Du lundi 27 juin au dimanche 3 juillet, l'association SOS racisme organise un festival baptisé Nostre Mar entre Perpignan, Rivesaltes et Argelès. Un événement qui revendique d'apporter un éclairage plus global sur la guerre d'Algérie, dans la foulée des trois jours de commémoration des 60 ans de l'exode des pieds-noirs qu'organise le Cercle algérianiste du 24 au 26 juin. Les mémoires se toisent encore.
Conférences, expositions, projections de films, participation à la première marche des fiertés des Pyrénées-Orientales… Le programme du festival Nostre Mar, que l'association SOS racisme organise en pays catalan avec le soutien de la Région et du Département du 27 juin au 3 juillet, s'annonce divers et varié. Animée par le président national de l'association, Dominique Sopo, sa conférence inaugurale, qui se tiendra le 27 juin, à 18 h 30, au mémorial du camp de Rivesaltes, s'intitulera Regards croisés sur les mémoires de la guerre d'Algérie. Tandis que le lendemain, même heure, même endroit, l'historien Pascal Blanchard viendra évoquer la colonisation et le pouvoir de l'image. 

Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo. D. R. – D. R.

L'événement constitue-t-il une réponse aux initiatives programmées du 24 au 26 juin à Perpignan par l'association pied-noire du Cercle algérianiste, en partenariat avec la municipalité RN, pour commémorer les 60 ans de l'exode des Français rapatriés d'Algérie ?  "Oui et non, répond Dominique Sopo. La problématique que nous comptons évoquer est beaucoup plus large que cette question du Cercle algérianiste. Actuellement, la société française est très travaillée par les questions identitaires et les rancœurs. Depuis quelques années, on assiste à la libération d'une parole agressive, malveillante, voire raciste. Mais nous sommes effectivement aussi confrontés à des difficultés pour dépasser les douleurs issues de notre histoire, du passé colonial, et notamment de l'histoire de l'Algérie française."
Faire circuler les différents points de vue
L'organisation du festival Nostre Mar autour de Perpignan dans la foulée des initiatives du Cercle algérianiste n'est donc pas non plus le fruit du hasard. "Nous pensons que dans le cadre de ces initiatives, on sera sur des mémoires extrêmement sélectives, prédit le président de SOS racisme. Or, selon nous, pour apaiser les douleurs issues de la guerre d'Algérie, qui ne sont pas feintes, il faut avoir un espace de parole, créer les conditions pour que les différents points de vue circulent et pour éviter que les politiques ne se saisissent de ces mémoires afin d'opposer des groupes au sein de la population. À notre sens, il y a une autre vision à offrir, une rencontre de points de vue à mettre en avant pour que cette Méditerranée, lieu de rencontres et d'échanges, puisse être vue de manière positive, plutôt que d'être dans une vision passéiste qui ne permet pas à la société française de se projeter dans un avenir commun." 
A lire aussi : Perpignan – 60 ans de l'exode des pieds-noirs : une commémoration XXL mais sujette à controverse
Avec son festival Nostre Mar, SOS racisme veut montrer que s'il est marqué par les douleurs de l'histoire, le département des Pyrénées-Orientales est aussi, de par son implantation en bordure de la mer Méditerranée, "un espace de richesse, une terre de brassage où les rencontres peuvent également être heureuses, un espace de métissage et de dialogue entre les cultures""Sans pour autant verser dans la naïveté", précise Dominique Sopo. Le mercredi 29 juin, à 18 h 30, le politiste Xavier Crettiez animera aussi une conférence au Palais des rois de Majorque sur le djihadisme.
Face aux critiques dont il fait l'objet, le Cercle algérianiste se défend de vouloir donner une vision partiale de l'histoire. "Nous voulons seulement commémorer notre exode, assure sa présidente, Suzy Simon-Nicaise. On ne s'attaque à personne. Evidemment, nous rendons hommage à tous ceux qui ont été victimes de cet abandon de notre terre natale. Je ne comprends pas ce qui irait contre le vivre-ensemble dans notre démarche. Nous sommes sur un travail de mémoire."
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
On parle d'exode et de la mémoire !!!
qu'est ce que le "djihadisme" vient faire la dedans ??
Encore une gueguerre entre le RN et la gauche !!!
A qui fera le mieux ! arrêtez de tous mélanger !!

encore politisé par la region et le departement…….la mémoire c est pas ça……..PERPIGNAN soutient cette mémoire BRAVO!!!

source

Catégorisé: