Les nuits au dessus de 20 degrés, les températures qui frôlent les 30 degrés, les records continuent de tomber jour après jour. Le mois d’octobre devrait être le plus chaud jamais enregistré… et cela devrait continuer au moins une semaine encore.
Le mercure continue à s’affoler dans le sud du pays.  Après les vagues de chaleur de cet été, le mois d’octobre connaît une douceur exceptionnelle et s’annonce comme le plus chaud jamais enregistré en France, après un été déjà extrême.
Sur son compte Twitter, l’agro-météorologue installé dans l’Hérault Serge Zaka estime que “l’anomalie thermique” de ce mois d’octobre 2022 pourrait se situer entre +3,3 et +3,5 degrés. En clair, il aura fait en moyenne plus de 3 degrés de plus par rapport à la température habituelle d’un mois d’octobre. Ce mois d’octobre 2022 devrait rester comme “le plus chaud jamais mesuré“.

L’année se termine comme elle a commencé souligne Serge Zaka puisque la France aura connu son “9e mois consécutif d’anomalie positive“. 
Octobre 2022 sera “sans aucun doute un mois record en termes de chaleur“, confirme à l’AFP Christine Berne, climatologue chez Météo-France, prévoyant une température moyenne sur le mois attendue entre 16,8 et 17,3 degrés. Chez leur concurrent privé de la Chaîne Météo, les prévisionnistes anticipent eux aussi qu’octobre “sera le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945“.

 Pascal Scaviner, responsable du service prévisions à La Chaine Météo, remarque aussi une “accentuation depuis le 16 octobre : en début de mois, les températures étaient supérieures de 2,56 degrés par rapport aux normales, mais depuis le 16, on est à +5 degrés”.
S’il n’est pas forcément rare de voir un “soudain pic de chaleur, qui dure trois ou quatre jours” à cette période, c’est la “persistance de cet épisode de douceur” qui déconcerte, souligne Météo-France. Ainsi dès mardi, Aix-en-Provence avait déjà enregistré son record mensuel du nombre de jours de chaleur (16 contre 13 en octobre 2004), de même que Perpignan (14 jours avec un thermomètre supérieur à 25 degrés, contre 13 en 2014 et 1942).
Et dans plusieurs villes du sud, le thermomètre ne descend pas franchement une fois le soleil couché. Le 23 octobre, Gaetan Heymes, prévisionniste chez Météo-France, faisait état sur Twitter de “nuits tropicales” (températures ne descendant pas sous les 20 degrés) dans plusieurs villes du Sud-Est, comme Marignane (21,9 degrés), Arles (20,7) ou Montpellier (20,5). Une tendance qui s’est poursuivie cette semaine. A Toulouse, le mercure n’est jamais descendu sous les 20 degrés depuis le début du mois.
Du côté des climatologues c’est plutôt l’inquiétude qui domine. “Cette année, on est clairement dans un emballement. A l’exception d’une petite période en septembre, on assiste à des mois particulièrement chauds non stop depuis avril. On a l’impression que l’atmosphère a de plus en plus de mal à se refroidir“, analyse Christine Berne, de Météo-France.
La cause ? Un phénomène conjoncturel, une poussée d’air chaud en provenance d’Afrique, couplée aux effets du changement climatique. “Sans le réchauffement climatique” causé par les gaz à effet de serre émis par l’homme, “on n’aurait pas des températures aussi chaudes, le dérèglement du climat contribuant à des phénomènes extrêmes plus fréquents et plus intenses, devenant plus précoces et plus tardifs“, souligne-t-elle.
Avec de telles chaleurs “la probabilité de compenser le fort déficit de précipitations depuis le début de l’année est faible, et donc la sécheresse de surface va encore s’accentuer“, alerte M. Scaviner. 
Un risque que confirme Météo-France Sud-Est qui rappelle que le mois d’Octobre, “en moyenne le mois le plus arrosé de l’année sur l’ex-région Languedoc-Roussillon, devrait  terminer au troisième rang des plus secs  sur la période 1958/2022″.

Ecrit avec l’AFP.

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