Agroalimentaire
Chez les Gluszak, pas question de marcher sur des ?ufs quand il s’agit de qualité et de développement durable. En dignes héritiers, les deux rejetons perpétuent avec habileté l’esprit d’exigence qui a valu aux produits collectés, conditionnés et distribués par Cocorette, l’entreprise fondée par leurs parents en 1983, l’appellation «?uf fermier», puis le fameux Label rouge. «Le projet visait deux objectifs: revenir à la ponte traditionnelle, par le biais d’un cahier des charges imposé aux agriculteurs, et restituer un caractère de revenu d’appoint à cette production», rappelle Thierry, 46 ans, ex-pharmacien venu rejoindre son cadet aux commandes de la société, en 1995. Cocorette, qui affiche le joli chiffre d’affaires de 29 millions d’euros, a essaimé des usines dans cinq régions françaises et distribue annuellement 150 millions d’?ufs fournis par 350 agriculteurs. Pour Jérôme Gluszak, 40 ans, tombé dans le panier en 1991, après des études de commerce international, «le challenge consiste désormais à poursuivre le développement tout en continuant à marquer notre différence». Sarah Brethes
«Rapprocher l’agriculteur du consommateur». Voilà le credo qui a engagé l’ancien président de la chambre régionale d’agriculture, désormais prési-dent du comité de promotion du Nord-Pas-de-Calais, à lancer, fin 2003, la marque régionale Saveurs en’OR. Deux ans plus tard, 250 produits provenant d’une centaine d’entreprises sont ainsi estampillés et distribués dans l’ensemble des grandes et moyennes surfaces de la région, dans le respect d’un strict cahier des charges. Une réussite parvenue au-delà des espérances du dynamique Jean-Marie Raoult, 67 ans, qui, dans un contexte peu favorable au monde agricole, conçoit Sa-veurs en’OR avant tout comme un instrument efficace de «lutte pour la création d’emplois et la survivance d’une agriculture nordiste de qualité». S. B.
Voilà tout juste quelques semaines que ce jeune Picard jusque-là titulaire du poste de directeur industriel de Brioche Pasquier Nord, cinquième site de production du groupe vendéen, implanté à Aubigny-sur-Artois depuis 2000, s’est emparé du relais tendu par sa devancière, Valérie Dubois. Sous la houlette de cet ingénieur de 29 ans, arrivé dans l’entreprise en 2001 comme assistant de gestion et de production, 220 salariés produisent mensuellement 1 000 tonnes de briochettes, pains au lait et autres viennoiseries, pour un chiffre d’affaires annuel de 35 millions d’euros. Une sacrée multiplication des petits pains! S. B.
La valeur n’attend point le nombre des années: c’est à l’âge de 29 ans, en 2002, que cet ingénieur nordiste diplômé de l’Institut supérieur d’agronomie de Lille a pris la tête de l’usine Fraisnor. Les pâtes fraîches, nature et farcies, et les lasagnes produites par les 100 employés du site trouvent une place de choix dans les rayons des principales enseignes de la grande distribution. Rachetée, en 1999, par la multinationale britannique Perkins Foods, l’entreprise, créée onze ans plus tôt à Feuchy, affiche un chiffre d’affaires annuel de quelque 10 millions d’euros et continue, «en portant l’effort sur la qualité», à couler des jours heureux. S. B.
En onze ans, l’entreprise créée par cet autodidacte a imposé ses crêpes sucrées et salées et ses salades composées individuelles dans tous les linéaires de France. Moyennant une alliance avec le groupe Norac, devenu son actionnaire majoritaire, Daniel Dessaint Traiteur a ouvert à ses salades repas le seul réseau dont elles étaient absentes – la distribution sur les autoroutes. Résultat: un chiffre d’affaires 2005 de 35 millions d’euros. L’usine d’Artoipole, jaune comme la pâte à crêpes, a fait des petits. «Pour mieux couvrir le territoire, nous avons racheté une usine à Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône] et nous en avons construit une autre à Bournezeau [Vendée]», explique Daniel Dessaint, 55 ans. Début 2007, la famille devrait encore s’élargir: une quatrième unité de production sortira de terre à Artoipole. A. V.
Industrie
A 55 ans, cet ingénieur formé à l’Ecole centrale de Lyon dirige, depuis un an et demi, un groupe européen basé à Arras, expert dans la détection du gaz. Fondée, en 1920, par Joseph Oldham, l’inventeur de la lampe au casque de mineur, l’entreprise était autrefois spécialisée dans la prévention des coups de grisou dans les mines. Quatre-vingt-cinq ans plus tard, les marchés se sont développés et la Oldham est devenue «leader en France», en proposant, notamment, des appareils portables qui signalent la présence de gaz dangereux: «Les pompiers en sont équipés et les sites classés Seveso, aussi.» Malgré 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, Jean-Marc Santraine avoue que son futur challenge et celui de ses 250 salariés sera de relancer «un secteur qui arrive à maturité». A. P.
Ce natif du Valenciennois n’a pas été dépaysé lorsque la société italienne Magneto, principal actionnaire de UM Corporation, lui demande début 2003 de diriger l’usine de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Cet ingénieur de formation, âgé de 57 ans, a monté de toutes pièces ce site consacré à la production de pièces embouties pour l’automobile. Une unité de production qui fonctionne à plein régime, avec plus de 100 employés travaillant notamment pour Nissan et Renault. «Nous envisageons de développer encore notre activité», se réjouit Jean-Pierre Hubert, qui prévoit déjà un chiffre d’affaires de plus de 30 millions d’euros pour 2006. B. M.-S.
Expatrié dans le Pas-de-Calais en septembre dernier, ce quadragénaire belge ne souffre pas du mal du pays. «Les paysages sont fort similaires», confie le nouveau gérant de Caterpillar Transmissions, implanté à Monchy-le-Preux depuis 1998. Le site, spécialisé dans l’assemblage de boîtes de vitesse pour engins de chantier, employait à ses débuts une dizaine de salariés. Ils sont maintenant une centaine à officier pour le géant américain, sous la houlette de Robert Rossion, seize ans de maison au compteur. Un démarrage sur les chapeaux de roue pour la filiale, qui exporte aux quatre coins du monde (110 millions d’euros de chiffre d’affaires). Et espère voir son portefeuille de commandes s’étoffer encore. S. B.
Maroquinerie
Il n’a que 22 ans quand il rachète Selmo Jelen à son père, voilà sept ans. Alors tout juste sorti d’une école de management à Paris, il n’hésite pas à prendre en charge près de 190 salariés. Spécialisée dans la sous-traitance de maroquinerie de luxe, l’entreprise, implantée à Ervillers, réalise 12 millions de chiffre d’affaires. Le succès est au rendez vous, même si Yann Thomas avoue que «le secteur devient de plus en plus difficile». Son secret: rivaliser avec la concurrence asiatique en proposant un travail de haute qualité «100% made in France». Et, comme la compétitivité passe par le développement, le jeune PDG a investi 2,5 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine à Bapaume (Pas-de- Calais). A. P.
Grande distribution
Charcutier de formation, il se lance en 1981 dans la grande distribution, en rachetant un hypermarché Leclerc dans la région d’Arras. Une réussite, malgré le scepticisme qui avait entouré cette acquisition. Dans la foulée, il reprend avec succès plusieurs autres magasins, où sa pugnacité et son sens commercial font merveille. En 1991, il décide avec trois amis de créer Scapartois, une coopérative qui approvisionne les 24 centres Leclerc du Nord-Pas-de-Calais, et qu’il présidera durant quinze ans. A 64 ans, Jean Maurice continue de jouer un rôle majeur dans la région: président d’honneur de Scapartois, il dirige également trois gros hypermarchés dans l’agglomération d’Arras. B. M.-S.
Tourisme
Vous le croiserez sûrement sur le marché, ou au détour du beffroi, affairé à préparer une nouvelle animation? A 61 ans, Jean-Marie Prestaux est un homme de terrain, «acharné de travail», comme il aime à se qualifier. Directeur de l’office du tourisme depuis cinq ans, ce Picard est tombé amoureux du pays arrageois il y a déjà bien longtemps, et il met toute son énergie à promouvoir l’image de sa ville. Adjoint au maire pendant un temps, cet hyperactif au c?ur tendre ne souhaite pas renouveler l’expérience. Pour lui, boulot rime plutôt avec chaleur humaine et convivialité. D’ailleurs, il ne manque jamais le traditionnel casse-croûte entre copains du samedi matin. Et quand on lui demande ce qu’il y a de si spécial à Arras, il répond: «Venez, vous y reviendrez!» A. P.
Artois Expo
Cette ex-comédienne a quitté les planches sans renier son amour de la mise en scène: elle le met désormais au service de l’organisation de Salons et de manifestations. C’est à Lille qu’elle a d’abord exercé ses talents – au Palais des congrès et de la musique, puis à Lille Grand Palais – avant de prendre les rênes d’Artois Expo (CCI) début 2001. «C’était difficile, se sou-vient-elle. Le bâtiment abritait seulement une quinzaine d’événements par an, dont un seul était renommé, la Foire commerciale d’Arras.» En cinq ans, la Lilloise Marie-Caroline Crozat, 47 ans, «Arrageoise de c?ur», a dopé Artois Expo. A présent, une centaine de manifestations s’y déroulent chaque année. Le chiffre d’affaires a bondi de 700 000 à 1,8 million d’euros. Et les projets ne manquent pas: l’immobilier et les médecines douces auront leurs rendez-vous cette année, le jardin l’an prochain. A. V.
Arts mêlés
L’association KAK 40 (Kollectif d’Agacés Korrosifs) émerge en 2000 autour d’une vingtaine d’artistes amateurs, de tous âges et de tous horizons, qui se rencontrent lors d’un gigantesque projet de théâtre de rue lancé par la scène nationale Culture Commune. Les membres du jeune collectif participent à la tournée de la compagnie Trans Europe Express, avant de lancer à Arras une Battucada; elle devient très vite leur marque de fabrique. L’année dernière, ils en confient la direction à un jeune musicien professionnel de 21 ans, Samuel Pactole, qui emmène cette joyeuse équipe dans les rues de la région avec un succès grandissant. De quoi pérenniser le credo du KAK 40: «La valeur accordée n’est pas celle de la monnaie, mais celle de la créativité.» L. D.
