« La situation est critique dans l’Oise, toutes les associations, qu’elles soient sportives ou sociales ont besoin de bénévoles. » À l’entrée du premier forum des bénévoles organisé ce samedi à Chantilly pour les associations de l’Aire Cantilienne, Anne-Marie Hurlin, déléguée pour l’Oise de l’association France Bénévolat, ne cherche pas à dissimuler la réalité du tissu associatif départemental. « Il y a eu un engouement au moment de la guerre en Ukraine, beaucoup de personnes se sont manifestées pour aider, mais la plupart ne souhaitaient pas s’engager sur la durée. Et avec le Covid, une partie des seniors s’est repliée sur la famille et les plus jeunes veulent maintenant profiter de la vie. Même les gens qui viennent à nos permanences ne vont pas jusqu’au bout de la démarche d’engagement. »
Ce ne sera pas le cas de Catherine, habitante de Lamorlaye, venue au forum pour prendre des renseignements. ” » Je travaille dans une profession paramédicale, je viens de guérir d’une grave maladie et j’ai toujours eu de l’empathie pour les personnes âgées, je viens au forum pour trouver une association qui pourrait me correspondre. Je n’ai pas peur de m’engager sur la durée, et je me suis gardé un jour de libre par semaine par rapport à mon travail. ” Difficile néanmoins de dénicher des personnes motivées. Une récente étude du syndicat France Générosité souligne qu’à l’échelle nationale, le pourcentage de français affiliés à une association est passé de 24 % en 2019 à 20 % en 2022. « On a quand même senti un frémissement en septembre, lors des forums d’associations dans toutes les communes, où nous avons reçu des gens, qui voulaient aller plus loin que le simple contact », espère Anne-Marie Hurlin.
Mais au fil des années ; les parcours comme celui de Martine Canabate, à la tête de la Banque alimentaire de l’Oise, deviennent extrêmement rares. Elle vient d’être décorée de la médaille de Chevalier de l’Ordre National du Mérite le 12 octobre. « Je n’ai rien demandé. C’est la Fédération qui m’a proposé. Je pouvais refuser car je ne cherche pas la reconnaissance mais c’était l’occasion de mettre en valeur l’association et ses bénévoles. » Car à Compiègne comme ailleurs, les bénévoles manquent. « On a besoin de tous profils, car nos postes sont variés : aide à la ramasse, chauffeur-livreur, administratif, informatique, développement durable, assistant hygiène et sécurité, chargé de relation avec les associations… », liste la directrice qui passe ses journées dans les locaux de la zone industrielle nord de Compiègne. « Je m’implique parce que ça vaut le coup. Le bénévolat, c’est être utile aux autres. Nous aidons 12 000 personnes dans le besoin qui font partie de 37 associations. L’an passé, on a distribué 2 millions de repas. Et cette année, les bénéficiaires ont encore augmenté. »
C’est par le bouche-à-oreille qu’elle est arrivée à la Banque alimentaire. « Quand la présidente est partie, personne ne se proposait. Je ne voulais pas que l’asso soit mise sous tutelle administrative alors, j’ai sauté le pas et je ne le regrette pas. » Charles, 87 ans aujourd’hui, était déjà là. « C’est notre doyen chez les bénévoles, mais il a des problèmes de santé. On le voit moins. Nous sommes trente bénévoles, trois salariés et un contrat en alternance. On demande aux bénévoles d’être là au moins une journée entière. On peut aussi télétravailler selon les postes. » Le prochain objectif de Martine Canabate sera de trouver des bénévoles occasionnels pour la grande collecte nationale qui se tiendra les 25, 26 et 27 novembre dans les supermarchés de l’Oise. Et peut-être au-delà si affinités…
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