Cahors enregistre des hausses de prix pouvant parfois atteindre les 20 %, d’autres communes, comme Figeac ou Gourdon, affichent une certaine stabilité en la matière, tandis que l’augmentation est contenue entre 5 et 10 % du côté de Souillac, Gramat, Prayssac et Saint-Céré. En revanche, le prix médian des terrains à bâtir dans le Lot, lui, est resté globalement stable, à 10 €/m2.
"Il n’y a pas aujourd’hui de grand intérêt à construire du neuf, dans la mesure où les prix de l’ancien demeurent très attractifs", estime Stéphane Maubrey.
Après des années de baisse des prix, ce phénomène – nouveau – est scruté avec attention par les acquéreurs potentiels. Durera-t-il ? Difficile à dire. Pour certains observateurs, cette revalorisation des biens immobiliers n’est en réalité qu’un rééquilibrage, l’atteinte d’un "juste prix". Pas de quoi décourager les acheteurs puisque, si les prix grimpent dans le Lot, leur niveau est encore très éloigné de celui des grandes villes.
Dans tous les cas, "le bien le plus prisé demeure la maison avec jardin, située à proximité des commerces et des services", indique Stéphane Maubrey. Tandis que les "locaux" pourront être attirés par des maisons de lotissements et – de façon plus marginale – des terrains à bâtir, les acquéreurs originaires d’autres territoires, eux, plébisciteront les biens en pierre. ■
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