Cet Arrageois de 33 ans, qui fait la navette entre Paris et le Pas-de-Calais, est un fidèle compagnon de Métalovoice, troupe phare du théâtre de rue en Europe. Fort de cette expé-rience, Manu Rabita crée plusieurs spectacles dans sa cité natale et les communes alentour avec la compagnie qu’il a fondée: Akozal. Bien accueilli, il décide d’ouvrir un endroit consacré à la création pluridisciplinaire dans les murs de l’ex-Quai de la Batterie. Réaménagé, le lieu de 200 mètres carrés va célébrer la culture sous toutes ses formes: résidences d’artistes, concerts, cabaret, soirées à thème, expositions, ateliers de pratique artistique… Avec une ambition avouée: «Questionner la place de l’art dans la société et permettre aux habitants de communiquer entre eux.» L. D.
Théâtre
L’unique section d’art dramatique du Pas-de-Calais est dirigée par le même homme depuis 1974. Une longévité que Thomas Gennari, 62 ans, doit à deux maîtres mots de son lexique théâtral: passion et curiosité. A la tête du groupe Teckné, il porte année après année des projets novateurs, qu’il partage avec ses élèves et, notamment, des chômeurs ou des habitants des zones rurales délaissées. Au conservatoire, labélisé site pilote il y a trois ans, ce Parisiano-Arrageois développe une pédagogie exigeante avec le renfort de deux intervenants: Claire Heggen, metteur en scène du Théâtre du mouvement, et le jeune comédien Maxime Lecomte pour les classes d’éveil. La formation pourrait à moyen terme devenir un centre d’initiation professionnelle aux grandes écoles de théâtre. L. D.
Après trois décennies de mises en scène au service des auteurs, de Shakespeare à Giordano Bruno, en passant par Bizet, il a toujours le feu sacré. Ce Roubaisien, fondateur du Théâtre hypocrite avec les Belges Philippe Geluck et Christian Baggen, s’est installé dans la cité artésienne en 2003. Sa compagnie, Avec vue sur la mer, est la seule troupe professionnelle de la ville. Elle est pourtant menacée de perdre une partie de ses subventions. Cela n’empêche pas Stéphane Verrue, 51 ans, de continuer à créer encore et encore. On a découvert récemment son dernier opus, Cité Babel, de Rachid Bouali, et il a deux spectacles en chantier. Tempus Tic Tac, conférence sur le temps sera donné à Avignon, l’été prochain, avant un long parcours autour des formes brèves de Beckett prévu pour 2007. L. D.
En 2004, la plus ancienne troupe d’Arras a soufflé ses 50 bougies. Un demi-siècle consacré au théâtre amateur et, gravés dans toutes les mémoi-res, les noms de ceux qui ont écrit l’histoire des Tréteaux: André Platel, Pierre Duvet, Hugues Delaby. C’est aussi de cette saga que sont nés, dans les années 1970, les 400 Coups, l’autre compagnie de théâtre amateur de la cité. C’est dire la richesse locale en la matière! Depuis 2001, les Tréteaux d’Artois sont présidés par un professeur des écoles, Rémy Kwasny. Côté plateau, la relève est bien là avec, notamment, Fabrice Naillon, metteur en scène de la prochaine création maison, Le Théâtre ambulant Chopalovitch. La troupe n’a toujours pas de salle de répétitions attitrée, mais l’énergie collective fonctionne à plein régime. L. D.
Jazz
Jazz en Artois rayonne sur toute la région avec son école de pointe, ses interventions en milieu scolaire, sa programmation sur l’année et son festival qui draine plus de 7 000 personnes chaque printemps. Cette réussite est celle d’un enfant du pays, Jean-Louis Meunier, qui a écumé les scènes européennes en tant que jazzman professionnel avant de fonder l’association Jazz en Artois en 1988. A 56 ans, il continue d’enseigner la guitare et de bâtir des projets d’envergure. Prochain défi: proposer des master classes aux lycéens et collégiens d’Arras, avec Didier Lockwood. Le célèbre violoniste sera l’invité de la 14e édition du festival, en mars prochain, aux côtés d’autres têtes d’affiche comme Caroline Casadesus, Richard Galliano, Magma… De grands moments en perspective. L. D.
Chanson
Béatrice Coton et Jean-Jacques d’Amore«Promouvoir la chanson qu’on aime: c’est le refrain des 185 adhérents de Di Dou Da», entonnent d’une seule voix la présidente, Béatrice Coton, 45 ans, discothécaire à la médiathèque, et Jean-Jacques d’Amore, 51 ans, cofondateur de l’association en 1995. Toute l’année, le tandem propose des stages et des ateliers animés par le chanteur-comédien Christian Camerlynck. Autre façon de développer les pratiques amateur et individuelle, les «scènes ouvertes» mettent un pianiste à la disposition de ceux (vous ou moi) qui veulent pousser la chansonnette. Le concept a fait un tabac lors du 10e anniversaire de Di Dou Da, en juin 2005. Parrainé par Anne Sylvestre, l’événement, baptisé «Faites de la chanson», est reconduit en 2006 avec Romain Didier en invité d’honneur. Tous à vos micros! L. D.
Musiques actuelles
Pendant une décennie, Gingerbread a fait vibrer les scènes du Nord avec la puissance de ses guitares punk mâtinées de mélodies pop. Mais toutes ces années à écumer les plateaux en autoproduction finissent par lasser les membres du groupe, qui se dispersent avant d’enterrer définitivement leur bébé. Dès février 2005, deux ex-Gingerbread trentenaires, les Arrageois Christian (guitare, chant) et Sandrine (basse, ch?urs), donnent vie à Hamilton avec la complicité d’un jeune batteur, Gauthier. Leur répertoire, «plus aéré, plus tranchant, plus rock» fait des débuts prometteurs. Déjà à son actif: une dizaine de concerts dans la région et un passage remarqué dans un grand festival néerlandais. Longue vie au nouveau-né! L. D.
