Surprise, la candidate PS jurassienne Elisabeth Baume-Schneider a été élue, avec l’UDC bernois Albert Rösti qui, lui, était favori. Retrouvez notre suivi de la journée
Notre suivi de cette journée originale dans l’histoire du Conseil fédéral s’arrête là.
Retrouvez notre galerie photo de la journée.
Ainsi que nos articles et analyses
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L’agence ATS résume sur bon blog le commentaire du site conservateur alémanique Nebelspalter. Celui-ci qualifie l’élection d’Elisabeth Baume-Schneider de «débâcle» pour la direction du PS. La Bâloise Eva Herzog aurait été une figure de gauche plus forte, mais la Jurassienne a profité de la vengeance de Daniel Jositsch, exclu du ticket officiel, analyse le rédacteur en chef Markus Somm.
S’il avait été loyal, le socialiste zurichois serait monté à la tribune pour demander au parlement de ne plus lui accorder une seule voix. Ce qu’il n’a pas fait, avec la conséquence qu’il a récolté des voix à chaque tour. Une attitude qu’on ne peut peut-être pas lui reprocher, vu les humiliations infligées par son parti lors de ce processus de succession, juge Markus Somm.
C’est un peu l’argumentaire que l’on retrouve dans la parole des Bâlois frustrés par la non-élection de leur candidate (lire plus bas): le missile zurichois Jositsch l’a torpillée… C’est peu ou prou le point de vue de la Basler Zeitung, qui, comme le Tages Anzeiger (lire un peu plus bas), parle de «triomphe de la Suisse rurale sur les villes». La défaite de la Bâloise Eva Herzog «est aussi la défaite des villes».
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On a beaucoup entendu ce mercredi, et on va encore beaucoup entendre, La Rauracienne, l’hymne jurassien.
Quitte à passer pour des rabat-joie, il faut rappeler que, bien que cet hymne évoque le «peuple libre des Rauraques», cette tribu celte établie le long du Rhin est totalement étrangère au Jura. Née à la fin du XVIIIe, cette illusion a été alimentée par le romantisme nationaliste et un besoin d’identité.
Lire l’article de notre ancien journaliste et chroniqueur Yves Petignat.
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Ce n’est pas un bon jour pour la Suisse
rugit le Tages Anzeiger dans son commentaire. Contrairement à la NZZ, qui veut nuancer (lire plus bas), l’autre grand titre zurichois ne cache pas sa mauvaise humeur. Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti sont des personnalités hautement qualifiées, mais «la Suisse alémanique urbaine n’est plus représentée» au gouvernement.
«Jamais dans l’histoire», la Suisse alémanique, qui compte 70% de la population du pays, n’a été aussi sous-représentée, ajoute le Tagi. Quant aux grandes villes comme Zurich et Bâle – les «véritables moteurs de progrès du pays» –, elles ne seront tout simplement plus représentées.
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Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti portent des positionnements politiques aux antipodes l’un de l’autre, une différence nette reflétée par leurs profils Smartvote, remplis avant les élections fédérales de 2019.
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La Jurassienne est la première conseillère fédérale de son canton. L’aboutissement d’un parcours politique fulgurant et d’une campagne éclair. En moins d’un mois, Elisabeth Baume-Schneider est passée du statut de sénatrice enjouée d’un coin de pays que la Berne fédérale avait pour habitude d’oublier à première conseillère fédérale représentant le Jura, et ses 74 000 habitants, ultime canton à avoir rejoint la Confédération. Elle a hissé les Franches-Montagnes au sommet de la Suisse.
Lire aussi: Elisabeth Baume-Schneider a hissé les Franches-Montagnes au sommet de la Suisse
Je suis très fière d’être la 10e conseillère fédérale de l’histoire et la première jurassienne. Les Jurassiens se sont déplacés sur la Place fédérale car ils aiment la Suisse et ils aiment être pris au sérieux
Elisabeth Baume-Schneider en ouverture de sa première conférence de presse de conseillère fédérale.
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Tout en préparant sa séquence longue qui racontera ces deux folles journées, notre envoyée spéciale Marina Rollman propose un premier bilan.
