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Pierre Jullien
Créateur d’une quinzaine de timbres, auteur de nombreux livres, peintre et dessinateur de presse, Nicolas Vial estime qu’un timbre réussi est un timbre qui rend fier de son enveloppe.
Publié le 27 novembre 2020 à 18h00, mis à jour le 27 novembre 2020 à 20h23 Temps de Lecture 6 min.
Peintre, dessinateur de presse et illustrateur, Nicolas Vial, né à Paris le 6 mai 1955, a fait ses études à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, et à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Il vit et travaille à Paris. Il explique volontiers qu’il aime Francis Bacon, Jasper Johns, Pollock, mais aussi Giacometti, Dubuffet…
Son père, éditeur, et sa mère, graphiste – sans chercher à remonter jusqu’à son lointain parent Charles le Brun ! –, ne sont sans doute pas étrangers à sa vocation…
Il confie à Jean-François Decaux, dans Timbres magazine (mai 2007), que pendant son adolescence, il aidait son père « à l’imprimerie à retoucher les films. J’étais derrière les machines (…). D’une certaine manière, cela m’a appris la valeur du travail ».
Sa nomination en tant que peintre officiel de la marine en 2008, titre dont il se dit très fier, après une exposition au Musée de la marine en 2002, lui permet de rappeler le passé militaire de sa famille, « avec deux généraux d’Empire, Honoré Vial et Antoine Drouot » du côté de son père et un arrière-grand-père polytechnicien, et ainsi de renouer avec cette tradition familiale.
« J’ai été marqué à sang par la mer. J’ai passé mes vacances de jeunesse à Kerlouan, où je naviguais sur des cotres auriques de Carantec. Avec mes amis, ma famille, on relevait des casiers avec de vieux gréements », explique-t-il à Cols bleus, le magazine de la marine nationale, en 2013.
Il raconte à Marine Dumeurger, dans la revue Chasse-Marée d’août-septembre 2017, qu’enfant, il vivait « dans une maison qui ressemblait aux peintures impressionnistes. Un fabuleux terrain de jeux. Au grenier, il y avait une malle remplie de soldats de plomb avec des bateaux de la marine et des tas de trains. J’aime, depuis, les jouets mécaniques et les trains à vapeur, dont mon grand-père était un inconditionnel. Quand j’ai vidé sa maison, j’ai compris que c’était dans mes chromosomes ». A tel point que sa peinture aujourd’hui puise largement dans cet atavisme, qu’il a complété par des visites du Musée de la marine. Aujourd’hui, son univers s’est enrichi de ses nombreux voyages à Venise et d’un incroyable et féroce bestiaire.
Nicolas Vial a commencé à dessiner pour le journal Le Monde, une collaboration d’une trentaine d’années, enchaîne les dessins pour de nombreux quotidiens et magazines et signe une vingtaine de livres, le premier publié en 1992, Touchessacome ou les aventures d’un cadre au mental d’acier (Le Cherche Midi), le dernier, avec son ami Eric Fottorino, Le Temps suspendu, paru le 8 octobre chez Gallimard.
Nicolas Vial a réalisé une quinzaine de timbres-poste, le premier émis en 2003, sur la « Charte des droits fondamentaux de l’union européenne », le dernier, « Société nationale de sauvetage en mer-50e anniversaire », en 2017.
« C’est vrai que d’une manière générale, il y a la charte du timbre à respecter mais la plupart du temps, j’ai la chance d’avoir entière liberté dans la réalisation. l’espace est réduit, mais ce n’est pas un problème car c’est exactement comme travailler pour une affiche que l’on verrait de loin », dit-il à Jean-François Decaux.
Sa création pour le 70e anniversaire du débarquement a été élu plus beau timbre de l’année 2014. Pour ce dernier timbre, il expliquait dans Timbres magazine que la première maquette qu’il avait présentée avait été retoquée : « Il ne faut pas d’armes, pas de soldats. Ils vont vers la lumière parce qu’ils apportent la paix à l’Europe… », lui explique-t-on à son étonnement.
On lui demande d’illustrer des « gens qui débarquent, qui ne soient pas des militaires » et « l’accueil des populations avec des mains qui se serrent ».
