C’est un combat éprouvant que mène Gabin Lider, père de la petite Liya, soustraite par sa mère partie à Djibouti en février 2022. Un aller sans retour. Depuis, le Nancéien se bat pour faire reconnaître ses droits et faire revenir son enfant sur le sol français.
En février prochain, cela fera an an que la petite Liya sera partie vivre à Djibouti avec sa mère. Une année pendant laquelle Gabin Lider, le père de l’enfant de quatre ans, n’aura pu voir sa fille que neuf jours en se rendant sur place.
Elle s’est octroyée la garde de ma fille, elle n’en a pas le droit
La mère de ma fille ne devait partir que trois mois à Djibouti pour lancer son affaire mais elle n’est jamais revenue. Après l’avoir déscolarisée pendant six mois, mon ex a inscrite la petite dans une école en septembre, elle ne compte pas rentrer. Elle s’est octroyée la garde de ma fille. Elle n’en a pas le droit! ” se désespère Gabin Lider.
Educateur spécialisé à Bouxières-aux-Dames près de Nancy, le papa assure qu’il a tout essayé pour faire revenir la mère de sa fille à la raison : “nous avions de bons rapports malgré la séparation qui date du confinement. J’ai discuté, je me suis rendu sur place à Djibouti, mais je me rends compte que j’ai été manipulé de longue date. Elle avait prévu de partir. Elle s’est même mariée au bout de quelques semaines pour divorcer juste après. Tout était prémédité mais je ne veux plus me laisser faire. J’ai des droits, elle aussi, mais elle a aussi des devoirs envers sa fille qui est française et qui doit revenir en France auprès de son père“.
Djibouti, dernière colonie française, indépendante depuis 1977, est une république située à l’est de l’Afrique, à la frontière avec l’Ethiopie.
Pour alerter sur sa situation, le jeune papa a lancé une pétition avec l’aide de la lanceuse d’alerte Céline Boussié. Il y explique les faits et en appelle à la France et à Djibouti. Il est également représenté par le cabinet Welzer à Epinal et par maître Sylvie Leuvrey.
On va se battre pour faire respecter les droits du papa et dans l’intérêt de l’enfant

Nous avons commencé des démarches judiciaires. Les autorités publiques ont été alertées et le ministère de la justice a été saisi. Nous attendons désormais des réponses pour que monsieur Lider puisse revoir sa fille rapidement. Nous savons que c’est un chemin rempli d’obstacles mais nous allons nous battre pour faire respecter les droits du papa et l’intérêt de l’enfant” explique l’avocate qui sait que le soutien des autorités publiques sera déterminant.
Le juge aux affaire familiales doit également être saisi mais le problème sera bien l’exécution de la décision de justice à Djibouti. “Dans une situation d’extranéité, hors de l’Union Européenne, on sait que c’est plus compliqué mais il y a des droits : une convention internationale que Djibouti a ratifié et qu’elle devra faire respecter“.
L’enfant aurait fait également deux séjours en Ethiopie dans la famille de sa mère qui a trois nationalités : française, djiboutienne et éthiopienne.
Gabin Lider attend beaucoup des autorités, tout comme ses parents très affectés par l’absence de leur petite-fille.
Le père de Gabin, Laurent Lider, est lui aussi éducateur spécialisé. Dans sa vie professionnelle il a déjà été confronté à des soustractions d’enfants : “j’en ai vécu par procuration mais là c’est différent c’est ma petite-fille, c’est plus difficile à vivre. On a discuté, on a tout fait pour maintenir le lien avec Liya, que sa mère revienne à la raison, mais ça n’a pas marché. Encore cet automne elle nous a fait croire que la petite pourrait rentrer mais c’était faux. Nous n’avons plus de contact depuis l’anniversaire de Liya le 20 novembre“.
Pour essayer de comprendre, le père de Gabin a notamment rencontré d’anciennes collègues de sa belle-fille. Elles sont formelles, le départ et la nouvelle vie de leur collègue étaient prévues de longue date.
Notre petite-fille accuse un important retard de langage lié à des causes psycho-affective

Pour le grand-père de Liya, le profil de la maman est inquiétant : “notre petite-fille accuse aujourd’hui un important retard de langage. J’ai déjà pu observer ça, c’est en partie lié à des causes psycho-affective. Mon objectif c’est que mon ex belle-fille revienne avec la petite. C’est une soustraction d’enfant par ascendant, elle risque gros. S’il y a une décision de justice en faveur de mon fils et qu’elle ne la ramène pas, il s’agira cette fois de non présentation d’enfants. Elle risque trois ans de prison“.
De son côté le papa de Liya compte demander la garde exclusive de sa fille : “je n’ai pas voulu ça, médiatiser l’affaire, faire une pétition, mais c’est impossible de discuter. Elle dit que sa vie est à Djibouti, que si je veux voir la petite, je n’ai qu’à venir m’installer là-bas ! C’est terrible de ne pas savoir quand je pourrai revoir ma fille autrement que par visio. Quand je vais dans sa chambre, je pleure…c’est comme si je l’avais perdue. J’ai l’impression qu’elle est en train de devenir un souvenir, c’est un cauchemar“.
Malgré la tristesse et la colère, la famille Lider est déterminée à mener le combat pour faire revenir la petite Liya sur le sol français.

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