Demain soir, l’Espace d’Albret accueille Airnadette, un groupe déjanté composé de six membres loufoques : Château Brutal, Gunther Love, Moche Pitt, M-RodZ Antipoukav, Jean-Françoise et Scotch Brit… Sans oublier le manager de la troupe, Philippe Risotto. Ce sont tous des grands noms du Air Guitar, une discipline qui consiste à jouer d’un instrument… qui n’existe pas. Ces drôles de virtuoses ont décidé d’unir leurs talents pour interpréter une comédie «musiculte» tout en play-back !
Avec votre «Air Band» vous présentez une comédie musiculte. Vous êtes les inventeurs de ces concepts uniques, mais ça veut dire quoi exactement ?
Moche Pitt : Notre spectacle, est un spectacle de mime et de play-back. Le principe c’est de mimer la musique et de jouer d’instruments qui n’existent pas pour s’approprier la bande-son. Nous, nous allons réinterpréter des scènes cultes. Le public va retrouver des extraits de classiques comme les Tontons Flingueurs, mais aussi des enregistrements de Marguerite Duras, des publicités… Il y a un petit côté Madeleine de Proust parce que les spectateurs retrouvent les rires des «Visiteurs», ou le «C’est à moi que tu parles», de De Niro… Ce n’est pas qu’un spectacle de Air Band, c’est un spectacle qui rend hommage au cinéma, à la musique, à la comédie musicale… Et qui retrace 70 ans de culture et d’enregistrements.
Justement, comment vous avez choisi les enregistrements qui composent votre spectacle ?
La pièce retrace l’histoire de la création de notre groupe de musique et chaque personnage représente un univers culturel et musical bien précis. Lors de la création du spectacle, chacun est arrivé avec son personnage, avec ce qui était culte pour lui et du coup c’est vraiment un brassage. Château Brutal incarne les années 70, avec leur musique mais aussi les films policiers de l’époque. Scotch Brit, représente plus la culture pop américaine, avec Britney Spears… C’est aussi ce qui est magique, c’est que tout le monde s’y retrouve. Et ce qui est drôle, c’est qu’on réinterprète des phrases que tout le monde connaît en les sortant de leur contexte. Tout le challenge de l’écriture a été que toutes ces répliques sorties de leurs contextes créent une histoire qui se tient. On a passé 7 mois, vraiment jour et nuit à écrire cette bande-son et chaque phrase rebondit sur l’autre, malgré les anachronismes. Aujourd’hui, on est les seuls à avoir été suffisamment dingues pour écrire ce spectacle alors qu’on ne savait même pas si on allait rencontrer notre public.
Et c’est une histoire qui dure depuis 2011, avec des tournées en France, mais aussi des spectacles à l’étranger, des passages à la télé… Après toutes ces représentations, vous faites toujours le même show ?
On est toujours sur le même spectacle mais comme c’est un spectacle qui parle de culture et que la culture est une chose qui évolue, il a énormément changé. Quand on a fait le spectacle, Nabilla et son fameux «Non mais allô ! ?», n’existaient pas et aujourd’hui elle fait partie intégrante du show. D’une date à l’autre, le spectacle a énormément bougé et des gens qui auraient vu notre spectacle, il y a trois ans à Pau, ne le reconnaîtraient pas en venant à Nérac, parce que la moitié des choses ont changé.
Vous serez sur scène vendredi soir, mais on vous voit aussi souvent à la télévision, sur Internet, vous avez même un projet de film… Avec tout ça, vous comptez aussi préparer un nouveau spectacle ?
On est sur la fin de la tournée de ce spectacle-là. À partir de janvier, on va écrire la suite et l’idée c’est qu’il soit sur les planches en septembre 2016. Pour le film, ça fait un peu plus de deux ans qu’on travaille sur l’écriture du scénario et le tournage devrait commencer dans le courant de l’année prochaine. On a aussi un projet de radio… Airnadette est un collectif qu’on souhaite voir sur plusieurs supports. Pour nous c’est important parce qu’on défend un projet artistique.
Avec votre maîtrise du play-back, vous devez bien recevoir les appels de grands noms de la chanson qui ont besoin de vos conseils pour assurer leurs prochains concerts, non ?
(rires) La vérité, c’est que contrairement à Britney Spears et Madonna, nous nous faisons du play-back, mais on le dit. Par contre ce qui est sympa c’est que des musiciens, des comédiens et ceux qui doublent les films qu’on reprend viennent nous voir et sont assez fiers d’avoir leur référence dans notre spectacle. Comme c’est un spectacle en hommage au culte, ils sont flattés. On a des groupes comme F.F.F. et des chanteurs comme M qui sont contents et du coup suivent notre projet. Pour nous, c’est une caution parce qu’au début certains disaient : «Ha, c’est des faux musiciens…» Mais on n’est pas musiciens, on fait un spectacle, presque de cabaret, de divertissement, pour tous les âges. Ces soutiens nous font plaisir, et en même temps, sans ces gens, le spectacle n’existerait pas.
Airnadette, la comédie musiculte, demain soir à 20 h 30 à l’espace d’Albret. Renseignements et réservation au 05 53 97 40 50
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