Nicolas Vial, habitué à se plier à la discipline du dessin de presse, trouve une solution : les soldats, silhouettés, aux armes discrètes, semblent se diriger vers un halo de lumière qui éclaire l’horizon. « Je voulais mettre en avant les soldats américains, anglais, canadiens et quelques français qui venaient nous délivrer », dont le dessin évoque les petits soldats de plastique gris à peindre, avec lesquels jouaient les enfants à une époque. « Je voulais faire un timbre ludique, graphique, élégant, un timbre poétique malgré les circonstances, les éléments déchaînés, sans barbelés ni sang dans la mer, sans corps sans vie… ». « J’aime bien la typographie franchement militaire, que l’on trouvait sur les caisses du débarquement », commente-t-il.
En 2015, l’artiste a réalisé toute une série de fresques dans les locaux privés du Musée de la marine et a investi en 2016 le couvent de la Congrégation des Soeurs aveugles de Saint-Paul, à Paris, pour en décorer le mobilier et réaliser des peintures murales où son bestiaire a pu trouver toute sa place, le tout ponctué par une exposition éphémère… avant démolition des lieux, chapelle comprise, pour laisser la place à un projet immobilier.
Nicolas Vial vient de participer à un ouvrage collectif édité par Locus Solus, Les Peintres officiels de la marine, ouvrage qui réunit les travaux des quarante-trois peintres officiels de la marine en activité – parmi lesquels également Yann Arthus-Bertrand, Jacques Perrin, Titouan Lamazou, Marie Détrée-Hourrière –, classées en huit thématiques : ports et chantiers navals, bâtiments et bateaux, vie à bord, gens de mer, marines et paysages, escales et voyages, honneurs et fêtes maritimes, mer rêvée.
Nicolas Vial.- Le timbre que je préfère parmi ceux que j’ai créés est celui du centenaire de la Fédération internationale de voile, paru en 2007 [mis en page par Valérie Besser].
Son esthétique, ses couleurs me semblent réussies, avec une idée moderne de vitesse très graphique.
Un timbre réussi est un timbre que l’on a envie de coller sur une enveloppe, d’envoyer comme un cadeau qui fera plaisir. C’est un timbre qui rend fier de son enveloppe…
Mon professeur d’art mural à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art de Paris, Robert Wogensky (1919-2019), peintre et graveur, disait que le beau absolu existe pour tout le monde, mais que c’est simplement une question de culture.
Oui. L’idée est primordiale, mais n’est bonne que si elle est réussie esthétiquement.
Parmi les artistes et dessinateurs que j’aime, comme Tomi Ungerer (1931-2019), André François (1915-2005), Roland Topor (1938-1997) ou l’Italien Mario Sironi (1885-1961), peu ont créé des timbres. J’apprécie l’écriture graphique, par exemple, de Fairfield Porter, de Marlene Dumas, de Rockwell Kent… Et je citerai une vignette canadienne, que j’ai retrouvée dans une boîte de timbres, qui date de l’époque où je faisais de l’art mural… Un tableau de Paul-Emile Borduas (1905-1960), émis en 1981.
Un très bon souvenir. Il s’agissait du timbre sur la « Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne », paru en 2003, à l’initiative de la députée européenne (PS) Pervenche Berès. A l’époque, j’avais proposé trois maquettes, La Poste a choisi la meilleure. Je garde en particulier un souvenir très sympathique de Roselyne Sautour, qui travaille encore aujourd’hui à Philaposte, qui était venue à mon atelier, accompagnée de la députée.
En mettant peut-être en avant des dessins plus solides avec des idées simples et fortes. En faisant des portraits de personnalités avec plus de caractère dans la facture. Et en oubliant les images trop convenues, trop consensuelles.
Non, non. Sauf si plus personne n’envoie son courrier par La Poste ! Personnellement, je continue de rédiger mes adresses sur les enveloppes à la plume, à l’encre de chine. Je suis heureux quand un beau timbre accompagne cet envoi.
Je suis fils et petit-fils d’éditeur. J’ai été élevé dans le milieu de l’imprimerie et j’ai donc le goût de la chose bien imprimée. Mais j’ai souvent été déçu de constater que le « repérage » de nos timbres était parfois approximatif et irrégulier selon les planches.
Je n’hésiterais pas à choisir parmi mes peintures les plus sobres ou, parmi mes dessins de presse, les plus simples et efficaces !…
Quant aux thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur, je citerais la mer, les navires, l’écologie, les droits de l’homme, les voitures anciennes, l’architecture, puis mon bestiaire personnel : chat, rhinocéros, autruche, girafe, éléphant, crocodile, etc.
Pierre Jullien
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