Photo : l’artiste Richard Orlinski à Lunel devant trois de ses sculptures à l’espace Feuillade © Virginie Moreau
On a vu ses sculptures monumentales à la Biennale de Venise, sur les Champs-Elysées, à Miami, Courchevel… et c’est à Lunel que l’on en découvre actuellement, exposées dans certaines rues et à des endroits emblématiques de la ville…
Son ours blanc de 5 mètres de haut pare l’entrée des arènes San Juan. Son gorille Wild Kong jaune fluo, haut de 3 mètres, parade devant l’ancienne gare, tout près du Pôle d’échange multimodal. Son dragon noir mat de 3,50 mètres de long enflamme le Pont de Vesse (place Denfert-Rochereau). Son crocodile rouge long de 3,50 mètres fait écho aux oiseaux de Buffon sur la place Louis-Rey.
Son tigre en inox de 3,50 mètres, découpé au laser, trône sur le parvis du Musée Médard. Dans une thématique totalement différente, son jeans sexy noir brillant orne le parvis de l’hôpital public. Et ses toiles et sculptures à tailles réduites sont présentées à l’Espace Louis-Feuillade.
L’été lunellois sera donc marqué de la patte de Richard Orlinski ou ne sera pas !
“Les animaux me fascinent depuis ma plus tendre enfance. Et je suis resté un grand enfant ! L’animal a toujours côtoyé l’Homme. Les grands dessins animés animaliers comme Le Roi Lion ont marqué des générations d’enfants”, explique Richard Orlinski. Il avoue avoir eu jusqu’à présent une préférence pour la représentation d’animaux sauvages, mais il se dit désormais enclin à s’intéresser également aux animaux domestiques. “Je pourrais capter la part sauvage en chacun d’eux”, songe-t-il.
Selon lui, l’animal exerce une forme de violence vertueuse, puisqu’il s’agit pour lui de tuer pour se nourrir, et non pas de tuer gratuitement, sans raison. C’est le cycle de la vie. “L’être humain a des choses à apprendre du règne animal. Par exemple, il n’y a pas de guerres chez les animaux”, assène-t-il. Il se montre admiratif de la formidable adaptation de certaines espèces, comme “le crocodile, au métabolisme très particulier, qui existait sur cette Terre avant même les dinosaures et qui est le témoin de toute l’histoire de cette planète”.
Orlinski se fait aussi défenseur des espèces en voie de disparition, dans un projet qu’il mène actuellement avec Raphaël Mezrahi, a-t-il confié au maire de Lunel, Pierre Soujol.
Richard Orlinski n’hésite pas non plus à s’attaquer au mythe du dragon, animal mythique et craint.
Ses sculptures d’animaux présentent la plupart du temps des facettes, qui leur donnent un côté design, graphique, et mettent à distance les représentations habituelles de ces espèces. Qu’elles soient monumentales comme dans l’espace public lunellois, ou à taille réduite comme à l’espace Feuillade, elles sont réalisées en résine à la main.
Richard Orlinski s’est aussi attaché à réinterpréter une pièce iconique de nos dressings, le jeans, ou Denim. “C’est l’habit le plus porté dans le monde. Il est universel, mainstream. J’ai moulé le premier modèle sur l’un de mes jeans. Celui qui est présenté à Lunel est rendu sexy par la résine noire brillante et par la braguette ouverte. Cette œuvre a été jugée trop provocatrice pour être exposée dans un lieu à l’étranger dont je tairai le nom. Elle a été bloquée en douane…” détaille l’artiste. En effet, le jeans noir brillant monumental a un rendu qui pourrait évoquer le cuir ou le latex. Autres icônes qu’il a représentées par le passé, les talons aiguilles…
Dans ses tableaux, Richard Orlinski scande au pochoir des slogans du genre “Be yourself, do your best, fuck the rest” (sois toi-même, fais de ton mieux et emmerde le reste). Un credo qu’il semble avoir lui-même adopté.
Il utilise les techniques du street art et des couleurs vives, voire fluorescentes, pour souligner l’énergie de son geste. Il investit toute la toile, laissant peu de respirations, saturant l’espace de ses messages et formes. Côté thématiques, on repère notamment un boxeur et quelques silhouettes animalières, et une large place donnée à l’écriture, au pochoir ou sous forme de graffitis.
Richard Orlinski est également disc-jockey. Il a notamment animé la soirée lors de la première investiture d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française. Disque d’or en 2016, il s’apprête à sortir prochainement “un nouveau son”. Devant le maire de Lunel, Pierre Soujol, il s’est déclaré très intéressé par les arènes pour leurs propriétés acoustiques et leur capacité à rassembler 5 000 personnes en format concert. Un format qui a déjà séduit l’équipe de Family Piknik, qui va proposer des soirées de musiques électroniques dans le cadre des arènes cet été.
L’artiste se fait performeur pour son spectacle Kabaret, présenté actuellement tous les lundis à la Comédie de Paris. Il y mêle des anecdotes sur sa vie, sur l’histoire de l’art, accompagné de chanteurs et danseurs. Dans ce spectacle qualifié d’ovni par son assistante Chrystel More, Richard Orlinski privilégie les échanges avec le public. Il en a donné une représentation à l’espace Georges-Brassens le soir du vernissage de l’exposition à l’espace Feuillade.
Richard Orlinski a également écrit un livre. Son titre, Pourquoi j’ai cassé les codes, résume à lui seul l’une des intentions de ce sculpteur, peintre et homme de spectacle, “ne jamais être là où on [l’]attend”, être disruptif. “C’est notamment pour cette raison que j’ai choisi d’exposer à Lunel”, explique-t-il, ajoutant : “J’ai senti la grande envie et la ferme volonté de cette municipalité d’accueillir mes œuvres. Je fonctionne au feeling. J’ai eu envie de ce partage, que le public puisse avoir accès à mes sculptures monumentales en se promenant dans les rues, sans avoir à pousser obligatoirement les portes d’un musée. Je veux parler au plus grand nombre”. Le public était d’ailleurs nombreux, dimanche 29 mai, lors de la déambulation inaugurale proposée en présence de l’artiste.
Richard Orlinski a aussi dit apprécier les propos du maire Pierre Soujol concernant la place du beau dans l’art contemporain. Il a conclu en rappelant le caractère subjectif du beau en art, assurant : “On a tous en nous une part artistique. Il n’y a pas de vrais ni de faux artistes”.
Œuvres visibles jusqu’au 18 septembre 2022, dans les rues et à l’espace Feuillade.
Espace Feuillade – 48, boulevard Lafayette – 34400 Lunel.
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