Une page d’histoire s’est tournée jeudi à Québec avec la vente du Village Vacances Valcartier, un fleuron de l’économie bâti par la famille Drouin, à des intérêts américains.
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La nouvelle de la vente de cette attraction touristique de la région de Québec, pour la somme de 179 millions $, a causé un « choc » et une « surprise » aux employés qui ont été informés jeudi matin, témoigne le président et chef des opérations, Sylvain Lauzon. 
Pour Mathieu Drouin et ses frères, il était temps de passer le flambeau. C’est avec émotion qu’ils ont fermé un chapitre de l’entreprise qui les a vus grandir et qui leur a été léguée par leur père, Guy Drouin, décédé en 2016.  
Décision difficile mais mûrie
« On est nés ici. Ça a été notre terrain de jeu, notre premier emploi. Toute notre histoire est ici. On a pris la décision difficile, mais bien mûrie de se consacrer à des projets plus personnels. »
Les acheteurs, le fonds d’investissement immobilier EPR Properties et l’exploitant Premier Parks, ont assuré que tous les emplois seraient conservés et que l’équipe de direction demeurerait en place, ce qui était une condition primordiale pour les Drouin.  
La transaction comprend tout le groupe Calypso-Valcartier : le parc aquatique extérieur, le centre de jeux d’hiver, le Bora Parc, l’Hôtel Valcartier, le camping, l’Hôtel de Glace ainsi que le parc Calypso d’Ottawa.
« On est vraiment confiants dans l’avenir parce que les nouveaux acquéreurs sont sans doute les mieux placés au monde pour faire grandir l’endroit. Ils ont un énorme respect pour la culture et les personnes en place », confie Mathieu Drouin en entrevue.
– Écoutez Vincent Dessureault au micro de Mario Dumont sur QUB radio :

Ses frères et lui ont eu des discussions avec plusieurs groupes dans le processus de vente, dont des entreprises québécoises. Mais aucune d’entre elles ne cochait tous les critères, l’un des plus importants étant de maintenir la vocation récréotouristique du complexe, dit-il.
« On a fait des efforts, mais ces efforts-là ont été vains, et les acheteurs potentiels qui étaient basés au Québec ne rencontraient pas les critères nécessaires pour opérer à long terme. »
EPR et Premier assurent que la continuité et la croissance sont leurs deux objectifs principaux.
Sylvain Lauzon affirme que cet aspect a beaucoup rassuré les quelque 1200 employés du groupe. Même si les nouveaux propriétaires ne parlent pas français, tous les employés et les membres de la direction sont francophones, insiste-t-il.
« C’est essentiel et ça va demeurer une entreprise francophone de la région de Québec. »
Le maire de Valcartier triste
Le maire de Saint-Gabriel-de-Valcartier, Brent Montgomery, qui côtoie la famille Drouin depuis de nombreuses années, était « triste » jeudi de voir les frères quitter le giron de l’entreprise. 
Cependant, l’« expérience » du groupe acquéreur lui donne confiance en l’avenir. « Le produit est unique dans le monde. […] C’est rassurant que ça continue. »

Fondation d’un petit centre de glisse d’hiver par Adrien Drouin, sur son terrain, à Saint-Gabriel-de-Valcartier, nommé Les glissades du Village. Il deviendra plus tard le Village des Sports.
Relève de l’entreprise par le fils du fondateur, Guy Drouin.
Début des activités estivales avec le sentier de patinage à roulettes, le lac artificiel et quelques glissades d’eau. L’expansion se poursuivra chaque année par la suite. 
Inauguration de l’Everest.
Inauguration de la piscine à vagues.
Inauguration de l’Amazone.
Agrandissement majeur du centre de jeux d’hiver avec l’ajout du secteur Avalanche et du Rafting sur neige.
Ouverture du camping et du rafting sur la rivière Jacques-Cartier. Le Village des Sports devient le Village Vacances Valcartier.
Ouverture du parc Calypso à Ottawa.
Décès de Guy Drouin et relève par ses trois fils, Mathieu, Simon et Jérôme 
Inauguration de l’hôtel 4 étoiles et du parc aquatique intérieur Bora Parc, et première ouverture saisonnière de l’Hôtel de Glace. Le Village Vacances Valcartier devient le plus important complexe du genre dans l’est du Canada. 

Achat du Groupe Calypso-Valcartier par EPR et Premier Parks.

Le changement de garde au Village Vacances Valcartier (VVV), qui jouera maintenant « dans la cour des grands », est garant d’une expansion qui apportera plusieurs nouveautés.
C’est ce que laisse entrevoir le président et chef des opérations du complexe, Sylvain Lauzon. 
Se gardant bien de dévoiler les plans d’avenir, il indique que le tout fait déjà l’objet de réflexions et il glisse que les Drouin ont bien préparé l’avenir, puisque de vastes terrains autour du site sont encore vierges et sont la propriété de l’entreprise. 
« On s’en va vers une nouvelle ère de croissance », s’enthousiasme M. Lauzon.
« Il y a toujours place au renouveau. […] Il y a plein de possibilités. Il y a des nouveautés qui vont s’ajouter. »
Avec l’arrivée du nouveau gestionnaire, Premier Parks, lequel dispose d’un large réseau et d’une expertise forte, les possibilités sont intéressantes, soulignent M. Lauzon et l’ex-copropriétaire Mathieu Drouin. 
« On a un excellent produit touristique. Le VVV fait partie des icônes de la région de Québec. En faisant partie d’un plus grand groupe, ça ouvre encore plus les portes à faire rayonner le VVV à plus grande échelle et au niveau planétaire », a ajouté M. Lauzon.
Marchand déplore la perte 
Le maire de Québec, Bruno Marchand, a regretté jeudi la « perte » de propriété québécoise et souligne que « le Village Vacances Valcartier, on ne peut pas le déplacer, mais on peut fermer un siège social par exemple. Ça, c’est problématique ».
« Des propriétaires d’ici, ce que ça permet, c’est de s’engager dans des clubs de soccer, dans l’investissement local auprès d’acteurs culturels. […] Ça aurait été le fun que ça soit quelqu’un de la région qui l’achète, mais ce n’est pas le cas, on va vivre avec. » 
Quant au chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, il s’est dit déçu. Selon lui, les gens de Québec tirent une grande fierté des entreprises d’ici.
« C’est sûr que ça serait plus sympathique que ça ait continué à appartenir à quelqu’un de Québec, mais le plus important, c’est qu’on ait une attraction touristique de cette importance-là chez nous. » 
— Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallée
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