Une belle relève arrageoise émerge du côté des musiques actuelles. Orage Mécanique, Onirisme, Nekhrys, Noiseless, Noise Upstairs, Edoll ou encore Atlantis appartiennent à la nouvelle génération des groupes locaux qui commencent à se faire un nom grâce au soutien d’Art Rock. Présidée par Mallory Szafulski, 28 ans, cette association fondée en 2004 avec les moyens du bord regroupe une dizaine de jeunes «vingtenaires», musiciens et dessinateurs, désireux de fédérer le vivier local. Le collectif contribue notamment à redynamiser la scène du Pharos en y accueillant plusieurs concerts. Un projet de salle de répétitions est en cours de développement avec l’aide de l’association Phénix, experte en aménagements culturels. Un festival et un forum sur Internet devraient aussi voir le jour. Ne manquent plus que les subventions… L. D.
Cinéma
En novembre 2005, plus de 5 000 personnes ont vécu au rythme trépidant de l’Autre Cinéma. Le festival, lancé en 2000, offre une place de choix aux réalisations européennes inédites et aux rétrospectives comme celle qui fut consacrée à Sidney Lumet, invité d’honneur de l’édition 2005. Aux manettes de l’événement, un trio gagnant a fait le pari de l’exigence accessible à tous. Eric Miot, 43 ans, cofondateur et président de l’association Plan-Séquence, gère la manifestation; Nadia Paschetto, 40 ans, est directrice artistique; Daphné Courbot, 34 ans, chef de projet, plus particulièrement tournée vers les actions jeune public. Car Plan-Séquence vit toute l’année en projetant des films dans les salles obscures de la région. Le grand public ne les boude pas, loin de là. L. D.
Arts plastiques
Ce plasticien et scénographe de 45 ans, personnage emblématique de la vie culturelle du Pas-de-Calais, vient d’investir les murs de l’hôtel de Guînes avec son association le Quai de la Batterie. Le nouvel écrin abrite deux pôles d’excellence: l’édition de livres d’art et l’accueil d’artistes en résidence. Wang Shi Yong compte parmi les derniers invités de la maison, qui développe un réseau important avec la Chine et les Etats-Unis. Comme tous les créateurs reçus ici, le plasticien de Shanghai a donné son regard sur le territoire arrageois à travers ses ?uvres. Autre satisfecit local, en mars prochain, la 6e Biennale du livre d’artiste concoctée par Luc Brévart devrait confirmer une nouvelle fois qu’elle compte parmi les plus importantes de l’Hexagone. L. D.
Littérature
Les colères ont du bon quand elles donnent la parole à l’écrit. En 2001, Didier Andreau (photo), formateur d’éducateurs, Guy Lesnievski, chroniqueur polar, Thierry Maricourt, écrivain, et Vincent Valdelièvre, éditeur, fondent l’association Colères du présent. Depuis, l’équipe s’est étoffée, mais l’axiome d’origine demeure: «Tout le monde peut rencontrer la lecture pourvu qu’il y ait accès.» Les moyens d’y parvenir: des ateliers d’écriture, deux prix littéraires et un Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale parrainé par Didier Daeninckx. Lancée avec modestie, la manifestation rencontre un écho croissant avec, au compteur de la dernière édition, 90 auteurs, 50 éditeurs et plus de 10 000 visiteurs. En mai prochain, des plumes illustres telles que Paco Ignacio Taibo II et Florence Aubenas témoigneront, une nouvelle fois, de l’utilité des Colères. L. D.
Patrimoine
Ce professeur agrégé d’histoire à la retraite continue de se passionner pour le patrimoine de sa ville presque natale (il y est arrivé à l’âge de 5 ans). Son dernier ouvrage, Arras, de Nemetacum à la communauté urbaine (éd. la Voix du Nord), en témoigne: le chef-lieu du Pas-de-Calais, ancienne capitale de l’Artois, est l’un des fleurons historiques de la région avec ses magnifiques hôtels du XVIIIe siècle et son beffroi fraîchement classé au Patrimoine mondial. Alain Nolibos, 68 ans, a d’ailleurs activement participé au comité scientifique mis en place pour obtenir cette distinction suprême. Depuis trente ans, il forme les guides d’Arras sur des parcours thématiques qu’il élabore sans se lasser. «Pouvoir montrer de tels trésors, c’est une grande chance pour notre cité», conclut-il. L. D.
Poésie
Les vers et la prose ont leur apôtre à Arras, en la personne du président de la société littéraire et anacréontique des Rosati, fondée en 1778 par de jeunes Arrageois épris de gai savoir et de philosophie. Le cercle, qui compta dans ses rangs Robespierre et Verlaine, est resté la cheville ouvrière des événements littéraires locaux, du Printemps des poètes aux Joutes de la francophonie, en passant par le prix des jeunes poètes. Ce combat pour la sauvegarde de la langue, Jean-Claude Vanfleteren le mène sur les planches avec la même ardeur. «Pour que la région n’oublie pas ses racines», cet ex-prof de lettres de 57 ans sillonne le Nord-Pas-de-Calais avec la Colombine, une troupe de théâtre qui réunit dix comédiennes, pour fredonner en dialecte les ritournelles d’antan. S. B.
