C’était le 7 juin dernier. Clémence, 20 ans, signait l’état des lieux de son appartement à Bordeaux. Avec un certain soulagement. Car la quête d’un toit depuis deux mois, avant même que les vœux de Parcoursup n’aient été exaucés et qu’un flux de demandes ne se déverse sur le marché, a été laborieuse. Après deux ans à l’université dans un autre département, Clémence a décidé de changer d’orientation : une formation en alternance dans la capitale girondine. Elle a passé l’examen d’entrée de son école en janvier et trouvé son employeur en février. « Avec mes parents…
C’était le 7 juin dernier. Clémence, 20 ans, signait l’état des lieux de son appartement à Bordeaux. Avec un certain soulagement. Car la quête d’un toit depuis deux mois, avant même que les vœux de Parcoursup n’aient été exaucés et qu’un flux de demandes ne se déverse sur le marché, a été laborieuse. Après deux ans à l’université dans un autre département, Clémence a décidé de changer d’orientation : une formation en alternance dans la capitale girondine. Elle a passé l’examen d’entrée de son école en janvier et trouvé son employeur en février. « Avec mes parents, nous avons réfléchi à la meilleure option pour trouver un logement, sachant que le marché est tendu à Bordeaux. Il fallait s’y prendre à l’avance et être prêts à payer deux ou trois loyers avant mon arrivée mi-août. » La quête a commencé : traquer les annonces à un moment où les préavis se font encore rares. « Ma mère se connectait la nuit, remplissait les dossiers avec une vingtaine de documents et appelait les agences au matin. Toutes ne sont pas coopératives. Certaines ne prennent aucun appel concernant les locations. Et régulièrement, alors que l’alerte tombait, le logement n’était déjà plus disponible. On s’est positionné sur une dizaine, on en a visité que deux et on a été retenus sur un seul. C’était fin mai… »
Trouver un logement étudiant sur la métropole demande quelques heures d’insomnie, une vigilance de tous les instants sur les alertes, une patience et une pugnacité qu’il faut partager si on veut garder l’esprit sain, et une capacité à dégainer deux ou trois loyers à blanc pour être sûr d’avoir un toit à la rentrée. « Dès le mois de mai et jusqu’à septembre, nous croulons sous les appels de futurs étudiants et évidemment on sent une nette accélération dès les premiers résultats de Parcoursup », remarque Myriam Rollin, responsable de l’agence Century 21 cabinet Rollin à Bordeaux. L’agence s’organise avec trois conseillers et en renfort deux stagiaires l’été pour ne gérer que les préavis et les nouvelles entrées d’étudiants. « Une annonce de location génère en moyenne près de 50 appels et mails. Chez nous, nous privilégions les appels, le contact humain. Pendant l’été, certains biens sont susceptibles de partir en deux heures. On évite donc de mettre l’annonce en ligne, pour proposer le bien à des personnes avec lesquelles on est déjà en contact et dont on a vérifié la solvabilité », ajoute Loren Duffaut, conseillère gestion location à l’agence.
Pour Vincent Poulou, président de la Fnaim Aquitaine, passer par une agence immobilière permet de se préserver de mauvaises surprises : « On veille à ce que les loyers proposés par les propriétaires respectent les prix du marché et ne soient pas augmentés d’un locataire à l’autre alors que la loi l’interdit. Et les logements doivent être en bon état. » Pour autant, il existe d’autres solutions.
La plateforme Studapart, spécialisée sur le logement étudiant, propose de connecter locataires aux propriétaires. Le locataire entre ses critères et constitue son dossier en ligne. La plateforme le met en relation avec les propriétaires qui ont un bien correspondant. Ces derniers doivent apporter une réponse à l’intéressé sous 72 heures. C’est la règle. Studapart gère une quarantaine de résidences étudiantes de partenaires privés sur la métropole, en plus d’appartements privés. Elle est également partenaires de plusieurs écoles et propose ainsi sur leur site une plateforme dédiée à leurs futurs élèves avec des offres exclusives.
Mais sur plateforme ou en direct avec des agences, la quête reste difficile. “Cette année, les agences reçoivent très peu de préavis. Et le phénomène n’est pas propre à Bordeaux, Pau et Bayonne sont aussi concernés. Les actuels étudiants en location préfèrent payer des loyers pendant l’été plutôt que prendre le risque de ne pas retrouver un toit à la rentrée », souligne Vincent Poulou. La qualité de la caution fait la différence entre deux candidats même si au cabinet Rollin on maintient que « tous les dossiers sont présentés à l’assurance loyers impayés avant d’être validés. Le choix va ensuite se porter sur les premiers qui se sont manifestés. » Pour Vincent Poulou, il faut construire de nouveaux logements mais également « imaginer des exonérations fiscales pour inciter les propriétaires à louer à des étudiants et créer des cautions spécifiques… »

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