par Pascale Denis
PARIS (Reuters) – Les Galeries Lafayette ont annoncé jeudi un projet de rachat de La Redoute visant à renforcer leur présence dans le digital, à l’heure où Amazon bouscule le marché de l’habillement.
Le groupe de grands magasins prendra d’abord une participation de 51% dans l’ancien vépéciste devenu spécialiste du commerce en ligne, avant d’en acquérir à terme la totalité du capital.
“Il s’agit d’un projet industriel majeur, qui unit le meilleur du commerce physique et du digital”, a estimé Philippe Houzé, président du directoire des Galeries Lafayette, lors d’une conférence de presse.
Ce rapprochement permettra, selon lui, de faire émerger “un nouveau leader du commerce omnicanal, spécialiste de la mode et de la maison”.
Le groupe de grands magasins, qui a racheté des “pure players” du web comme BazarChic (spécialiste du déstockage) ou InstantLuxe (vente de produits d’occasion), ne réalise aujourd’hui qu’environ 2% de ses ventes en ligne et s’était fixé pour objectif de parvenir à 10% à l’horizon 2020.
Avec La Redoute, les ventes combinées du nouvel ensemble atteindront 4,5 milliards d’euros et devraient dépasser les 5,5 milliards d’ici à 2020, dont 30% via le digital.
Les grands magasins entendent capitaliser sur l’expertise de La Redoute en la matière, sur ses back-offices, sa logistique et ses très stratégiques bases de données.
L’ancien vépéciste, qui a renoué avec la croissance en 2016, a réalisé un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros l’an dernier et compte 9 millions de visiteurs uniques par mois.
Pour le site de e-commerce, cet adossement lui permettra d’acquérir davantage de visibilité, en offrant ses marques propres dans le réseau de province de la chaîne de grands magasins, où cette offre manque, et en y développant la présence de sa marque pour la maison AMPM.
OFFRE COMPLÉMENTAIRE
Il lui donnera aussi accès, à l’international, aux sept magasins des Galeries Lafayette ouverts à l’étranger.
Les deux groupes, qui conserveront leur identité propre et leur offre spécifique, veulent mettre à profit leur complémentarité, La Redoute sur le créneau grand public et la maison, les Galeries Lafayette sur le segment dit “premium” de la mode, le luxe accessible et le luxe tout court pour son magasin parisien du boulevard Haussmann.
“Notre volonté, c’est de couvrir la majeure partie du spectre des attentes sur la mode, sans vocation à faire du discount”, a précisé Philippe Houzé.
L’opération intervient au moment où le géant Amazon bouscule le marché de l’habillement aux Etats-Unis, mettant en difficulté nombre de grands magasins comme Macy’s – contraints de fermer des points de vente – et menaçant de faire de même en Europe.
Ce rapprochement fait du nouvel ensemble le premier acteur du marché de l’habillement en valeur en France devant Kiabi (famille Mulliez), avec une part de marché évaluée à 4,4% par l’institut Kantar.
Ancienne filiale du groupe Kering, La Redoute avait été reprise en 2014 pour un euro symbolique par ses deux dirigeants Nathalie Balla et Eric Courteille, Kering s’étant engagé à recapitaliser l’entreprise déficitaire à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros.
Depuis lors, la société s’est entièrement digitalisée, a modernisé sa logistique et s’est recentrée sur une offre de mode totalement rénovée, sur le meuble et la décoration.
Elle attire en outre des marques comme Carven, The Kooples ou Bash sur sa place de marché, accroissant sa visibilité et la fréquence d’achats sur son site propre.
Le site, qui espère parvenir à l’équilibre en 2017, a également fortement développé son offre pour la maison avec AMPM et ouvert trois magasins dédiés à l’univers de la maison.
Son équipe dirigeante restera en place.
L’opération, dont les modalités financières n’ont pas été dévoilées, se fera via Motier, holding de la famille Moulin propriétaire des Galeries Lafayette, et devrait être finalisée à la fin 2017 ou au début 2018.
(Edité par Dominique Rodriguez)
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