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En plongeant dans la Méditerranée, les Pyrénées ont sculpté un petit pays merveilleux. Dans ce paysage idyllique qui inspira des générations d’artistes, Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère, se blottissent au plus près des flots, chacune avec son caractère, son identité propre.
En France métropolitaine, on ne peut trouver littoral plus méridional que celui de la Côte Vermeille. En pays catalan, à l’heure où bien des régions subissent les premiers frimas de l’automne, l’été joue les prolongations jusqu’au mois d’octobre. Septembre et octobre sont d’ailleurs les meilleurs mois pour visiter les quatre perles de la Côte Vermeille. L’air y est doux, l’eau encore tiède, la lumière splendide et surtout, l’affluence touristique bien plus raisonnable.
Petit port de pêche spécialisé dans l’anchois, le destin de Collioure a basculé un jour de mai 1905. Le 16 mai précisément, Henri Matisse descend du train pour passer l’été dans le petit port catalan. Aussitôt, le peintre est happé par la beauté du Roussillon. Lui, le natif du Nord, découvre les oranges, les aubergines, l’odeur enivrante des fleurs et cette lumière si particulière qui déclenche aussitôt un feu d’artifice de couleurs pures et violentes. Ses toiles s’embrasent et avec son ami André Derain, Henri Matisse fonde le fauvisme. Dans leur sillage, de nombreux artistes se rendent à Collioure : Picasso, Jean Peské à qui l’on doit le musée d’art moderne, Raoul Dufy, Henri Martin ou encore Survage. Plus d’un siècle après la révolution fauviste, Collioure cultive toujours une identité artistique qui lui confère une renommée internationale. La ville attire une multitude de peintres venus chercher la lumière pour certains, l’argent des touristes pour d’autres. Hors saison, les ruelles pavées et le front de mer retrouvent une certaine quiétude. Les petites plages de galets qui s’étirent de part et d’autre du clocher de Collioure, deviennent des havres de paix. Collioure est aussi connu pour ses anchois. Deux entreprises familiales perpétuent cette tradition : les maisons Desclaux et Roque.
OÙ DORMIR, OÙ MANGER ?
Les Templiers
Au fil des décennies, la famille Pous a accueilli dans son hôtel des peintres qui ont offert une multitude de toiles. Les Templiers, c’est à la fois un bar, un restaurant, un hôtel et un véritable musée, le tout à 50 m. du port et de la plage. Chambre double à partir de 79 €.
Hôtel Restaurant les Templiers, 12, quai de l’Amirauté, 66190 Collioure. Tél. : 04 68 98 31 10.
La Balette
Avec sa cuisine créative et moderne, entre terre et mer, le chef Laurent Lemal a décroché une étoile au Michelin. Située au bord de l’eau, La Balette offre, qui plus est, une vue magnifique sur tout Collioure. Menu « Certitude » en 8 services, 90 € ; Menu « Confiance » en 12 services, 150 €.
Restaurant La Balette, Route de Port-Vendres, 66190 Collioure. Tél. : 04 68 82 05 07.
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Collé à Collioure, blotti au pied du cap Béar, Port-Vendres est le grand port en eau profonde de la Côte Vermeille. Le commerce des fruits, provenant du bassin méditerranéen, et la pêche assurent l’essentiel de l’activité de cette cité qui a conservé son charme populaire. Sur les quais, les thoniers côtoient les voiliers de plaisance, les yachts et les petits bateaux de pêche. L’artiste écossais Charles Mackintosh tomba sous le charme de cette ambiance maritime. Entre 1925 et 1927, il séjourna à Port-Vendres et réalisa des toiles que l’on peut admirer en se promenant sur les quais. À sa mort en 1933, ses cendres furent dispersées dans les eaux port-vendraises. Un peu plus au sud, passant le cap Béar, on ne peut quitter Port-Vendres sans faire un détour par l’anse de Paulilles. Jusqu’en 1991, se trouvait ici une dynamiterie. Le site a été superbement aménagé par le Conservatoire du littoral, avec une plage paradisiaque que l’on atteint par des sentiers qui se faufilent au cœur d’un jardin botanique. On peut aussi y visiter un atelier où l’on restaure les traditionnelles barques catalanes.
