Lire le
journal
Lire le
journal
Se connecter
Avant de revenir avec son groupe, Hyphen Hyphen, la Niçoise s’offre une belle parenthèse solo. Avec l’EP 999, elle s’aventure dans la « néo-variété », en version française et intime.
On la retrouve à la Fnac de Nice, au lendemain de la sortie de 999 et à quelques heures d’un showcase chez elle. Là où tout a commencé avec Hyphen Hyphen, il y a dix ans.
Déjà? “C’est vrai que ça paraît loin maintenant, parce qu’on a vécu beaucoup d’aventures depuis. On avait dix-sept ans, on sortait du lycée, on faisait nos premières dates. Mais j’ai aussi l’impression que tout ça est encore proche, parce que je n’ai jamais vraiment réussi à partir de Nice, j’y suis trop attachée. Je vis entre ici et Paris”, résume Santa.
Samanta Cotta, de son vrai nom, a appris à tenir la nostalgie à distance. “C’est un sentiment qui me fait très peur. Ici, je me dis que j’ai beaucoup de bons souvenirs et j’essaie d’en recréer de très jolis. J’ai choisi de pencher du bon côté”, lâche pudiquement celle dont la jeunesse n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. “Au-delà des déchirements, j’ai veillé à ne pas basculer dans une discordance négative, et tenté de twister mes drames personnels en feux de joie.”
999, c’est donc le fameux 666, le chiffre du diable, renversé. Santa, et pas Satan. “La positivité toxique avec laquelle on nous bassine aujourd’hui ne m’intéresse pas. Je parle de quelque chose de beaucoup plus radical. Plus tu t’approches du mur, plus tu dois trancher, sans faire marche arrière.”
Santa a tranché, elle veut “conquérir (son) propre monde”. Et cela passe, aussi, par une affirmation en chansons. Dans plusieurs morceaux d’Hyphen Hyphen, des thèmes forts, sans doute pas étrangers aux tourments de sa chanteuse, affleuraient. Mais les rythmiques enlevées et les paroles en anglais les laissaient encore un peu à distance.
Cette fois, Santa fait résonner sa voix, puissante et claire, en français. “C’était un non-choix, parce que ces chansons sont arrivées presque seules à moi”, assure la musicienne, qui a écrit, composé, produit tous les titres et joué tous les instruments depuis sa chambre, transformée en home studio. “Ce que j’aime c’est essayer de créer des ambiances qui ramènent à un univers et qui te font sortir d’une forme de fatalité.”
Même si les mélodies ont surgi de manière dépouillée, en piano-voix, sur un coin d’oreiller, l’EP de Santa ne manque pas d’ampleur et de grandes envolées, comme sur la ballade Popcorn salé et sa vidéo tournée sur la jetée menant au phare de Nice.
Sur 999, l’affection de Santa pour Berger, Sanson ou Balavoine, transpire fort, avec Où va le temps qui s’en va ou Qui a le droit. Pourtant, contrairement à d’autres artistes de sa génération, elle dont la mère, également chanteuse, était Américaine, a découvert ce patrimoine sur le tard. “J’apprécie de plus en plus la variété française. Véronique Sanson, c’est vraiment une très grande compositrice. En général, je ne suis pas une fanatique des gens, mais, elle, je l’admire énormément.”
Tout en poursuivant son exploration personnelle, en façonnant de nouvelles sonorités et en faisant tomber quelques masques, Santa ne délaisse pas le terrain arpenté habituellement avec Hyphen Hyphen. Entré en rotation sur plusieurs radios et intégré à plusieurs playlists sur les plateformes de streaming, le punchy Paris en août se distingue par un rugissant solo de guitare. Plutôt rare de nos jours. Mais qu’on se le dise, la Sudiste ne s’interdit rien.
Confortée par ses acolytes Adam et Lyne, qui ont vu d’un très bon œil son escapade en solo, Santa a l’intention de laisser grandir ses deux projets en parallèle. Après cette première salve de titres personnels, on peut s’attendre à un album complet dans les prochains mois.
Lauréat d’une Victoire de la musique en 2016, dans la catégorie Groupe révélation scène, Hyphen Hyphen est actuellement sur les routes, avec un Zénith de Paris dans le viseur, le 10 mars 2023 (puis à Puget-sur-Argens, le 7 avril, et à Nice, le 17 juin). D’ici là, la bande aura sûrement présenté un nouvel album, quatre ans après la sortie de HH.
Hyphen Hyphen en concert 
> Vendredi 7 avril, à 19h30. Le Mas d’hiver, au Mas des Escaravatiers, à Puget-sur-Argens. Tarifs: 39 euros, réduit 36 euros, enfant 13,80 euros. Rens. lemas-concert.com
> Samedi 17 juin, à 21h30. Théâtre de Verdure, à Nice. Tarif: 35 euros. Rens. sudconcerts-billetterie.tickandlive.com
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! 🙂
Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.
Et nous, on s’engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

source

Catégorisé: