l’essentiel Ce vendredi 3 juin, la cour d’assises de l’Aude a condamné Romain D. à sept ans de réclusion criminelle. Le tribunal l’a ainsi reconnu coupable du coup de poing et considéré que cet acte a engendré la mort de Kévin B., trois jours après les faits.
Comme l’a dit l’avocate générale, Camille Julla-Marcy, c’est "un coup de poing qui a tout fait basculer". Ainsi, après trois heures de délibéré, le jury a conclu que le coup de poing donné par Romain D. à Kévin B. le soir du 3 décembre 2018, à Quillan, a engendré son décès, le 6 décembre 2018, des suites d’un caillot dans le sinus principal du cerveau. La cour d’assises de l’Aude a donc condamné Romain à sept ans de prison avec mandat de dépôt.
Une décision qui vient clôturer deux jours d’audience où témoins et experts se sont efforcés de reconstituer le plus fiablement possible le déroulé des faits, sans toujours y parvenir. La veille, après s’être penchés sur la personnalité de Romain, différents témoins se sont succédé à la barre.
Outre les deux personnes qui ont porté secours à la victime, Michaël M., ami de Romain, a tenté de livrer sa version des faits. Une version relativement floue. S’il affirme avoir vu la victime porter " deux coups de genoux dans le ventre de Romain" puis "tomber à terre sur le dos", celui qui avait été mis en examen dans un premier temps répondait surtout par : "Je saurais pas vous dire Madame " ou " Je ne sais pas, je ne me souviens pas". Les questions répétées des différentes parties ne permettront pas de lui soutirer davantage de détails, ni qu’il explique pourquoi il rajoutait un second coup à sa version.
Romain, lui, reste fidèle à sa version, peinant toujours à trouver ses mots ou à décrire son ressenti. "Kévin est venu vers moi, il m’a mis un coup de genou, raconte-t-il inlassablement. Il m’a insulté. Et puis il a mis la main dans sa poche, j’ai cru qu’il allait sortir quelque chose, j’ai eu peur, je lui ai mis un coup de poing". La victime tombe à terre, sa tête cogne contre le sol, mais il refusera l’intervention des secours. "Si les pompiers avaient pu intervenir plus tôt, ça aurait pu changer la donne ", affirme le médecin légiste lors de son audition.
En effet, le lendemain, Kévin se plaindra d’importantes céphalées, de vomissements et de douleurs sur l’ensemble du crâne. Baladé de services d’urgences en médecins, sans jamais mentionner l’altercation, il finira par décéder trois jours plus tard à Toulouse.
D’après le médecin légiste, la fissure sur le crâne "n’aurait pas pu être détectée lors du premier examen médical", en raison de sa petite taille et de la chevelure de la victime. "Un traumatisme a provoqué la formation d’un caillot dans un des sinus principaux du cerveau, conduisant à un hématome et à un gonflement du cerveau. Les allers-retours que l’organe a subis dans la boîte crânienne ont provoqué en plus une hémorragie." Des éléments qui sont la cause du décès selon l’expert. " Au regard des éléments du dossier, la chute sans retenue de la victime constitue la cause de cette fissure, et donc de la mort." Une explication qu’a visiblement retenue la cour d’assises pour établir son verdict.
Ce coup de poing a fait d’une part basculer la vie de la famille de Kévin. Décrit par ses proches comme "généreux", l’homme de 38 ans était "une belle personne", témoignent successivement sa sœur et sa compagne de l’époque. "Une merveille", complète son frère, qui affirme la voix pleine de sanglots qu’il a "eu mal, très mal". Malgré "l’épreuve" que consistait ce procès, la famille tenait à être présente, indique leur avocat Me Sébastien Legay.
C’est aussi la vie de Romain D. qui a basculé ce soir-là. "C’était un accident. Je ne pensais pas que mon coup pouvait faire ça. Je n’ai jamais voulu ça", assure l’homme de 26 ans, qui dit comprendre avoir une part de responsabilité dans les faits. "Moi j’aime pas la violence", répète-t-il.
Mais son avocat, Me Victor Etievant, a eu beau expliquer à la cour que la prison n’était pas "un espace où il pourrait travailler sur lui-même pour être un meilleur citoyen", ou faire valoir les deux dernières années "où il n’a pas fait parler de lui", ses arguments n’ont semble-t-il pas suffi. Le tribunal s’est rangé à la recommandation de Camille Julla-Marcy. Romain a été envoyé en prison le soir même, sous le regard larmoyant de sa famille.
246900 €
Proche tous commerces, immeuble de rapport composé de 6 logements actuellem[…]96300 €
Maison en pierre avec grand garage atelier située dans le centre historique[…]46000 €
Maison en plein centre ville proche de tous commerces. Un séjour cuisine de[…]

source

Catégorisé: