Du haut de la falaise de Ciboure, de la fenêtre de la chambre de la maison de Bixente qu’il occupe depuis 6 ans, pendant que son champion du monde de frère poursuit une étincelante carrière de footballeur sur les pelouses des grands stades, Peyo Lizarazu aperçoit, à plus de deux kilomètres au large, cette vague qui se lève sur les hauts-fonds de Belharra-Perdun lorsque la mer grossit. Un vague qu’il a surfé des centaines de fois dans ses rêves. Connue des pêcheurs, elle peut devenir énorme et même dépasser les dix mètres, dès que les conditions…
Du haut de la falaise de Ciboure, de la fenêtre de la chambre de la maison de Bixente qu’il occupe depuis 6 ans, pendant que son champion du monde de frère poursuit une étincelante carrière de footballeur sur les pelouses des grands stades, Peyo Lizarazu aperçoit, à plus de deux kilomètres au large, cette vague qui se lève sur les hauts-fonds de Belharra-Perdun lorsque la mer grossit. Un vague qu’il a surfé des centaines de fois dans ses rêves. Connue des pêcheurs, elle peut devenir énorme et même dépasser les dix mètres, dès que les conditions de tempête virent à l’exceptionnel. Mais une vague qu’il est illusoire d’envisager de surfer sans être tracté par un jet-ski. En ramant à la force de ses seuls bras, aucun surfeur ne peut engager sa planche dans cette masse d’eau dont la vitesse de déplacement varie entre les 40 et 50 kilomètres à l’heure.
Inspirés par Laird Hamilton et les précurseurs d’Hawaï dont Michel Larronde et Vincent Lartizien (1), ils ne sont qu’une poignée à pratiquer en Europe le surf tracté, également appelé tow’in. Quelques surfers de haut niveau, rassemblés en une sorte de confrérie autour de cette passion du sport extrême et des limites à repousser, s’y adonnent depuis 4 ans. Un groupe de passionnés qui préparait depuis de longs mois avec minutie et dans la quasi-clandestinité, cette session fondatrice, point de départ d’une ère nouvelle. Les vagues étaient là, restait à les surfer.
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Respect des vagues. Ce 22 novembre 2002 entre 11 h et 15 h, le groupe des six, accompagné par le photographe Christian Rue, a ouvert une voie. Il s’y était longuement préparé. Peyo Lizarazu avait même plusieurs semaines auparavant plongé sur les fonds de Belharra afin de vérifier leur profondeur et leur compatibilité avec la pratique du surf. « Le matériel et les hommes font l’objet d’une préparation attentive, souligne Frédéric Basse. Les jet-skis par exemple doivent pouvoir démarrer au quart de tour entre deux vagues pour récupérer un surfeur en éventuelle difficulté. Cela se joue en quelques secondes. Nous constituons un groupe de surfers très expérimenté et qui connaît bien la mer. Et nous plaçons au-dessus de tout le respect des vagues, des autres surfers et des règles de sécurité. »
Code de conduite. Ces six pionniers européens ont même établi un début de codification, une sorte de code de conduite, en même temps qu’un langage des signes pour communiquer dans le brouhaha des déferlantes. « Le 22 novembre à Belharra, le remarquable était plus la fréquence des séries que la hauteur des vagues, souligne Yan Bénétrix. Nous avons tous surfé entre 4 et 7 vagues de plus de dix mètres, certaines de douze. »
Tous en sont persuadés, d’autres spots de ce type existent au large du golfe de Gascogne, réputé comme l’une des plus grosses mers au monde. « Les Briquets », « Les Esclaves » ou « Le Cap Figier » constituent désormais entre Hendaye et Biarritz autant de nouveaux défis pour cette équipe de sportifs audacieux. Et d’autres vagues que personne ne connaît encore et dont ils ont décidé de dresser un inventaire.
Une aventure 100 % européenne, et même mieux encore, 100 % basco-landaise.
(1) Michel Larronde, surfeur de Biarritz, et Vincent Lartizien, d’Hossegor, constituent la seule équipe européenne sélectionnée pour participer à la Coupe du monde 2002 de tow in qui se déroule actuellement à Hawaï.

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