Un ministre qui s’appelle Rösti et des politiciens qui sont des anguilles, voilà quelques-unes des conclusions de notre envoyée spéciale @marinarollman qui a suivi ces élections au Conseil fédéral à Berne.#EF22 #ÉlectionsFédérales #Berne #Suisse pic.twitter.com/Upl1GfzN7q
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Les analystes l’ont vite signalé, cette journée d’élection «historique» (pour le Jura) a un air de pierre tombale s’agissant d’autres ambitions. En particulier pour le ténor vaudois Pierre-Yves Maillard, conseiller national et président de l’Union syndicale suisse. Ou pour son collègue de parti, le chef du groupe Roger Nordmann.
Il est pour ainsi dire évident que lorsque se posera la question de succéder à Alain Berset – président de la Confédération l’année prochaine –, la place sera pour un Alémanique. 24 Heures l’écrit dans son commentaire: «On a longtemps analysé si cette double élection allait ouvrir la porte à une candidate ou un candidat du cru [c’est-à-dire vaudoise] lors du départ d’Alain Berset. Il y avait déjà dans les esprits le match femmes (Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz) – hommes (Pierre-Yves Maillard, Roger Nordmann). Désormais, la question est assez vite répondue. Quand le Fribourgeois partira, il sera remplacé par un ou une Alémanique.»
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Quelques heures après l’élection, une valise abandonnée à proximité du Palais fédéral a brièvement provoqué l’émoi mercredi à Berne. La police cantonale a bouclé pendant deux heures le secteur du Bundesrain, juste en-dessous du palais. L’administration de l’Office fédéral de la justice et quelques immeubles à proximité ont été évacués, a expliqué la police bernoise. Au total, une cinquantaine de personnes ont dû quitter temporairement leur logement ou leur lieu de travail.
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Ce n’est pas la première fois que la candidate «la plus agréable» est élue: c’est sur ce ton conciliant que la NZZ conclut son commentaire. Le titre zurichois rappelle que lorsque la Jurassienne a annoncé sa candidature, peu de personnes hors de Suisse romande pensaient qu’elle serait un choix valable. Mais quelques semaines ont suffi pour transformer cette quasi-inconnue en conseillère fédérale.
La socialiste remplit certes toutes les exigences du profil, mais elle doit surtout sa victoire à son naturel gagnant. Là où Eva Herzog regardait sérieusement voire très sérieusement la caméra, la Jurassienne riait. Là où la Bâloise pesait prudemment chaque mot, Elisabeth Baume-Schneider bavardait allègrement.
Elle doit maintenant démontrer qu’elle est «plus que gentille et terre à terre».
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L’élue surprise du jour s’est à son tour présentée aux médias.
Résumée par l’agence ATS, elle se décrit comme une bâtisseuse de ponts entre les villes et les campagnes, entre les communautés. Elle appelle à ne pas se monter les uns contre les autres.
Travailler ensemble. Ce n’est pas parce que les grandes villes ne sont plus représentées au gouvernement qu’elles ne sont pas entendues: «Je suis convaincue que cela n’est pas un problème.»
«Nous devons trouver des solutions pour l’ensemble du pays. Il y a suffisamment de problèmes, avec la guerre en Ukraine, la pénurie d’énergie ou le pouvoir d’achat. Nous devons maintenant travailler ensemble.»
La force jurassienne. «Le Jura n’est plus dans la lutte mais est désormais de la partie», a-t-elle aussi lancé. Elle estime que son élection «représente beaucoup» pour son canton, c’est une «reconnaissance».
Fière de devenir la dixième conseillère fédérale et la première ministre jurassienne, elle a parlé d’une «étape importante» pour son canton. Et de rappeler également les «noces d’or» du Jura en 2024 et le transfert prochain de la ville de Moutier dans le canton. Elle a encore relevé son «audace jurassienne» qui l’a poussée à «frapper à la porte du Conseil fédéral».
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Le porte-parole du gouvernement André Simonazzi a indiqué à la SRF que le Conseil fédéral, nouvelle composition, discutera des départements déjà jeudi. Il pourrait communiquer déjà demain.
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Notre chef de la rubrique suisse nous dévoile un pan de son futur éditorial.
Stratégie en vue des prochaines élections, message adressé au PS, place des grandes villes au gouvernement, le chef de notre rubrique Suisse @bourquvi commente et analyse l’élection surprise d’Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral#EF22 #ÉlectionsFédérales #Berne #Suisse pic.twitter.com/75m9nwXF0i
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Le nouvel élu UDC a tenu sa première conférence de presse à 13h30.
