La cour d'assises de Haute-Garonne a condamné ce vendredi Hicham Ouakki à 30 ans de prison avec une peine de sûreté des deux-tiers, soit 20 ans. Lors des deux premiers procès, l'accusé avait été condamné à la perpétuité pour le meurtre de Jérémy Roze à Toulouse en février 2011.
Le verdict est tombé en début d’après-midi. Hicham Ouakki a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, assorti d’une peine de sûreté des 2/3. Les jurés de la cour d’assises de Haute Garonne ont donc réduit la peine de l’accusé, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité lors des deux premiers procès consacrés à cette affaire : le meurtre de Jérémy Roze, étudiant en pharmacie à Toulouse, agressé en février 2011 dans la rue dans le quartier Saint-Michel à Toulouse. Tout au long du procès, Hicham Ouakki a affirmé que c’est son ami Driss Arab (condamné à 20 ans de réclusion en 2017, lors du précédent procès) qui a porté le coup de couteau mortel. Hier dans son réquisitoire, l’avocat général avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité contre Hicham Ouakki.
L’absence de Jérémy n’est pas compensée par les 30 ans de réclusion.
Christian Roze, le père de Jérémy
A l’issue du verdict, Christian Roze, le père de Jérémy, a lu un communiqué à la presse, pesant chacun de ses mots. “La justice est passée, nous nous en félicitons, mais ce n’est qu’une maigre consolation face aux conséquences qui ont été commises sur notre famille. L’absence de Jérémy ne sont pas compensés par les 30 ans de réclusion. J’aurai préféré entendre les mots “réclusion criminelle à perpétuité”. Mais en fin de compte Ouakki prend beaucoup plus qu’il n’aurait eu si il avait été condamné à la perpétuité. Donc au final ce verdict nous est plus favorable ” a-t-il souligné. 
En effet, lors de sa précédente condamnation à perpétuité en 2017 devant la Cour d’assisses du Tarn-et-Garonne, Hicham Ouakki (âgé de 18 ans au moment des faits) avait écopé d’une peine de sureté de 18 ans. Aujourd’hui, la Cour d’assises de Haute-Garonne le condamne à 30 ans de réclusion crminelle assortie d’une peine de sureté des deux-tiers, soit 20 ans. Soit deux ans de plus. La peine de sûreté est la la peine d’emprisonnement durant laquelle le condamné ne peut bénéficier d’aucun aménagement de peine (tel qu’un placement en semi-liberté ou une libération conditionnelle). Il peut en revanche demander à ce que cette peine de sûreté soit réduite dans le temps.
C’est un verdict tout à fait cohérent. La famille de Jérémy le comprend. La justice a fait son œuvre
Maître Laurent De Caunes, avocat des parties civiles
Un verdict équitable pour l’avocat des parties civiles Maître Laurent De Caunes. “C’est un verdict tout à fait cohérent. La famille de Jérémy le comprend. La justice a fait son oeuvre. J’espère que maintenant on va pouvoir considérer que la phase judiciaire est terminée et qu’on pourra avancer” a t il expliqué à l’issue du verdict. “D’un côté le symbole (l’absence de réclusion à perpétuité) est là pour la défense, et d’un autre côté la société est protégée par ce verdict rigoureux et pertinent. Ca reste une peine extrêmement lourde qui est à la mesure de la gravité du crime” a t il conclu.
Du côté de la défense, on se satisfait de ce verdict où la réclusion criminelle à perpétuité a été, cette fois-ci, évitée.  Pour Maître Alexandre Martin, qui a défendu Hicham Ouakki pendant ces 4 journées de procès à la Cour d’assises de la Haute-Garonne , “c’est une peine humaine, juste, et je crois qu’au terme de ce troisième procès, enfin, justice à été rendue. A mon client désormais de tout mettre en oeuvre pour s’amender, de montrer à tout le monde qu’il peut être un autre homme. Avec ce verdict, il y a un terme, il a son destin en main…”.
La famille d’Hicham Ouakki elle aussi est soulagée. Dès l’énoncé du verdict, les soeurs et la maman du condamné, se sont prises dans les bras. “On se sent soulagés ” a expliqué Kawtar Ouakki, l’une des soeurs de la fratrie. “On sait qu’il mérite une peine sévère, mais pas une perpétuité. Le jury a été juste, ni trop sévère, ni laxiste. Il a déjà pris conscience de ses actes. On espère pouvoir le retrouver dans 10 ans et que pendant cette période en prison, il puisse faire des formations pour lui faciliter l’insertion dans la vie normale“.
Avec ce verdict, le chapitre judiciaire de cette affaire est désormais définitivement clos. La fin d’une procédure qui aura duré dix longues années et aura été émaillée de trois procès en assises.
 

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