Beffroi
Vendredi 15 juillet 2005. Joyau du gothique flamboyant, le beffroi d’Arras entrait, comme 22 autres tours communales du Pas-de-Calais, du Nord et de la Somme, au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le projet, porté par François-Xavier Muylaert, président de l’association Beffrois et patrimoine et adjoint (DVD) au maire d’Arras chargé de l’économie locale et du tourisme, aboutissait après plusieurs années de gestation. «Les retombées ont été immédiates, confie, ravi, ce professeur d’économie. En deux mois, la fréquentation de la ville a augmenté de 27%!» Dans les cartons de ce Douaisien de 53 ans, une multitude d’idées – carte et guide touristiques, site Internet, exposition itinérante, événement sportif? – afin «de valoriser et d’animer» ce qui constitue désormais le «circuit des beffrois». S. B.
«Chiche!» C’est à la lecture d’un article de La Voix du Nord révélant que le beffroi cherchait son carillonneur que cet agent de voyage à la retraite a décidé de «relever le défi». Le 1er janvier 2003, sous les doigts agiles de cet organiste passionné, les 37 cloches du carillon, muettes durant plus de quinze ans, revenaient enfin à la vie. «Un moment très émouvant», se souvient Jean-Claude Blanchart, 65 ans, qui n’a, depuis, plus quitté son donjon. Le premier samedi de chaque mois, le musicien exécute préludes, bourrées et autres ritournelles du cru pendant le traditionnel marché. Et, pour que «le carillon ne soit pas seulement une histoire de personnes âgées», cet Arrageois de c?ur fait aussi tintinnabuler des «airs d’aujourd’hui». S. B.
Coopérative
Voilà une entreprise qui porte bien son nom. Forte de 350 salariés et d’un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros, la Prospérité fermière arbore un visage radieux. Née dans les années 1950, la coopérative arrageoise collecte annuellement 350 millions de litres de lait que sa filiale, Ingrédia, se charge de transformer en ingrédients laitiers (poudres, solutions?), vendus à des industriels d’envergure, tels que Danone, Haagen-Dazs et Ferrero. «L’originalité de notre c?ur de métier nous permet d’être leader en France et de réaliser 55% de notre chiffre d’affaires à l’exportation», explique le directeur général, Alain Thibault. En poste depuis trois ans, ce Parisien de 56 ans aborde sereinement la nouvelle phase de restructuration amorcée par la filière laitière, mondialisation oblige. S. B.
CCI
Président de la chambre de commerce et d’industrie depuis décembre 2000, cet Arrageois d’adoption n’est pas peu fier «d’un secteur industriel qui marche bien». Entre l’agroalimentaire, la logistique et les transports, «Arras bénéficie de nombreux atouts». Et il s’y connaît! Après vingt-quatre ans passés dans l’entreprise Santerne, filiale de Vinci, dont il a été le directeur général, Roland Pige tient à garder un pied dans le milieu: «J’en suis toujours administrateur!» A 74 ans et des projets plein la tête, il parle développement, distribution, dynamisation du centre-ville, communication. Et, pour lui, l’avenir de la cité arrageoise s’annonce bien: «Chaque année, de nouvelles entreprises françaises et étrangères viennent s’implanter à Arras. Notamment dans le secteur logistique, qui représente aujourd’hui 58% des créations d’emplois.» Amélie Philippine
Scène
Voilà trois ans que le bouillonnant capitaine du Théâtre missionné d’Arras navigue hors les murs en attendant la fin du vaste chantier de rénovation de son bâtiment, prévue pour l’automne 2006. «On a trouvé un compromis intelligent pour conserver l’espace original de ce théâtre à l’italienne tout en reprenant totalement la fonctionnalité des lieux», se réjouit-il. A la tête de son navire flambant neuf, cet adepte de la culture pour tous, entré en théâtre par le biais de l’action culturelle chère à Malraux, entend maintenir le cap qui est le sien depuis quinze ans: alterner les grands textes classiques et les auteurs contemporains. «Les théâtres sont trop souvent dirigés par des administratifs», estime Max Gaillard, qui aime solliciter le regard critique d’artistes associés, tel le metteur en scène Stéphane Verrue, pour bâtir sa programmation. Avec son franc-parler légendaire, il évoque la nécessité qu’il y a d’augmenter les subventions du futur plateau arrageois, histoire de combler l’énorme fossé qui perdure entre le Nord et le Pas-de-Calais dans le domaine de l’aide publique. A 62 ans, l’ex-directeur de la scène nationale de Dieppe n’a pas fini de faire entendre sa voix. Letizia Dannery
Musique
En juillet 2005, il est devenu le plus jeune directeur d’école nationale de musique de France. Mais ce n’est pas la seule distinction de cet organiste et claveciniste de 30 ans, qui s’est fait remarquer en lançant, dans la foulée de sa nomination, le festival Arras en résonances. Un week-end réservé au répertoire baroque, pour faire le lien entre des lieux du patrimoine et des partitions. Thème de la première édition, qui s’est déroulée à l’hôtel de Guînes: Bach. La deuxième mettra «les cordes dans tous leurs états». Et ce seront, une nouvelle fois, les musiciens de l’ensemble les Résonances, dirigé par Nicolas Bucher, qui en coordonneront les choix artistiques. En attendant, l’école requiert toute l’attention de ce Lensois, qui vit à Arras depuis six ans. Avec 680 élèves et 25% d’inscriptions en plus cette saison, l’établissement sort peu à peu de sa torpeur. L’énergie de Nicolas Bucher y est pour quelque chose. Un projet lui tient particulièrement à c?ur: développer la musique de chambre. Une pratique qu’il juge particulièrement appropriée à Arras, «petite ville qui a tout d’une grande»… L. D.
