Près de l’entrée du bâtiment principal, quelques élèves pelles en main s’affairent. Créé en 1982, le bassin est en pleine réfection depuis le début de l’année, et ce sont les lycéens de 1re de la filière Bac Pro qui ont été chargés des travaux. Au dessus d’eux, à l’intérieur des classes, c’est à l’aide d’un stylo que d’autres étudiants apprennent leur métier, en attendant qu’un cours moins théorique les emmène sur le terrain. Les uns s’occuperont de la roseraie, en pleine restauration, d’autres iront à la serre, couver les plantes annuelles qui devraient éclore en juin, la sauge coccinea ou le cosmos chocolat.Ainsi va la vie au Centre horticole d’enseignement et de promotion des Métiers verts (Chep) du Tremblay-sur-Mauldre depuis 1969, date de son installation à la sortie de ce village d’à peine 1 000 habitants. Mais c’est bien en 1945 que des professionnels ont fondé à Versailles cette école, qui fête donc ses 70 ans cette année.
Installé depuis 1969 au Tremblay-sur-Mauldre (ici, la pose de la première pierre en 1968), le centre horticole a été fondé en 1945, à Versailles. (Chep.)
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(Chep.) « Juste après la guerre, il y avait un problème pour recruter des ouvriers qualifiés dans l’horticulture », rappelle Laurent Carles, 36 ans, directeur du CHEP depuis septembre. « La filière a rapidement pris de l’essor, a déménagé au Chesnay en 1954 avant d’arriver ici dans des bâtiments tout neufs. » Depuis, ce sont environ 300 élèves qui occupent le centre chaque année scolaire dans différentes sections. « Nous avons une population assez hétérogène, remarque le directeur. De plus en plus de jeunes viennent de milieux urbains et nous avons toutes les origines sociales. On attire aussi un public de plus en plus féminin, nous comptons une cinquantaine de filles désormais. L’image du métier a évolué, heureusement, et elles veulent s’impliquer dans les métiers liés à la gestion et à la protection de la nature. »Des nouveautés à l’horizon 2020 Menacé de disparition en 2010, le Centre horticole revient de loin. Et se remet – enfin – à penser à son avenir. Il y a 5 ans, victime des errements économiques d’une précédente direction, l’établissement avait été mis en redressement judiciaire puis finalement sauvé par le conseil régional d’Ile-de-France. Ce dernier s’était porté acquéreur des murs, injectant 2 Mâ?¬ afin d’apurer une dette du même montant. A l’occasion de son 70e anniversaire, le CHEP s’offre donc comme cadeau des projets courant jusqu’en 2020. Et en premier lieu sur le plan de la formation. « Nous espérons développer une filière « forêt », confie Laurent Carles, le directeur. Elle pourrait ouvrir en septembre 2016. Avec l’arrivée du Grand Paris, il faudra s’atteler à protéger les arbres en zone urbaine et aussi favoriser la filière bois sur le plan énergétique. » L’autre grand dossier sera la réhabilitation du site de 5 7 000 m2 qui accueille également les bâtiments de l’Association pour le développement de la Formation professionnelle dans le Transport (Aftral) et le Centre de Formation d’Apprentis de la Navigation Intérieure (CFANI). « L’idée est de créer un campus très important, de mutualiser des services afin de réduire nos coûts, poursuit le directeur. On pourrait avoir des pôles en commun pour le sport, l’informatique.Il faudra aussi revoir la circulation sur le site. » Par ailleurs, un nouveau bâtiment devrait voir le jour : il accueillera un foyer de jeunes travailleurs. Seize formations sont au programme, 150 jeunes étant intégrés en lycée professionnel, 100 autres en centre de formation des apprentis, une cinquantaine suivant une filière passant par le certificat d’aptitude professionnelle (CAP). « Pour quelqu’un d’un peu manuel, il y a moyen de s’éclater ! », sourit Laurent Carles. Tout comme à la fête d’anniversaire des 70 ans, que les enseignants et élèves du Chep concocteront pour octobre prochain.
S’ils n’ont pas totalement délaissé les méthodes des années 1960, les élèves sont désormais entrés dans l’ère du numérique. (Chep.)
(LP/LMt .) 100 % de réussite au bac et au CAP Il y a un an et demi, le CHEP devenait le premier établissement relevant du ministère de l’Agriculture à équiper ses élèves en tablettes numériques. Les étudiants suivant un bac pro peuvent ainsi imaginer virtuellement un futur aménagement paysager. Ce qui ne les empêche en rien, comme leurs aînés, de conserver les fondamentaux et de développer de multiples talents. Ainsi, sur un chantier, ils peuvent parfois avoir recours à la plomberie pour une fontaine, à la maçonnerie pour du dallage ou à l’électricité. Des talents vite repérés. « Des jeunes ont des propositions d’emploi avant même d’avoir leur diplôme », révèle Laurent Carles, le directeur. L’an dernier, le CHEP a affiché 100 % de réussite au Bac et pour les CAP, 86 % en BTS et 95 % en apprentissage.
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