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Devenir propriétaire? Un doux rêve qui s’éloigne inexorablement face à la hausse ininterrompue des prix immobiliers depuis vingt ans. Ce couple de Romands qui visait une PPE à Crissier, dans l’agglomération lausannoise, a été retoqué. Il ne remplissait pas les exigences fixées par les banques pour obtenir un prêt hypothécaire. La promotion était pourtant destinée à la classe moyenne. Cette cadre affichant 200’000 francs de revenus annuels? Balayée. Ses revenus n’étaient pas suffisants pour l’appartement convoité à 1,5 million de francs. De tels exemples sont légion en Suisse romande.
En dix ans, les prix des PPE et des maisons individuelles se sont envolés dans toutes les régions. Pour le même appartement en périphérie lausannoise, il faut aujourd’hui le double de revenus nécessaires qu’en 2011, soit 285’000 francs annuels, pour l’acquérir.
Avec la pandémie et ses confinements à répétition, les ménages ont reconsidéré leurs priorités, plaçant leur logement au sommet de la liste. Ce bon sens a encore renforcé la demande et la hausse des prix. Et la rareté des terrains à bâtir dans le pays ne changera pas de sitôt cette tendance.
Moins de 40% des ménages sont propriétaires de leur logement en Suisse. Bien loin de la moyenne européenne (70%). Si jusqu’au milieu des années 2010, la part des propriétaires en Suisse augmentait, la courbe s’est depuis inversée. La hausse des prix conjuguée au renforcement des exigences financières de ces dernières années a eu pour conséquences d’accentuer les obstacles pour la plupart des ménages suisses.
Les difficultés à acquérir un bien sont d’autant plus paradoxales qu’il est souvent plus avantageux d’être propriétaire que locataire. Selon les calculs d’UBS, les acquéreurs de logement bénéficient de coûts d’utilisation inférieurs d’environ 10% à 15% par rapport à des locataires d’appartements comparables.
Les mesures de régulation décidées ces dernières années étaient purement axées sur la stabilité du marché financier, comme le rappelle froidement une récente publication immobilière de Raiffeisen. Mais quid des mesures pour aider une part importante de la population à posséder son propre logement?
La Confédération encourage dans sa Constitution «l’acquisition d’appartements et de maisons familiales destinés à l’usage personnel». Force est de constater que trop peu de dispositions ont été prises pour y parvenir.
Conséquence de la situation actuelle: le pays assiste à un transfert de propriétés vers les plus aisés, laissant au bord de la route les jeunes ménages et les moins argentés. Ce manque de volonté politique manifeste risque fort à l’avenir d’accroître le fossé entre des propriétaires privilégiés et une classe moyenne abandonnée.
Lire le dossier: Tout un pan des Suisses privé de l’accès à la propriété
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