Musée
Peut-on rêver plus bel écrin que l’abbaye Saint-Vaast pour abriter les inestimables joyaux du musée des Beaux-Arts, ici des peintures du XVIIe siècle, là un ensemble rare de porcelaines du cru? Hélène Portiglia, 46 ans, ne se contente pas de veiller sur les collections arrageoises et sur le trésor de la cathédrale, dont elle a la charge, elle les raconte aux visiteurs à travers des expositions thématiques. Mieux, cette native de Béthune, ancienne conseillère au ministère de la Culture, invite des artistes contemporains à se confronter aux ?uvres du passé: ainsi le plasticien Bertrand Gadenne et ses installations visuelles, à découvrir au printemps. La future implantation d’une annexe du Louvre, à 25 kilomètres d’ici, devrait contribuer au développement des musées de la région. Celui d’Arras compte bien en profiter. L. D.
Maire
Né à N?ux-les-Mines il y a bientôt soixante-sept ans, l’actuel sénateur maire d’Arras a stoppé la dynastie socialiste en 1995. Aujourd’hui, il préside la communauté urbaine et dirige l’UDF départementale. Issu d’une famille de syndicalistes, cet ami d’André Diligent (maire centriste de Roubaix de 1983 à 1994) fait partie de cette famille de démocrates-chrétiens très enracinée dans la région. «Arras lui va bien et il va bien à Arras», résume l’un de ses ex-collaborateurs. Ses adversaires politiques respectent l’homme de consensus, «tout le contraire d’un ayatollah libéral». S’il est capable de coups de gueule, il est plutôt d’un naturel calme. Mais c’est aussi ce qui lui reprochent ses ennemis: «A force de vouloir ne fâcher personne et de ne pas faire de vagues, on n’avance plus.» Jean-Marie Vanlerenberghe n’en a cure. Quand Lille 2004 battait son plein, Arras avait placé ses billes à temps. Les beffrois sont classés et les grand-places admirées. Et si le Louvre II part à Lens, le maire veut sa Villette à lui, à travers le projet «Cité Nature». Philippe Allienne
Politique
En 1997, la socialiste arrache la deuxième circonscription du Pas-de-Calais au député sortant (UDF), Charles Gheerbrant. Réélue en 2002, elle est sollicitée, deux ans plus tard, par le président du conseil régional, Daniel Percheron, et se retrouve troisième vice-présidente de cette assemblée, chargée de la culture. D’origine parisienne, Catherine Génisson, 56 ans, n’en est pas moins fortement identifiée à la ville d’Arras, où, avant de siéger dans l’opposition, entre 1995 et 2004, elle était adjointe au maire (PS) Léon Fatous, depuis 1983. Mais celle qui était alors rocardienne n’a jamais fait partie de la garde rapprochée de l’ancien édile. Les Arrageois citent souvent son nom comme possible candidate en 2008. P. A.
Quand on le confond avec le premier adjoint, Frédéric Leturque, 36 ans, sourit. Se prêtant volontiers un rôle d’aiguillon, il met cette confusion sur le compte de sa longue collaboration avec Jean-Marie Vanlerenberghe. Entre les deux hommes, l’histoire commence durant la campagne municipale de 1995. Après avoir soutenu le candidat, l’étudiant est nommé directeur de cabinet du nouveau maire. Il restera dans son sillage. Sur la liste de son mentor aux municipales de 2001, il devient adjoint à la jeunesse, à la politique de la ville et au renouvellement urbain. Dans la foulée, il prend la délégation départementale de l’UDF, obtient une vice-présidence à la communauté urbaine et est élu au conseil régional. P. A.
Au grand agacement de la direction socialiste, les rumeurs le présentent comme celui qui, en 2007, va tenter de rendre la ville au PS. Bertrand Louchard, 51 ans, vient d’être nommé porte-parole de la section d’Arras. En même temps, il quitte son poste de directeur de cabinet auprès de Dominique Dupilet, le président fabiusien du conseil général, pour les galons d’inspecteur général du département. Lui-même ne se dé-finit pas comme un «proche de Laurent Fabius». Il préfère parler de la «nouvelle approche» que lui et ses amis souhaitent pour le développement arrageois. C’est avec envie qu’il cite l’exemple lillois, les perspectives du pôle d’Hénin-Carvin et l’avenir du pôle amiénois. P. A.
Recherche
Dans le monde de l’alimentaire, si fortement ancré dans la région, les entreprises n’ont pas toujours les moyens de se doter d’une structure de recherche. Mettre un laboratoire de pointe à leur portée, telle est la mission que s’est fixée Jean-Louis Lambert, directeur de l’Association pour le développement de la recherche appliquée aux industries agro-alimentaires des régions du Nord (Adrianor). «Il ne s’agit pas de faire de la grande cuisine, mais d’adapter les produits les plus courants aux besoins du marché», explique cet ingénieur agronome de 59 ans. Chaque année, le centre, doté d’un important plateau technique et d’une usine pilote, répond à une quarantaine de contrats dans des domaines aussi divers que la charcuterie, les plats cuisinés ou les produits sucrés. Pour mieux assurer le plaisir de nos papilles. B. C.
