Malgré des prix tombés au plus bas et de multiples programmes de reconquête urbaine, le marché immobilier perpignanais est à la peine. Dans le centre historique, les opportunités d’achat se multiplient. C’est peut-être le moment d’en profiter.
Perpignan aborde une troisième année consécutive de baisse des volumes de transactions.
Flickr/Alex Alishevskikh
Nichée entre mer et montagne, Perpignan offre sur le papier un cadre de vie idéal. Jadis encerclé par d’épaisses murailles, le centre-ville de l’ancienne capitale du royaume de Majorque séduit le visiteur, avec ses immeubles haussmanniens et ses grandes bâtisses de style catalan, aux toits de tuile rouge et aux façades parées d’ocre, de jaune et de mauve. La Grande Bleue et les immenses plages de sable de Canet-en-Roussillon et de Port-Barcarès sont toutes proches. Depuis le centre-ville, elles ne sont, sauf embouteillage estival, qu’à vingt-cinq minutes en voiture.
Aux alentours immédiats de la ville, le paysage est à couper le souffle : les vignes de Rivesaltes, d’Espira de l’Agly ou de Saint-Nazaire s’étendent à perte de vue, avec, à l’horizon, la chaîne des Albères au sud, les massifs du Canigou et du Capcir à l’ouest et la chaîne des Corbières au nord. Rien d’étonnant dans ces conditions que la belle catalane attire chaque année de nouveaux arrivants : “Nous en accueillons plus de 1000 par an”, se félicite Dominique Zitoli, directeur de l’Aménagement durable à la ville de Perpignan.
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Pourtant, le marché immobilier perpignanais est au point mort : “Nous abordons la troisième année consécutive de baisse des volumes de transactions”, déplore Jean-Luc Brieu, notaire à Estagel. Paradoxe apparent : cette lente décrue des ventes ne s’accompagne pas d’une chute significative des tarifs, constatent les professionnels interrogés. “Avec des moyennes dans l’ancien passées sous la barre des 1500 ¤ le mètre carré, les prix de l’immobilier sont devenus quasi incompressibles, glisse un agent. En deçà d’une certaine somme, il ne devient tout simplement plus intéressant de vendre !”
Les raisons pour expliquer ce marasme sont avant tout locales. Selon une étude du programme local de l’habitat de l’agglomération Perpignan Méditerranée, la préfecture des Pyrénées-Orientales est une des communes françaises de plus de 100000 habitants qui souffrent le plus de la crise actuelle. La plupart des indicateurs socio-économiques y sont au rouge : le revenu médian des ménages perpignanais est inférieur à la moyenne nationale (il s’élève à 13856 ¤ dans l’hypercentre), on compte 72 bénéficiaires du RSA pour 1000 habitants dans la communauté d’agglomération, contre 33 pour 1 000 sur le territoire national, le taux de chômage y est élevé (30 % dans l’hypercentre perpignanais!), etc.
A ces données s’ajoute une spécificité urbaine : contrairement à la plupart des métropoles de l’Hexagone, le coeur de ville de Perpignan n’a pas été “gentrifié”. Y subsistent même des zones de pauvreté : le taux de chômage s’élève à 70 % dans le quartier difficile de Saint-Jacques, dont la plupart des logements sont considérés comme insalubres par la municipalité. “Pour couronner le tout, l’immobilier perpignanais subit de plein fouet la baisse des tarifs en Espagne”, ajoute Cécile Baco, de l’agence immobilière Must Immobilier.
Terminons sur un point positif : compte tenu de la modicité des prix et de l’existence de taux d’intérêt historiquement bas, les candidats à l’achat qui ont la chance de posséder un job pérenne et un apport important n’ont que l’embarras du choix! Dans le centre historique piétonnisé, où le marché tourne au ralenti, les primo-accédants et les investisseurs locatifs dégoteront sans trop de difficulté des appartements en bon état pour moins de 1200 ¤ le mètre carré. A Saint-Assiscle et dans les environs de la gare, les moyennes tarifaires de l’ancien restent raisonnables : autour de 1600 ¤ le mètre carré.
Les familles à la recherche d’espace et de verdure chemineront avec profit le long de la Têt, où l’on trouve des maisons à moins de 2000 ¤ le mètre carré. Au sud de Perpignan, à proximité immédiate du campus universitaire, le marché immobilier fait meilleure figure : dans l’ancienne “ville nouvelle” de Moulin-à-Vent, les appartements dotés d’une vue panoramique sur la campagne environnante continuent de s’arracher aux alentours de 1500 ¤ le mètre carré. Les amoureux de la mer s’orienteront vers Saleilles et Canet-en-Roussillon, où, pour moins de 2500 ¤ le mètre carré, il est possible d’emménager dans un 3 pièces récent situé à quelques minutes à pied des plages.
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