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La préfecture recommande de ne pas y toucher, les villes du littoral n’offrent pas d’aide et la LPO ne les accueille pas. Seuls les pompiers s’engagent à trouver une solution pour cette espèce.
“Regarde papa, il y a une poule dans le jardin!” Si vous pensez que vos chérubins ont des hallucinations, vérifiez par vous-mêmes. Il se peut qu’ils confondent simplement le plus célèbre des gallinacés avec un jeune goéland leucophée tombé du nid et bloqué sur votre balcon, votre terrasse ou votre petit coin de verdure.
C’est la saison qui veut ça. Et l’urbanisation de la bande littorale est un facteur aggravant. Pour faire simple, cet oiseau fait de plus en plus souvent son nid sur les toits des bâtiments azuréens au printemps. Soit, lors de sa période de reproduction. Et c’est en ce moment, entre les mois de mai et de juin, que les petits, ayant déjà bien grandi depuis leur sortie de l’œuf, prennent de l’assurance. Avec, parfois, maladresse puisque ne sachant pas encore voler, ces derniers chutent, de plus ou moins haut, dans les parties communes ou privées.
Que faire, alors, lorsqu’on y est confronté?
Si l’animal semble en bonne santé, alors il n’y a pas grand-chose à faire de plus qu’attendre que ce dernier s’envole de ses propres ailes.
“Si l’oiseau est bloqué dans un jardin ou sur un balcon, on peut à la limite lui laisser un récipient avec de l’eau pour qu’il ne se déshydrate pas, précise Katherine Dubourg, de la LPO. Mais les parents, qui ne seront jamais loin, vont continuer de le nourrir. Les gens ont tendance à le ramasser et le transporter jusqu’à un centre de réhabilitation de la faune sauvage. C’est une erreur. Et si on veut le protéger d’un prédateur comme un chat, on peut essayer de le remettre à l’abri, en hauteur. Et dans quelques semaines, ils pourront s’envoler.”
S’il s’est blessé en tombant, qu’il s’est par exemple cassé une aile, c’est malheureusement beaucoup plus compliqué. Les centres de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO « n’accueillent pas les goélands car ils ne sont pas équipés pour. Parfois, les communes ont des conventions avec des associations ou des vétérinaires pour ce type d’interventions. »
Ce n’est pas le cas à Antibes-Juan-les-Pins, Vallauris-Golfe-Juan, Cannes, Mandelieu-la-Napoule ou encore Théoule-sur-Mer, même si certaines d’entre elles indiquent tout de même les coordonnées d’une association afin, au moins, de demander conseil.
Du côté de la préfecture des Alpes-Maritimes, on préfère botter en touche: “Lorsque des particuliers découvrent des “petits” blessés, il est recommandé de ne pas y toucher.”
En fait, seuls les sapeurs pompiers, par l’intermédiaire du Groupement de sauvetage animalier (GSA), proposent une alternative concrète. C’est-à-dire de contacter la LPO ou bien l’Office français de la biodiversité (OFB), dans un premier temps, afin d’obtenir éventuellement un diagnostic par téléphone (1) et des conseils. Puis, si aucune issue n’a été trouvée, de composer le 112, qui réorientera justement vers le GSA: “Les conseillers techniques du GSA, quoi qu’il arrive, chercheront une solution.”
C’est la même démarche concernant les petits pigeons, même si le statut juridique de l’espèce, considéré comme nuisible dans les centres urbains le plus souvent, n’est pas le même, confirme le GSA. “C’est compliqué car les oisillons, plus petits, ressemblent à n’importe quel oisillon si on ne connaît pas bien les oiseaux. Mais si rien n’est fait, nous intervenons aussi.”
1. Pour contacter la LPO : 05.46.82.12.34. Pour contacter l’OFB: sd06@ofb.gouv.fr
Le goéland leucophée fait partie de la liste des oiseaux protégés depuis l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009. Il est par exemple interdit, comme tout animal sauvage protégé, de le garder chez soi.
“Cette espèce avait pratiquement disparu dans les années soixante, rappelle Katherine Dubourg, de la LPO. Mais grâce à ce statut ainsi que les décharges à ciel ouvert qui se sont multipliées, l’espèce a de nouveau pu proliférer. Ils font boulot de composteur énorme. On les appelle aussi les éboueurs des plages. On a l’impression qu’il y en a beaucoup trop mais ce n’est en fait pas vraiment le cas. Ils sont attirés par la ville car ils mangent les déchets. Or, en mer, les pêcheurs n’ont plus le droit de déverser les restes. Et il y a aussi moins de ressources en mer. Ajoutez à cela la mode des toits terrasses: ils ont tout ce qu’il faut pour nicher sur la bande littorale.”
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