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Barbara Derathé : « Née à Montpellier, je suis chanteuse lyrique, soprano. J’ai effectué toute ma formation à Montpellier, au conservatoire et à l’opéra junior pendant quatorze ans. J’ai aussi étudié à Paris. J’ai également passé de nombreux concours et obtenu des prix. Je suis arrivée en demi-finale d’un concours qui se tenait à New York l’année dernière, en septembre 2022 j’ai chanté lors de concerts en Egypte… Je travaille avec différents artistes, venus de la danse, du théâtre. J’apprécie les événements pluridisciplinaires.
J’ai eu une enfance heureuse, mais sans aisance financière. Ma mère, qui m’a élevée seule, a parfois dû s’approvisionner dans une épicerie solidaire pour nous nourrir. Pour moi, la solidarité doit être circulaire, je veux rendre ce que l’on m’a donné. C’est pour cela que depuis de nombreuses années, je participe à des actions caritatives, en mettant ma notoriété – acquise grâce aux cérémonies officielles dans lesquelles je me produis régulièrement – au service de diverses causes.
Pendant le confinement, j’ai organisé des distributions alimentaires pour les étudiants du conservatoire avec l’aide du sénateur Hussein Bourgi. J’ai également participé à Montpellier à la Nuit de la solidarité pour comptabiliser le mieux possible les personnes sans domicile fixe afin de mettre aux point des actions pour les soutenir. Je fais des maraudes avec l’association La table d’Anouk le lundi soir. 200 bénéficiaires peuvent ainsi manger un repas confectionné avec des invendus”.
Agnès de France : “Bibliothécaire en activité, je suis bénévole à SOS Méditerranée depuis 2016 – depuis quasiment le début de l’existence de cette association. Je suis la référente de l’antenne héraultaise. Il y a 19 antennes régionales en France. Je suis également administratrice (membre du conseil d’administration) de SOS Méditerranée”.
Agnès de France : “SOS Méditerranée est une association civile européenne de sauvetage en mer qui opère sur la route maritime migratoire la plus mortelle au monde, qui est la Méditerranée centrale : la route migratoire entre la Libye et les côtes italiennes. Cette association est constituée de citoyens européens qui se sont réunis pour pallier l’absence de l’Union européenne – qui n’assure pas son obligation de sauvetage en mer sur cette zone. 4 pays constituent le réseau européen de SOS Méditerranée : la France et l’Allemagne sont à l’origine de la création, elles ont ensuite été rejointes par la Suisse et l’Italie.
Le budget de SOS Méditerranée est constitué à plus de 90 % par les dons des citoyens. L’association ne peut mener ses actions que grâce à l’implication citoyenne. Elle a pour missions de sauver les personnes qui risquent de se noyer, les protéger, les soigner sur le bateau, et témoigner. L’acte de témoigner incombe à toutes les personnes qui composent SOS Méditerranée : les salariés, les équipes en mer de marins sauveteurs, les équipes médicales, et les 650 bénévoles en France et 900 en Europe.
La société civile dans toute sa diversité peut s’engager via un comité de soutien qui regroupe des personnalités (artistes, scientifiques…) qui deviennent les porte-parole de SOS Méditerranée. Ce sera sans doute bientôt le cas de Barbara Derathé, magnifique exemple d’une personnalité qui met sa notoriété, ses compétences, ses réseaux, son énergie, au profit de notre cause.”
Barbara Derathé : “Il y a une dizaine d’années, à Pierres Vives, j’ai rencontré Agnès de France. Nous avons évoqué plusieurs fois le fait de faire un événement en faveur de SOS Méditerranée. En juin 2021, une exposition sur les actions de l’association a eu lieu à la Maison des Relations Internationales, à l’occasion de laquelle je me suis produite aux côtés de deux ou trois autres artistes. L’idée m’est venue d’organiser un événement dans un lieu bien plus visible, l’opéra Comédie.
Tout d’abord, j’avais pensé mettre sur pied un événement de deux jours dans le foyer de l’opéra, avec des stands, des expositions, des ateliers de sensibilisation pour les enfants… Finalement, nous avons choisi de faire une soirée caritative à l’opéra Comédie, grâce à l’énorme soutien de la ville et de la métropole de Montpellier et de l’Opéra.
Durant cette soirée, plusieurs artistes se relaieront sur scène pour la partie divertissement, et pour la partie sensibilisation, un focus sera fait sur SOS Méditerranée.”
Barbara Derathé : “Notre ambition est à la fois de sensibiliser le public et de récolter des fonds. Sur les 17 euros du billet d’entrée, 15 euros seront reversés à SOS Méditerranée et 2 euros conservés par l’opéra. Nous faisons également une proposition de dons à 13 et 33 euros pour compléter. Il y aura aussi une récolte de fonds sur place. Les dons en faveur de SOS Méditerranée sont déductibles des impôts. Cet événement entre en résonance avec la grande collecte actuelle de SOS Méditerranée, qui débutera fin novembre ou début décembre.”
