Bruno Marchand a réitéré jeudi son intention d’aller de l’avant avec sa redevance tramway, en marge d’un discours devant l’industrie immobilière commerciale, qui a marqué son opposition à cette mesure. 
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La question de la redevance le long du tracé du tramway n’a pas été abordée pendant le discours du maire. En mêlée de presse, par la suite, M. Marchand a indiqué qu’il allait de l’avant avec le projet. «On ne l’a pas caché. On m’a demandé de venir parler de la vision des parcs industriels. Je n’ai pas parlé de tramway et d’autres sujets fort importants. […] Notre but, c’est pas de dire oui à tout ce que l’IDU demande, c’est qu’on trouve la meilleure façon de relever nos défis face aux enjeux qui sont les nôtres.»
Promoteurs et propriétaires
Le pdg de l’Institut de développement urbain (IDU), Jean-Marc Fournier, a rappelé jeudi que son organisation, qui regroupe les grands propriétaires institutionnels, les promoteurs et les gestionnaires immobiliers, s’oppose à la redevance. L’IDU avait d’ailleurs déjà rendu publique cette position lors des audiences du BAPE sur le projet de tramway. À l’époque, l’administration de Régis Labeaume rejetait l’idée d’imposer une redevance.
«On ne peut pas s’entendre sur tout», dit M. Fournier. «Les redevances, liées à un réseau structurant, ça fait le contraire que ce qu’on est supposé faire. On est supposé de densifier le long du réseau structurant et d’attirer les gens. Si on augmente les coûts, parce que les redevances ont ça comme effet, il y a quelqu’un qui les paie à la fin. Ça va être les personnes qui vivent autour du tracé.»
L’IDU s’oppose aussi à la hausse des droits de mutation pour les propriétés de 500 000 $ et plus. M. Marchand maintient que la Ville ne fait que s’aligner aux taux des autres villes du Québec.
Règlements lourds
Le développement des parcs industriels a été au coeur du discours du maire devant les représentants du milieu immobilier commercial. 
Bruno Marchand veut qu’on cesse de construire comme dans les années 1970, en rasant les boisés. L’idée est de créer des «milieux de vie», avec des transports, des logements, des commerces et des services de proximité, a-t-il détaillé en présentant les grandes lignes de sa nouvelle vision, qui s’inscrit dans le contexte des changements climatiques.
Mais pour cela, il faudra dépoussiérer la réglementation, convient-il.
«À la Ville, on est lourds, on est parfois pénibles pour ceux qui veulent innover, a dit le maire, qui assure que «ce n’est pas par mauvaise foi».

Il a évoqué des exemples comme le fait que la Ville exige un nombre de cases de stationnement en fonction du nombre de pieds carrés construits, même si le propriétaire en voulait moins, ou encore que deux bâtiments côte à côte ne peuvent bâtir un stationnement commun. 
Sur la réglementation, l’IDU acquiesce. «Ça fait 40 ans qu’on a les mêmes règlements. Si tu as les mêmes règlements, tu vas avoir la même recette à la fin. Alors il faut qu’ils changent la recette», a souligné M. Fournier.
Protéger les boisés
Ce dernier salue le fait que la Ville compte ajouter 3 millions de mètres carrés d’espaces industriels d’ici les 10 prochaines années. Pour ce faire, la Ville veut utiliser l’espace disponible, optimiser les espaces existants et développer de nouveaux espaces. Il faudra certainement sacrifier des arbres, mais plusieurs boisés seront protégés, a promis le maire.
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