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“À l’occasion d’un changement de site, les entreprises sont soumises par le propriétaire des locaux à retirer les cloisons posées et à rendre un plateau nu”, lance Rodolphe Giraud, dirigeant d’Espazo. Ces cloisons amovibles sont souvent jetées alors qu’elles sont encore en parfait état. Afin de réduire les déchets et l’extraction de nouvelles matières, la PME toulousaine Espazo propose pour la première fois des cloisons reconditionnées. L’offre de la société, spécialisée dans la conception et la réalisation d’espaces, consiste à récupérer les cloisons chez les entreprises qui déménagent ou qui n’en ont plus l’utilité afin de les remettre à neuf avant de prendre vie dans une nouvelle configuration.
“L’idée est née il y a quelques années d’un constat. Après avoir vu plusieurs bennes remplies de cloisons encore en bon état sur les chantiers, je me suis dit qu’il fallait trouver une solution pour éviter ce gaspillage. Aujourd’hui, tous les fabricants ne peuvent pas faire du reconditionnement car c’est de la logistique supplémentaire et du temps. De plus, ils sont plus dans une démarche de fabrication neuf puisqu’ils sont soumis à des volumes d’achats. N’étant pas fabricant, Espazo est libéré de ces contraintes”, raconte le fondateur de l’entreprise.
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Le processus est simple : à l’instar du reconditionnement d’appareils électriques et électroniques, l’entreprise toulousaine réalise un audit technique des cloisons et portes avant de les démonter. Une fois amenée dans le dépôt de l’entreprise, elles sont vérifiées, redimensionnées et remises en parfait état. Ainsi, 30% des cloisons récupérées peuvent être revalorisées par un tri et 70% retrouvent une seconde vie après un passage par l’atelier. “Nous recollons notamment les panneaux et les portes avec un nouveau revêtement. D’aspect, ils deviennent quasiment neufs”, précise Rodolphe Giraud.
En plus de l’aspect environnemental, l’achat de cloisons revalorisées représente une économie. Lorsque le prix d’une cloison neuve se situe autour de 80 euros au m2, les cloisons reconditionnées d’Espazo sont commercialisées à 60 euros le m2 en moyenne. Ce concept vertueux en circuit-court offre une alternative moins coûteuse, sans transiger sur la qualité, mais également une solution de premier ordre pour pallier la disponibilité et la hausse du coût des matériaux.
“Le concept tombe plutôt bien avec l’augmentation des coûts des matières premières. Le surcoût de main d’oeuvre du fait de démonter, stocker, reconditionner et revendre faisait que nous étions quasiment au prix du neuf. Nous avions donc un problème sur le modèle économique. Or aujourd’hui, avec les conséquences de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine nous devenons intéressants financièrement. De plus, nous créons, de la richesse, des heures de travail. C’est un modèle assez vertueux.”
Basée à Quint-Fonsegrives en Haute-Garonne, la PME qui a démarré cette activité au premier semestre 2022, n’intervient que sur Toulouse métropole pour des questions de logistique et de cohérence environnementale. Pour l’heure, elle a reconditionné près 200 m2 de cloisons. Espazo souhaite monter en puissance et remettre à neuf et poser autour de 2.000 m2 par an. L’entreprise ambitionne de réaliser 30% de son chiffre d’affaires cloison avec cette nouvelle solution. Pour y parvenir, une synergie avec des entreprises en phase de déménagement est prévue afin de collecter des cloisons d’ordinaire vouées à la déchetterie.
“Nous manquons un peu de matières. Nous avons besoin que les gens prennent l’habitude de nous appeler pour que nous puissions récupérer les cloisons. Nous proposons une offre où lorsque l’on pose une cloison neuve, nous venons la récupérer plus tard lorsque l’entreprise part des locaux soit pour la poser sur un nouveaux site, soit à une autre entreprise.”
Aujourd’hui l’activité principale d’Espazo demeure l’aménagement de bureaux de manière clé en main. “À partir d’un cahier des charges nous sommes capables de faire la conception d’un espace, le chiffrage et réaliser les travaux. Éventuellement, nous pouvons aller jusqu’au mobilier”, explique le chef d’entreprise. Fondée en 2009, la société est composée d’un bureau d’architecture d’intérieur, d’un bureau d’études et d’une équipe opérationnelle. En tout, elle compte une quarantaines de collaborateurs entre les employés à temps plein (15) et les partenaires sous-traitants (main d’oeuvre externe). En 2021, elle affichait un chiffre d’affaires de 6,3 millions d’euros.
“Nous récupérons les cloisons pour leur donner une seconde vie mais aussi les sols et les plafonds. Ces derniers ne sont pas reconditionnés mais repartent dans les usines d’origine. Les fabricants récupèrent les matériaux lourds et s’en resservent pour refabriquer du neuf. Il y a donc une prise de conscience générale”, conclut Rodolphe Giraud.
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