Certaines collectivités font preuve d’imagination pour recycler les conifères après les fêtes. Consolider les dunes, nourrir les animaux, faire du compost… Voici les bonnes initiatives dans les Hauts-de-France.
Les fêtes passées, voici l’épineuse question du recyclage des sapins de Noël. Que faire de ces cônes verts qui occupent nos villes et nos salons par millier ? Dans la série “nos collectivités ont du talent”, voici quelques bonnes idées dans les Hauts-de-France.
Pour combattre l’érosion des dunes, les deux communes vont tenter une nouvelle méthode. Utiliser les sapins de Noël collectés après les fêtes comme barrière naturelle pour retenir le sable sur le littoral de la côte d’Opale.
Concrètement, les conifères seront plantés profondément dans le sable, à la verticale. Ainsi, ils formeront un cordon en rang serré. “C’est le même principe que le système de ganivelle (clôture naturelle en bois NDLR), illustre Laurence Prouvot, maire de Wissant. Tout le sable amené par le vent sera stocké pour rengraisser la dune.”
Si le procédé est original, Wissant et Le Portel ne sont pas les premiers à l’expérimenter. La commune de Oye-Plage l’avait testé il y a trois ans, avant de renoncer au vue du manque d’efficacité. Dans les Landes, en Gironde et en Charente-Maritime, des essais similaires ont été menés, pour des résultats plus ou moins concluants.
À Wissant, les sapins ont été collectés auprès des particuliers, d’une jardinerie et de la commune d’Audresselles. Il est toujours possible pour les habitants de venir déposer leur arbre sur l’ancien parking de la dune d’Aval, situé rue des Oyats.
Le système sera mis en place “fin janvier”, en partenariat avec le conservatoire du littoral et Eden62. Au Portel, c’est l’association locale Glisse qui sera en charge de l’installation des sapins sur la plage.
Du côté d’Abbeville, dans la Somme, les vieux sapins termineront leur vie dans l’estomac des biquettes. Pour la première fois, la Ville recyclera les arbres de Noël au sein d’un élevage local de chèvres naines, à la ferme Les Terres Marines, à Lamotte-Buleux. Les bêtes raffolent des écorces de ce type de résineux.
La collecte auprès des habitants de la commune a débuté lundi 3 janvier et se poursuit jusqu’au dimanche 16 janvier 2022. La liste des onze zones est à retrouver sur le site internet de la Ville.
“Il doit s’agir de sapins naturels, non enneigés artificiellement, non emballés et sans décorations, afin qu’ils puissent être valorisés”, précise la mairie d’Abbeville.
Que fait la Ville d’Arras de son millier de sapins Noël installés chaque année ? Du compost ! Un revalorisation destinée aux agriculteurs de l’Artois.
Cela fait plusieurs années que la communauté urbaine d’Arras travaille en collaboration avec le Syndicat mixte artois valorisation (Smav) pour recycler les conifères des collectivités et des particuliers. 197 communes et quelque 70 000 foyers sont concernés par le dispositif dans ce territoire.
“Les sapins naturels arrivent sur notre plateforme de compostage, où deux agents se chargent de les broyer, explique Eric Dewever, du Smav. Ils passent ensuite six mois de maturation avant d’être affinés.” Une fois prêt, le compost est revendu à des cultivateurs.
Les sapins artificiels ne sont pas perdus non plus. Grâce au Smav, ces derniers sont récupérés dans les déchetteries puis revendus l’année suivante dans les deux boutiques de recycleries présentes à Arras.
La Ville de Lille a mis en ligne sur son site internet l’ensemble des 17 points de collecte des sapins de Noël. Voici une carte pour trouver le plus près de chez vous. Vous avez jusqu’au 23 janvier pour y déposer vos sapins.
L’année dernière, 7.900 conifères avaient été récupérés, puis transformés en copeaux de bois, pour protéger et enrichir les plantations de la ville. Certains chemins de la citadelle en ont bénéficiés.
La Ville d’Amiens compte 42 points de collecte, ouvert jusqu’au 31 janvier, répertoriés sur une carte disponible sur leur site internet. “Les sapins collectés seront broyés par le service Espaces Verts d’Amiens Métropole pour être transformés en paillage, qui sera ensuite réincorporé dans les massifs de la ville”, informe la mairie. L’hiver dernier, 6.841 sapins ont été revalorisés en 48,5 tonnes de paillage.

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