Université
Longtemps, le paysage estudiantin du Nord-Pas-de-Calais s’est réduit à la seule mégalopole de Lille. Lui, il délocalise le savoir: Jacques Sys, 57 ans, dirige l’université d’Artois: cinq campus – Arras, Béthune, Douai, Lens et Liévin – qui comptent aujourd’hui 11 000 étudiants. «C’est une université de proximité à vocation généraliste», résume son président, lui-même parfaite incarnation de ce transfert de compétences. Normalien de formation, il a effectué l’essentiel de sa carrière sur le site lillois avant de revenir sur ses «terres originelles» pour participer à la mise en place du pôle d’Arras, en 1992. Une création tardive dans une région populaire pour permettre aux plus défavorisés de suivre des études supérieures. Un pari réussi au-delà de toutes les espérances: ici, les boursiers représentent 50% des élèves! B. C.
Médias
«Etre utile au quotidien des lecteurs.» Voilà la mission que s’est assignée cet «Artésien pure souche», qui dirige, avec une passion restée intacte, l’édition arrageoise de La Voix du Nord depuis plus de dix ans. Formé à l’information et à la communication à l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, l’auteur de «L’interview du dimanche» – rendez-vous hebdomadaire que cet amoureux de la plume fixe aux Arrageois – a passé la porte du quotidien régional à l’âge de 23 ans, avant de faire ses premières armes dans les locales de Dunkerque, Béthune et Lens. A 47 ans, Marco Verriest travaille activement à la métamorphose de son journal, qui adoptera, début mai, une nouvelle maquette et un format réduit. Un challenge pour ce musicien qui aime avant tout voir son équipe «jouer la même partition». S. B.
Qui aurait pu croire qu’à 23 ans la plus jeune journaliste du réseau Radio France quitterait sa Mayenne natale pour rejoindre Arras: «A Laval, je m’ennuyais. Alors quand on m’a proposé un poste à responsabilités, j’ai saisi l’occasion.» Et, depuis 1985, cette baroudeuse, passionnée par l’Afrique, sillonne les routes du Pas-de-Calais. De la légionellose à la fermeture de Metaleurop, Claire Mesureur couvre tous les sujets: «Il y a pas mal de gros dossiers dans le Nord. J’ai réussi à y faire mon trou.» Malgré des offres professionnelles alléchantes venues de la capitale, Claire Mesureur ne partirait pour rien au monde: «Un dicton dit: ? Les gens pleurent quand ils arrivent dans le Nord. Mais ils pleurent aussi en repartant ?», commente- t-elle. A. P.
Parmi les 500 radios associatives françaises, Radio PFM compte parmi les plus anciennes. Depuis 1981, elle émet sur Arras sans coupure publicitaire pour rester totalement indépendante. Résultat: on ne peut concevoir la vie locale sans cette antenne généraliste, qui fait la part belle aux musiques émergentes et au débat d’idées. Son responsable, Bernard Lyoen, y collabore depuis ses débuts. Dessinateur industriel dans une autre vie, il gère les ondes arrageoises avec la complicité de deux autres salariés et d’une cinquantaine de bénévoles. Leur défi quotidien: donner la parole aux gens d’ici. Au-delà des émissions, les ateliers radiophoniques proposés aux habitants sont aussi une belle manière de privilégier la proximité. L. D.
Association
Le Centre Noroît est un endroit mythique d’Arras. Un espace fondé pendant la Seconde Guerre mondiale par Léonce Petitot, pianiste virtuose, et sa femme, Marie-Paule, chanteuse, dans leur demeure arrageoise, où les concerts succèdent aux conférences. Pendant des années, les invités prestigieux défilent: Ionesco, Trenet, Brassens, Beuve-Méry et Dubuffet deviennent arrageois le temps d’une soirée animée. Puis la maison familiale se transforme en centre culturel dès 1975, après la disparition des maîtres du lieu. Bernard Petitot, leur fils, reprend le flambeau avec des expositions, des tables rondes, une salle de cinéma – le Studio Noroît – et un concours international de musique acousmatique. A 60 ans, le directeur espère pérenniser la mémoire parentale en dépit des divergences qui l’ont récemment opposé à une partie du conseil d’administration et du désinvestissement annoncé des tutelles. A suivre. L. D.
Gastronomie
A 60 ans, le petit cuisinier devenu fin gourmet vient de vendre la Faisanderie, restaurant gastronomique créé en 1970, dont la savoureuse répu-tation dépasse les frontières de la cité nordiste. Mais pas question pour autant de couler une retraite tranquille! Bien décidé à partager son expérience, Jean-Pierre Dargent va ouvrir une école de cuisine, au printemps prochain, pour débutants et professionnels. Cet infatigable passionné, président du Club des restaurateurs d’Arras, est convaincu du potentiel culinaire de sa ville: «Avec l’implantation du Louvre à Lens et le classement du beffroi au Patrimoine mondial de l’Unesco, Arras a une belle carte à jouer.» Ce n’est donc pas demain que ce bon vivant lâchera poêles et marmites! A. P.