À FAIRE : LE RETOUR DE PÊCHE
Le long des quais, plusieurs pêcheurs vendent en direct, dans des petites cabanes en acier oxydé, sars, pageots, daurades, saupes, et autres muges à peine sortis de mer. Tout au bout du port, on peut aussi acheter son poisson à la criée. Si vous souhaitez les déguster sur place, direction le restaurant La Côte Vermeille, à 50 mètres de là sur le quai Fanal.
Les effluves qui s’échappent des caves ne trompent pas. Banyuls est bien la capitale viticole de la côte. Sur les pentes abruptes des Albères et jusqu’à la mer, la vigne s’enracine dans le schiste pour donner des vins d’exception. La spécialité du coin est le vin doux naturel, mais les vignerons locaux dépoussièrent aussi l’appellation avec des nectars blancs et rouges originaux qui tirent la quintessence de ce terroir entre mer et montagne. Plusieurs caves se visitent. Des grandes et spectaculaires comme celle des Templiers. Des plus discrètes comme celle de l’excellent domaine de la Rectorie. À ne pas manquer également, la fête des vendanges qui se déroule chaque année le deuxième week-end d’octobre.
Cité viticole, Banyuls décline aussi une multitude d’identités. La ville qui vit naître le sculpteur Aristide Maillol (on peut visiter sa maison transformée en musée) est à la fois un port, une station balnéaire qui épouse les formes harmonieuses de sa plage de galets, un village de montagne où règne la dolce vita et même un petit centre universitaire grâce à son laboratoire d’océanographie et son aquarium.
LA BONNE TABLE
Fanal
Le chef étoilé Pascal Borrell est indéniablement le phare culinaire de Banyuls. Au Fanal, le poisson est roi et…local. Tous les jours, le restaurant propose un menu « retour de marché » – ou devrait-on plutôt dire « retour de pêche » – très abordable pour un établissement étoilé (entre 28 et 38 €).
Restaurant Le Fanal, Av. Pierre Fabre, 66650 Banyuls-sur-Mer. Tél. : 04 68 98 65 88.
Des quatre perles de la Côte Vermeille, Cerbère est celle qui brille de l’éclat le plus discret. Cette cité qui garde la porte d’entrée vers l’Espagne est née avec la mise en service, en 1878, de la ligne de chemin de fer reliant la France à l’Espagne. Nichée dans une anse étroite, Cerbère semble comme écrasée par son immense gare, construite par voie de mer, qui s’étale sur 30 hectares. Comme l’écartement des rails différait entre la France et l’Espagne, les marchandises étaient transférées à la main, d’un wagon à un autre. Au plus fort de l’âge d’or du rail, le bourg compte ainsi 2 600 habitants, dont 500 employés de la SNCF !
Aujourd’hui, l’activité ferroviaire s’est réduite, mais son empreinte reste forte, à l’image des belles maisons Art déco d’anciens transitaires qui s’alignent le long des rails ou du Ribéral. À l’entrée de la ville, le Belvédère du Rayon Vert est le véritable étendard de Cerbère. Juché au-dessus de la voie ferrée, face à la mer, sa silhouette de paquebot, avec sa poupe, ses coursives arrondies, ses escaliers qui rappellent une cheminée de navire, l’édifice domine la ville depuis 1932. Il fut construit pour héberger les voyageurs transitant entre la France et l’Espagne puisqu’il fallait alors entre deux et trois jours pour obtenir son visa. À son ouverture, c’était le palace le plus moderne d’Europe. Les têtes couronnées le fréquentaient et l’établissement accueillit une multitude de vedettes : Orson Wells, Michèle Morgan, Bourvil, Francis Blanche, Maurice Chevalier ou encore Fernandel.
À VOIR : LE WAGON DES TRANSBORDEUSES
En raison de la différence d’écartement des rails, pendant près de cent ans, 5000 personnes, majoritairement des femmes, manipulèrent à la main 20 millions de tonnes d’agrumes espagnols. Il fallait cinq personnes pour transborder un wagon : 3 remplisseuses et 2 videuses. Les paniers qu’elles utilisaient pour transborder les oranges pesaient jusqu’à 20 kg. Un wagon aménagé à côté de la plage de Cerbère retrace cette histoire. Les «transbordeuses de Cerbère» sont aussi connues pour avoir organisé la première grève intégralement féminine.
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