Barbara Derathé : “En première partie, je donnerai un petit récital d’une vingtaine de minutes, accompagnée au piano par Christèle Chambourdon. Le maire et président de la métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, prendra ensuite la parole, ainsi que nos partenaires, le CMCAS, la Brasserie du Corum et Justine Mallet, avocate en droit des personnes, spécialiste du droit des étrangers. En deuxième partie de soirée, Sophie Beau, cofondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée, fera un plaidoyer sur les actions de l’association, puis un documentaire d’une dizaine de minutes intitulé Mal de mer, réalisé par Anthony Jean, un photo-reporter qui a souvent embarqué à bord de notre bateau, sera projeté.
Après l’entracte, un Oratorio intitulé Comme une île : Lampedusa sera interprété par le soliste Yann Golgevit, les comédiens Sébastien Portier et Claude Maurice, Les Chœurs d’écume dirigés par Sylvie Golgevit, l’orchestre arabo-andalou El Meya dirigé par Fethi Tabet. Christelle Delhaye sera au violoncelle, Frédéric Tari au violon, Loth Valat captera les images et Eric Vandehel gérera le son. Les textes et la mise en scène sont signés Colas Valat. Cet oratorio évoque l’exode, la traversée des migrants…”
Barbara Derathé : “Pas du tout, de nombreuses personnes nous ont soutenues. Il y a beaucoup de solidarité à Montpellier. Le plus compliqué est le timing, la fin d’année n’étant pas propice aux dons. Nous sommes soutenus notamment par la Brasserie du Corum, Me Justine Mallet, l’association France-Algérie participe et le CNCAS (comité d’entreprise des gaziers et électriciens de France), avec lequel SOS Méditerranée a un partenariat national, décliné en région”.
Barbara Derathé : Nous espérons remplir au moins une demi salle, soit 500 personnes”.
Agnès de France : “On peut aider en devenant bénévole, en donnant de son temps, de son énergie, de ses compétences. Les bénévoles à terre sont très actifs pour mettre en place et soutenir des événements. Ils font des interventions de sensibilisation dans les écoles, SOS Méditerranée bénéficiant d’un agrément de l’Education nationale. Cette sensibilisation des jeunes à la cause des migrants est indispensable. Nous les incitons à comprendre qui sont ces gens, pourquoi ils sont là… On peut également nous aider en relayant les publications de SOS Méditerranée.
Et les collectivités (comme le font la ville et la métropole de Montpellier) peuvent accorder des subventions à SOS Méditerranée via la plateforme des collectivité territoriales. C’est déjà le cas de la Région Occitanie, du Conseil départemental de l’Hérault, et également de la Ville et la Métropole de Montpellier, dont les soutiens sont très précieux et extrêmement forts. La collectivité met l’opéra à notre disposition à titre gratuit, le maire Michaël Delafosse sera présent et prendra la parole lors de la soirée caritative…”
Agnès de France : “Le contexte géopolitique est compliqué. SOS Méditerranée opère dans la zone des eaux internationales, qui sont depuis 2018 gérées par les garde-côtes libyens. Ils ont la compétence sans avoir la technicité, le savoir-faire ni la volonté de sauver des vies. Sur place, les ONG pallient l’absence de l’Union européenne, qui n’assure pas la mission de recherche et de sauvetage en mer qui lui incombe.
De plus, le changement de politique récemment intervenu en Italie complique les choses, car à la base c’est le premier pays d’accueil. Le gouvernement italien actuel veut stopper l’arrivée des personnes traversant la Méditerranée. On en a eu un exemple flagrant très récemment, quand les migrants(234 personnes) et l’équipage ont été forcés de rester vingt jours en mer à cause du refus italien. Finalement, la France leur a ouvert le port de Toulon face au refus définitif de l’Italie, qui était pourtant le port le plus proche, qui devait accueillir les passagers, selon le droit maritime.
Avec la guerre en Ukraine, il y a aussi une augmentation du coût des opérations de sauvetage du fait de la hausse du prix du carburant. Une journée en mer de notre bateau l’Ocean Viking coûte plus de 14 000 euros !
SOS Méditerranée lancera sa grande collecte de fin d’année fin novembre ou début décembre. Il est important qu’elle rapporte suffisamment d’argent pour assurer les missions à venir, sinon le bateau ne pourra plus prendre la mer. Malgré notre action, il y a eu plus de 1 300 morts cette année (plus de 24 000 en Méditerranée depuis 2014).”
L’inscription à la soirée caritative doit se faire directement auprès du guichet de l’opéra Comédie, sur place, par téléphone ou par Internet à : https://www.opera-orchestre-montpellier.fr/evenements/concert-sos-mediterranee/
Plein tarif : 17 euros, mois de 16 ans : 10 euros. Proposition de dons de 13 ou 33 euros.
Lien vers le site de SOS Méditerranée : https://sosmediterranee.fr/
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