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Le feuilleton judiciaire de l’immeuble de Soulac-sur-Mer touche à sa fin. La barre d’immeubles est vouée à disparaître du paysage.
Par Marine Richard
Mis à jour le
Publié le
Il était devenu un symbole de l’érosion côtière. L’immeuble Le Signal placé sur l’avant-dune de Soulac-sur-Mer, en Gironde (33), menace de s’effondrer mais la barre d’immeubles de 4 étages devrait être démolie en janvier 2023. Ce qui mettrait fin à des procédures judiciaires interminables qui ont duré 8 ans. «L’opération de démolition et de renaturation du site qui devrait commencer en janvier sera terminée courant octobre 2023. Ensuite, il faudra planter la flore que l’on souhaite réimplanter à cet endroit», prévoit Frédéric Boudeau, directeur général des services de la communauté de communes Médoc Atlantique contacté par Le Figaro, confirmant une information de Sud Ouest.
L’édifice a été érigé à 200 mètres de la mer lors de sa construction en 1967 mais il ne se trouve désormais plus qu à 20 mètres de l’océan à la suite de tempêtes hivernales. En 2014, un arrêté préfectoral avait enjoint aux propriétaires des 78 logements de quitter les lieux. L’édifice a ensuite été désamianté en 2019, une opération prise en charge à 100% par l’État.
Les propriétaires ont tenté d’obtenir une indemnisation de la part de l’État pendant de nombreuses années. L’affaire a même été portée devant le Conseil d’État qui a statué en leur faveur en janvier 2021: ils ont obtenu une indemnisation de 70% de la valeur de leur logement. Une enveloppe de 7 millions d’euros a été prévue à cet effet, répartie entre chaque propriétaire en fonction de la taille de son apaprtement. Les propriétaires doivent céder leur bien à la collectivité pour qu’elle puisse le raser.
Dès lors, la Communauté de communes Médoc Atlantique tente de récupérer l’ensemble de l’immeuble pour pouvoir envisager sa démolition mais c’est là que le bât blesse. «Sur les 78 appartements, il nous en reste encore un à acquérir qui appartenait à un couple d’Allemands décédés. Il est en indivision entre les deux héritiers. Comme ce sont des ressortissants étrangers, ça demande plus de temps», explique Benjamin Bardineau, directeur de cabinet du maire de Soulac-sur-Mer.
Mais ce dernier est confiant: la mairie devrait acquérir ce dernier logement prochainement. Plus aucun obstacle ne se dressera et la démolition de l’immeuble pourra être actée. Plus aucun bâtiment ne s’élèvera à cet endroit. La Communauté de communes tente d’anticiper l’érosion côtière en «laissant une zone de respiration du trait de côte et en procédant à du réensablement massif», souligne Frédéric Boudeau. L’érosion ne semble toutefois pas être une épine dans le pied de la mairie. Aucun autre immeuble est menacé de démolition à Soulac-sur-Mer à part Le Signal, selon la municipalité. «Le risque d’érosion est géré par la Communauté de communes et nous ne construisons plus sur le littoral. Aucun ménage n’a refusé de s’installer à Soulac à cause de ce risque au contraire, depuis les confinements, on connaît un boom immobilier de 30 à 40%», assure Benjamin Bardineau qui souhaiterait que l’on «parle de Soulac pour d’autres choses que pour l’immeuble Le Signal».
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