(BFM Bourse) – Certains titres de la Bourse parisienne se négocient à des montants nominaux très élevés, jusqu’à 6800 euros pour une seule action. Tour d’horizon des actions les plus chères de la place.
Comme chaque année en décembre, BFM Bourse présente le classement des 15 actions les plus chères de la Bourse de Paris. Rappelons que le cours nominal ne dit rien de la valorisation des entreprises considérées (et donc de leur “cherté” intrinsèque), puisqu’il faut multiplier par le nombre d’actions composant le capital de chaque société pour obtenir la capitalisation, qu’on peut ensuite comparer par exemple au bénéfice net pour obtenir le PER, pour ne citer que le plus connu des nombreux ratios utilisés en analyse financière.
A moins de 500 euros, Kering ferme la marche de ce classement des valeurs les plus chères de la cote parisienne. Le géant du luxe a perdu 3 places depuis l’an dernier, la baisse de 33% de son titre depuis le début de l’année n’est pas étrangère à cette rétrogradation. L’évolution boursière du géant du luxe continue en effet de dépendre des performances de Gucci, qui sont loin de briller. D’ailleurs, UBS anticipe une année 2023 “turbulente” pour la maison mère de Gucci. La banque estime que la dynamique de Gucci pourrait se retrouver à la traîne de celle de ses concurrents en 2023, tant que le successeur d’Alessandro Michele à la tête de la direction artistique n’a pas encore été annoncé. Balanciaga, l’autre maison détenue par Kering, devrait lui donner du fil à retordre. UBS estime que Balenciaga pourrait accuser une baisse de ses ventes “mid-single digit”, c’est-à-dire autour de 5% l’an prochain, ce qui pèserait sur la division “autres maisons” de Kering.
A l’image de Kering, l’année 2022 ne sera pas un grand cru pour Malterie Franco-Belges mais pour des raisons bien différentes. Onzième du classement 2021, le groupe détenu à 90% par Malteries Soufflet a été affecté par le contexte sanitaire et géopolitique, dégringolant de 3 places cette année. Le producteur de malt a particulièrement été affecté par le conflit en Ukraine, le groupe étant exposé aux pays de l’Est, avec des filiales basées en Russie et en Ukraine. Sur l’exercice 2021/2022, le marché de l’offre d’orges de brasserie a été tendu sous l’effet d’une collecte moyenne en quantité comme en qualité en Europe. Il a été particulièrement affecté par la hausse générale des prix des céréales, aggravée par la crise russo-ukrainienne.
Altareit est un pure player de la promotion immobilière en France. Amplement capitalisée, la firme est un acteur de référence sur les grands projets d’aménagement des métropoles françaises. Mais le titre Altareit est extrêmement peu liquide puisque son principal actionnaire Altarea Cogedim détient… 99,85% du capital, un record.
Belle remontée pour Christian Dior, qui progresse de 2 places dans ce classement des valeurs les plus onéreuses de la cote parisienne. La société a pour origine la création en 1946 par Christian Dior, soutenu par l’industriel Marcel Boussac, d’une maison de haute couture dans un hôtel particulier au 30 avenue Montaigne, à Paris, qui est encore aujourd’hui l’adresse de son siège social. Le groupe Boussac, dont la société Christian Dior faisait partie, fut repris en 1984 par Bernard Arnault associé à un groupe d’investisseurs. En 1988, la société a acquis, à travers l’une de ses filiales, une participation de 32% dans le capital de LVMH, participation qui s’accrut au fil des ans. Christian Dior est la dernière holding cotée de la galaxie Arnault, Financière Agache ayant fait l’objet d’une offre publique de retrait en 2021 au prix de… 44.000 euros par action visant 0,07% de son capital, le solde était déjà détenu par les Arnault. A ce jour, c’est Financière Agache qui possède 97,5% de Christian Dior, qui détient à son tour la majeure partie des actions LVMH avec 41% du capital et 56% des droits de vote (sachant que le Groupe Familial Arnault détient en plus directement environ 6% du capital et 7% des droits de vote).
Pour la deuxième année dans ce classement, on retrouve une autre société plus connue du grand public de l’empire du luxe détenu par Bernard Arnault. A l’image des autres valeurs de cet univers, LVMH a été tributaire de l’évolution de la situation sanitaire en Chine, le marché de l’empire du Milieu étant très important pour les groupes de luxe en raison de sa taille. Le titre accuse ainsi un repli de 6% depuis le 1er janvier, un recul qui ne l’empêche pas de gagner deux places dans ce classement.
La Forestière Equatoriale est une des sociétés du groupe Bolloré. Comme souvent dans la galaxie Bolloré –laquelle compte actuellement pas moins de neuf entités cotées, Vivendi comprise- l’entreprise prend à la fois la place d’une des poupées russes dans la cascade de holdings (entre Compagnie du Cambodge, Financière du Champ de Mars et Société Bordelaise Africaine), tout en détenant une activité propre, ici sa participation dans la société ivoirienne Sitarail, exploitant le réseau ferroviaire reliant la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Siégeant à Abidjan, l’entreprise réalise ainsi la totalité de son chiffre d’affaires en Afrique.
Créée en 1850 et établie en 1883 à Grasse, Robertet est l’une de ces sociétés familiales relativement discrètes, mais qui connaît un rayonnement international. La firme est en effet le numéro 1 mondial des ingrédients naturels, notamment les produits aromatiques, destinés à la parfumerie. Après l’acquisition d’une participation minoritaire par le suisse Firmenich en 2019, un autre concurrent helvète, le géant Givaudan, s’est invité au capital en 2020. Mais le groupe familial Maubert (le PDG Philippe Maubert représentant la quatrième génération aux commandes de l’entreprise) reste intraitable sur l’indépendance de l’entreprise.
