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Marc de Saint-Roman, PDG de SERENYA, revient sur le Plan Grand Age et encourage les pouvoirs publics à entendre que les seniors d’aujourd’hui et de demain souhaitent vivre libres, entourés, sécurisés.
© DR.SERENYA
Marc de Saint-Roman, PDG de SERENYA
Par MySweet Newsroom, le 10 novembre 2022
Le récent débat autour du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 a ravivé l’intérêt d’un Plan Grand Âge. Il est à espérer que les travaux du Conseil national de la Refondation sur le « bien vieillir” ne soient pas une énième consultation ou un coup d’épée dans l’eau supplémentaire. En effet, l’abandon de la Loi Dépendance a suscité une grande déception de la part des acteurs concernés. Ceci sur le fond d’une crise de confiance en direction des EHPAD après la révélation de cas de maltraitances révélés par l’enquête de Victor Castanet, intitulée Les Fossoyeurs.
Pour que notre pays retrouve son honneur et, en même temps, la dignité qu’il doit à nos anciens, les mesures à prendre ne doivent pas être étudiées par les seuls professionnels de la prise en charge des aînés. Cette question de société englobe à la fois des objectifs de prévention, de santé publique, de formation, de soutien familial et de structures hospitalières mais aussi le logement qui n’est pas suffisamment pris en compte. C’est en tout cas ce que les familles espèrent tout autant que les aidants et les intervenants à domicile.
L’heure n’est donc plus à l’incantation ou à la communication. En 2060, les personnes de 85 ans et plus seront 4 fois plus nombreuses qu’aujourd’hui ! Cette courbe ne pourra être compensée par la formation et l’embauche de personnels soignants dans les structures hospitalières et les maisons de retraite. De plus, les séniors autonomes souhaitent rester chez eux. Et ceux en perte d’autonomie sont 90 % à souhaiter conserver leur domicile le plus longtemps possible. 92 % des plus de 75 ans y vivent toujours.
La France doit donc changer de culture et réussir le virage domiciliaire, à plus forte raison que 69 % de nos compatriotes déclarent ne pas pouvoir assumer le coût d’un hébergement médicalisé. Enfin, si les séniors adaptent leur domicile et peuvent bénéficier de l’APA, l’apparition de la dépendance momentanée ou définitive est souvent trop lourde à porter pour l’entourage, pour le sénior lui-même non sécurisé et les personnels aux ressources limitées dans le temps imparti à chacun.
D’autres choisissent parmi les 200 résidences séniors classiques qui existent en France mais qui saturent l’offre, dans un marché étroit. Elles ne sont occupées que par 10% des séniors. Chères, leurs services ne sont pas adaptés pour gérer la dépendance. En effet, les séniors qui en bénéficient ont entre 75 et 80 ans mais sont souvent obligés d’aller en EHPAD rapidement. En résumé, la France a mal anticipé la question du logement pour les séniors alors que nous avons une population vieillissante.
Dans ce contexte, la véritable alternative est d’occuper un village résidentiel séniors. C’est-à-dire un habitat de plain pied, avec les services d’aide à la personne à la carte et où les professionnels de santé peuvent intervenir grâce à l’habitat adapté et aux services de la conciergerie.
Une vie où tout a donc été conçu pour éviter le placement en EHPAD, répondant à la préoccupation du “bien-vieillir” pour les seniors désireux de vivre dans un cadre adapté, aux charges maîtrisées, en conservant leur pouvoir d’achat, tout en étant proches de villes à taille humaine. Cependant, si nous développons ce concept unique partout sur le territoire national, il est difficile de convaincre les communes de dégager les surfaces foncières, sauf bien sûr en dehors des grandes agglomérations. De même, la réglementation environnementale complexifie nos projets par des études chronophages. Ceci même alors que nos villages sont accessibles après 55 ans ; ce qui permet d’anticiper et d’aborder le vieillissement des populations.
Pourtant, l’accessibilité à ces villages est aisée pour les séniors qui peuvent anticiper l’achat de leur maison. En plus, les tarifs ont été étudiés pour permettre au plus grand nombre d’y accéder. C’est aussi une source d’allégement financier pour l’Etat et les Conseils départementaux. En effet, ils sont aussi financés par des investisseurs soucieux de répondre à l’enjeu sociétal du bien-vieillir via la LMNP (location meublée non professionnelle) permettant une défiscalisation totale des loyers perçus pendant une période de 20 à 30 ans selon la part d’emprunt, par le biais de l’amortissement de l’investissement immobilier et mobilier.
Par conséquent, dans le débat qui s’engage, les pouvoirs publics doivent entendre le fait que les seniors d’aujourd’hui et de demain souhaitent vivre libres, entourés, sécurisés. Mais surtout qu’ils veulent maîtriser leur destin, conserver des activités et avoir une vie sociale.
Le concept de villages résidentiels pour séniors autonomes et dépendants constitue l’alternative à notre problème de société sans pour autant alourdir les charges de l’Etat et des collectivités locales. Nous espérons donc que cette solution sera incitée et promue par le Ministère des Solidarités. C’est une question de bon sens. C’est aussi l’assurance de mieux vieillir en France.
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