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Pendant dix jours, 54 logements de la résidence Le Parc ont été privés de gaz, à la suite du non-paiement de la facture. Plusieurs résidents s’interrogent: comment en est-on arrivé là?
Douche froide au Parc. Sortie de terre il y a un peu plus d’un an, chemin de la Tourache, à un jet de pierre de l’hôpital Clavary, la résidence vient de connaître une coupure de gaz de dix jours. Une partie, pour être précis, avec 54 logements (bâtiments 3 et 4) impactés sur les 211 que compte l’ensemble.
Alors si, depuis quelques jours, la situation est revenue à la normale, plusieurs locataires n’ont pas encore mis l’affaire de côté.
“Nous payons nos loyers, nos charges, s’émeut Stéphane Couet, habitant du bâtiment 3. Et on se retrouve sans eau chaude. Il y a des enfants en bas âge, des seniors dans la résidence. Laver les bébés à la bouilloire, ce n’est pas possible…” Alors, justement, comment en est-on arrivé à cette coupure généralisée?
“Un scellé a été posé sur le compteur de gaz lundi [5 septembre], poursuit-il. C’est donc un non-paiement de facture et ça nous a été confirmé par Dalkia [filiale du groupe EDF].” Alors, en compagnie de plusieurs résidents, il a cherché à comprendre. En vain. “On a contacté le bailleur [Batigère] et l’on a tous, plus ou moins, eu droit à un son de cloche différent, assure Élodie Morena, du bâtiment 4. Le syndic [Citya], aucune nouvelle.”
En effet, dans un parc mêlant logements sociaux (dont font partie ceux des bâtiments 3 et 4) et privés, les deux entités cohabitent. “Et il a fallu appeler Dalkia pour savoir… Sinon on avait zéro réponse, rien”, souffle Rime Daga (bâtiment 3). Qui promet que, l’an dernier déjà, elle n’avait “pas eu de chauffage [et donc d’eau chaude] jusqu’en décembre.”
Affirmant que le maire, Jérôme Viaud, qu’ils ont fini par contacter, a aidé au rétablissement du gaz – “on risquait aussi une coupure d’électricité dans les parties communes”, indique Stéphane Couet – les trois locataires, accompagnés de René Occhi, lui aussi du bâtiment 3, s’insurgent: “On a payé, donc on veut savoir où est passé notre argent. Batigère a fini par nous dire que Citya ne leur avait pas fait remonter les infos, alors qu’ils avaient eu des relances et des avis de coupure.”
Où partent leurs deniers? L’interrogation les anime. Dans le cas précis de cette coupure, mais pas seulement… “Nous n’avons aucun compteur individuel, on paye des charges sans savoir à quoi ça correspond. Comment ça marche? demande Rime Daga. Il semblerait que ce soit calculé selon la superficie, pas selon le nombre d’occupants ou la consommation.”
Là, entre en jeu la question de la considération… “Le portail d’entrée ne fonctionne pas, les interphones non plus, les parties communes sont mal entretenues, liste Stéphane Couet. Puis on nous avait promis des commerces, une crèche, au pied de la résidence. Les bâtiments 1 et 2 devaient être une maison médicalisée, puis finalement non. En fait, on ne sait rien…”
Il conclut, amer: “On aimerait être traités comme des êtres humains, même si on est dans des logements sociaux…”
Contacté, le syndic Citya explique comment cette coupure est intervenue. Selon Limdyna Ardoise, directrice de l’agence Palmerose à Cannes, « les fonds ont bien été versés à Dalkia ». Il s’agirait, donc, d’une non-prise en compte du règlement. Et, d’après elle, d’une erreur rétablie. « Dès que j’ai eu l’info, j’ai réagi et je suis intervenue personnellement pour le rétablissement du gaz. Ce qui a été fait dès le lendemain », indique-t-elle, mail de confirmation à l’appui.
Assurant ne pas avoir été informée plus tôt, la directrice n’écarte pas la possibilité que ses « équipes aient été au courant. Mais il y a un temps de latence, le temps de comprendre les raisons de la coupure, de dresser un diagnostic, etc. En tout cas, je le répète : dès que j’ai su, j’ai réagi. »
Pour sa part, le bailleur Batigère Grand Est, qui rappelle être propriétaire des 54 logements des bâtiments 3 et 4, s’étonne, par la voix de Didier Jacquot-Heck, délégué régional, de ne pas « avoir été informé au préalable par Citya » en charge de la problématique. À la direction du groupe, on évoque, même, une « mauvaise gestion de l’affaire par le syndic ».
Bailleur et syndic, friture sur la ligne ?
Didier Jacquot-Heck explique que, depuis, le bailleur a réalisé « une avance de fonds auprès de Citya, avant même le vote en assemblée générale, pour régler les sommes » et éviter que la situation ne se reproduise. Là aussi, on nous le promet : « On a tout mis en œuvre pour accélérer les choses et trouver une solution au plus vite, même si ça peut paraître long. »
Quid, maintenant, de l’absence de compteurs individuels ? « La pose sera à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale [en octobre] », renseigne Limdyna Ardoise. Qui convient qu’il « faudrait intervenir » concernant la panne du portail : « Mais il est encore sous garantie et, le but, c’est de la faire fonctionner pour ne pas payer. Pour que l’info arrive au service après vente, que l’on trouve l’origine de la panne, la pièce, etc. ça peut prendre du temps. Batigère doit centraliser et nous faire remonter les doléances des locataires, car il y a beaucoup de monde dans la résidence. Mais nous travaillons en étroite collaboration. »
Côté bailleur, on est moins catégorique… « On agit auprès du syndic pour améliorer la gestion sur l’ensemble du site, indique Didier Jacquot-Heck. Les retours que l’on a, c’est qu’il n’y a pas la même qualité de services sur les logements sociaux que sur le parc privé…»
P. F.
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