A 40 ans, le roi de l’andouillette d’Arras vient de refaire son labo à neuf; il va pouvoir augmenter sa production pour diffuser plus largement ce produit artisanal trop méconnu à son goût. Réalisée à base de fraise de veau cuite deux fois, pas grasse du tout, l’arrageoise a de quoi séduire les gourmets les plus exigeants. Nombre d’entre eux ne ratent pas la grande fête qui lui est dédiée chaque été dans les rues de la ville. L’occasion de (re) découvrir la procession des confréries, nées ici en 1997, et Hugues Becquart en tenue de grand apparat. Même si c’est toute l’année que le charcutier célèbre les savoureuses pièces de «chair cuite» qui régalaient déjà les palais au XIVe siècle. L. D.
Joutes
Voilà près de deux siècles que, vêtus d’un blanc immaculé, ceints de couleurs vives et armés de lances imposantes, les membres de la Société des jou-teurs d’Arras font vivre avec ferveur une tradition à mi-chemin du folklore et de l’exploit sportif. Le trésorier de l’association, André Lemoine – 43 ans, dont vingt-cinq de pratique – s’évertue à perpétuer la coutume qui veut que «la société qui veille sur les géants soit un acteur incontournable de la vie locale». Depuis 2002, la structure s’est ainsi dotée d’une école, qui accueille une dizaine de petits lutteurs, parmi lesquels le champion de France minimes, Anthony Thiré, qui aura prochainement l’occasion de s’illustrer sur ses terres, puisque Arras accueillera en juin la Coupe de France de joutes nautiques. S. B.
Sports
La jeune navigatrice de 24 ans est l’élite montante de l’ASL Saint-Laurent-Blangy. Et la preuve vivante qu’un petit club du cru peut porter ses athlètes jusqu’au plus haut niveau. Mé-daillée de bronze aux championnats d’Europe et aux championnats du Monde 2005 avec sa fidèle coéquipière, la Nivernaise Anne-Laure Viard, Marie Delattre commence le canoë-kayak à l’âge de 13 ans. Depuis, elle s’entraîne quotidiennement. Désormais, c’est avec l’aide des collectivités territoriales, qui lui ont créé un emploi sur mesure d’aide comptable à la communauté urbaine. Car la reine de la pagaie a bien le temps de convoiter d’autres titres, plus prestigieux encore: elle pratique un sport à maturité tardive et sa marge de progression est réelle. Bon vent, Marie! L. D.
En une poignée d’années, avec une équipe senior qui caracole en tête de la Nationale 1 et des cadettes deux fois championnes de France, le basket est devenu la discipline phare de la ville, et les matchs un rendez-vous prisé pour quelque 800 Arrageois en liesse. Le rêve de Jean-Louis Monneret, président de la section de l’ASPTT depuis 2002? «Voir [ses] filles disputer une coupe d’Europe.» Secondé sur les parquets par des coachs de talent, Bruno Blier et Brigitte Blier-Déas, les frère et s?ur animateurs d’un centre de formation reconnu comme l’un des plus performants en France, le directeur de l’agence de commu-nication Alentours, âgé de 50 ans, pourrait bien voir son souhait se réaliser. S. B.
Santé
Le directeur général de l’hôpital d’Arras (2000 salariés) est un récidiviste. Dix ans après avoir piloté la reconstruction du centre hospitalier de Montreuil, ce natif du Pas-de-Calais se consacre désormais au cas du vétuste établissement arrageois. A son arrivée, en 2001, le diagnostic est formel: «Dans un département où le cancer passe de 40% la moyenne nationale et que les patients désertent pour se faire soigner à Lille ou Amiens, il était nécessaire d’imaginer un outil de travail performant et novateur.» Epaulé par le Dr Arnaud Hansske, Alain Lecherf, 53 ans, est allé dénicher le remède en Scandinavie et aux Etats-Unis. Les nouvelles technologies de l’information (dossier médical accessible dans chaque chambre via une connexion sécurisée) et l’automatisation (gestion du flux de médicaments ou de déchets assurée par des robots) seront les outils phares de ce nouvel hôpital. «Cette rationalisation de l’organisation permettra au personnel de se consacrer exclusivement aux soins», assure le directeur général, qui s’avoue «à la fois grisé et stressé» par cette ambitieuse entreprise. Ouverture prévue en septembre prochain. S. B.
Ecomusée
Depuis le 8 octobre 2005, l’usine Arras-Maxéi, ancienne fabrique de lampes de mineurs, vit une deuxième jeunesse. Grâce aux Ateliers Jean Nouvel, dont les architectes ont su préserver les structures et les volumes de cette vaste nef de béton, de métal et de verre. Grâce, surtout, à Philippe Ledieu, 51 ans, qui a porté à bout de bras, pendant seize ans, le projet de Cité nature, centre d’exposition et de communication consacré à l’alimentation, à la santé et à l’agriculture. Une décennie et demie ponctuée de tergiversations politico-économiques. «L’inauguration a été un moment d’intense soulagement», confie Philippe Ledieu, ancien de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, à Paris. Depuis son ouverture, Cité nature a reçu plus de 20 000 visiteurs – «des scolaires, comme prévu, mais aussi beaucoup d’adultes», se réjouit le directeur. Anne Vidalie
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