Voir N°9.
À ne surtout pas confondre avec Unibail, le géant de l’immobilier commercial (aujourd’hui Unibail-Rodamco-Westfield), Unibel est la holding animatrice du groupe Fromageries Bel – coté sur la Bourse de Paris jusqu’en janvier 2022 – propriétaire de la Vache qui rit, Boursin ou Port Salut. Il s’est diversifié dans les desserts avec le rachat de Mont-Blanc-Materne. Créée dans les années 1920 par la famille Fiévet sous le nom de “La Carbonique” (pour fabriquer du dioxyde de carbone industriel, utilisé notamment dans la réfrigération et… l’adjonction de bulles dans les boissons pétillantes), la société est devenue l’actionnaire majoritaire de Bel en 1987, ayant entre-temps cédé sa branche gaz. Les descendants des fondateurs possèdent 80% du capital d’Unibel, qui détient 67,7% des Fromageries Bel (Lactalis en possédant 24,1% de son côté).
Dans cette acception, une société fermière (des jeux) est une société qui a obtenu de l’État le droit de tenir une maison de jeux. Sans faire juridiquement partie du groupe casinotier Lucien Barrière, SFCMC bénéficie d’un accord commercial qui lui permet d’exploiter le Casino Barrière de Cannes Croisette (à l’origine casino municipal de Cannes) et le Barrière Les Princes. Outre ces deux casino, SFCMC est active dans l’hôtellerie de luxe et la restauration, avec trois hôtels (le Gray d’Albion, le Majestic et le Carl Gustaf à Saint-Barth), huit restaurants, un spa et neuf bars. La famille Desseigne-Barrière possède la majorité du tour de table, qui comprend également des investisseurs comme Marc Ladreit de Lacharrière. Le flottant se réduit à 6,15%. Seules 8 actions ont été échangées pendant la séance du 20 décembre 2022.
Il s’agit de la holding cotée située la plus en haut dans la galaxie Bolloré, et celle sur laquelle il y a le plus d’échanges. Les chasseurs de décote (la holding pèse moins que la valeur de sa quote-part dans la filiale) ont une nouvelle fois été récompensés avec une hausse du titre depuis le début de l’année.
Au pied du podium, on retrouve la valeur la plus chère de l’indice du CAC 40. Hermes International garde sa quatrième place malgré un secteur du luxe en difficulté sur les marchés financiers, pénalisé par la situation sanitaire en Chine. Perpétuellement décrite comme une valeur chèrement valorisée, l’action devrait pour la première fois depuis neuf ans enregistrer sa première performance annuelle négative… L’action du sellier de luxe détenu par les descendants de Thierry Hermès (familles Guerrand, Puech, Dumas, Rédélé, de Seyne, etc.) superforme malgré tout le reste du secteur du luxe côté à la Bourse de Paris.
Les premières places sont toujours trustées par des holdings, extrêmement peu liquides, de la galaxie Bolloré.
La Société Industrielle et Financière de l’Artois est une des holdings de l’ancienne galaxie de la banque Rivaud, aujourd’hui contrôlée par Bolloré. Dotée d’une activité propre, autour de la fabrication et de la commercialisation de terminaux spécialisés, la financière de l’Artois détient surtout des participations dans des entités apparentées comme la Financière du Loch, les Plantations des Terres Rouges et d’autres sociétés issues de la banque Rivaud. En retour, son capital est réparti entre le Groupe Bolloré, la Financière Moncey ou la Compagnie du Cambodge (même avec un croquis sous les yeux, démêler l’écheveau n’est pas chose aisée). Son cours a également cédé du terrain sur un an (-16%).
La société est aussi issue l’ancienne galaxie Rivaud désormais intégrée au groupe Bolloré. Le système de participations croisées rend encore une fois difficile de situer précisément sa place parmi l’enchevêtrement de sociétés du groupe. Jusqu’à l’apport de Havas à Vivendi, elle portait la participation de Bolloré dans le groupe de publicité. Aujourd’hui elle détient une majorité du capital de la Forestière Equatoriale, une participation dans IER et 11,5% de Socfin. Là aussi, l’autre société de la galaxie Bolloré n’a pas échappé à la baisse des marchés avec un repli de 17% de son action depuis le 1er janvier.
Malgré son repli de plus de 10% en un an, la Financière Moncey reste en tête du classement. Il s’agit à nouveau d’un rouage clé de dans l’imbrication de holdings financières constituant l’empire Bolloré. Elle est détenue par la Compagnie du Cambodge, la Société des Chemins de Fer et Tramways du Var et du Gard, Plantations des Terres Rouges et d’autres sociétés du groupe Bolloré, ne laissant que des miettes entre les mains du public. L’essentiel de ses actifs sont constitués de ses participations dans la Société Industrielle et Financière de l’Artois ainsi que la Compagnie des Tramways de Rouen. Moncey contrôle par ailleurs IER, une entreprise qui produit des bornes de recharge et des équipements de contrôle des passages piétons.
N.B.: ce classement est établi sur la base des cours relevés le 22 décembre en clôture. Il ne tient compte que des titres évoluant sur le marché réglementé, à l’exclusion d’Euronext Access et Euronext Growth, et hors valeurs étrangères. Dans l’absolu, c’est toujours Eurofin Cerep (Euronext Growth) qui est à ce jour la valeur la plus chère à 22.200 euros lors de la dernière cotation, intervenue le 28 septembre dernier.
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