Il affirme: «Je sens la lourde responsabilité qui m’est confiée. Mais je suis prêt, je me réjouis énormément de commencer ma tâche.»
La prospérité nationale. «Malgré deux ans de Covid, notre pays connaît un des taux de chômage le plus bas du monde. Faire en sorte que cette situation enviable continue est une grosse responsabilité. Pour mener cette tâche à bien, tous les départements me conviennent.»
Loin des centres urbains. Interrogé sur le fait qu’avec son élection et celle d’Elisabeth Baume-Schneider, les grands centres économiques ne sont plus représentés au Conseil fédéral, l’UDC juge que l’origine des élus n’est pas essentielle de ce point de vue. «J’ai étudié à Zurich, j’ai travaillé en ville de Berne. Mon MBA aux Etats-Unis m’a permis d’engranger des connaissances. Je connais les mécanismes des moteurs économiques du pays et je sais comment faire de l’argent afin que des politiques sociales soient possibles. Je suis évidemment prêt à travailler avec des centres comme Genève et Zurich, c’est de la plus grande importance.»
Une majorité latine au Conseil fédéral? «Les Latins sont plus conviviaux, même si c’est un peu risqué de le dire pour un Alémanique. Mais du point de vue du contenu, je ne pense pas que cela va changer. Nous vivons dans un pays qui est fait de minorités linguistiques et c’est une chance que pour quelques années une de ces minorités soit majoritaire.»
S’appeler «Rösti». Craint-il que son nom, à teneur gastronomique, soit un handicap lorsqu’il voyagera comme ministre, par exemple dans des pays germanophones? A cette question, le Bernois rit. «C’est mon nom, et il est possible que, comme lorsque comme étudiant débarquant de Thoune, des gags apparaissent lorsqu’il est prononcé. Mais tout compte fait, cela m’a plutôt réussi jusqu’à maintenant.»
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L’agence de presse ATS s’est postée ce mercredi matin dès 8h au bar Didi Offensiv, à Bâle, quelques heures après que des fans de football y ont vécu l’élimination de l’équipe de Suisse à la Coupe du monde. Elle décrit un public «pétrifié» par la défaite d’Eva Herzog. «Hier, ce sont la Suisse et l’Espagne qui ont été éjectées de la course et maintenant, c’est Eva Herzog qui perd à son tour», a commenté laconiquement un membre des Vert’libéraux aux racines espagnoles.
L’élection du jour risque en sus de ranimer les vieilles tensions zurichois-bâloises. Le fait que le sénateur zurichois Daniel Jositsch n’ait pas déclaré devant l’Assemblée fédérale qu’il n’était pas disponible a suscité la colère, précise l’ATS.
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Avec les deux départs du jour, Alain Berset, au demeurant élu président pour l’année prochaine, devient doyen de fonction du gouvernement. Notre tableau des durées, fort variables, à ce poste.
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C’est la matinée du triomphe jurassien et des noms d’oiseaux. Après un élu UDC parlant du choix de «la peste» plutôt que le choléra (lire plus bas), Cédric Wermuth, le coprésident du PS Suisse, se réjouit de l’échec de la «mini-révolte macho de l’UDC, du PLR et du Centre», en référence aux 58 voix obtenues au premier tour par le Zurichois Daniel Jositsch.
Apparemment, «il y a encore trop d’hommes» dans ces partis pour qui nommer une femme à une position de pouvoir «est encore une provocation. En particulier quand elles sont compétentes et de gauche», ajoute-t-il, jugeant cette attitude «pathétique».
Der Mini-Macho-Aufstand von SVP, FDP und Mitte bei den Bundesratswahlen war von kurzer Dauer. Offenbar hat es dort noch zu viele Männer, für die eine Frau in einer Machtposition immer noch eine Provokation ist. Vor allem, wenn sie kompetent und links ist. Erbärmlich.
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La nouvelle conseillère fédérale est sortie du Palais, pour chanter.
Venue saluer les militants Jurassiens, la nouvelle conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider a entonné à son tour la Rauracienne @LeTemps pic.twitter.com/SY2sT8oP02
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Charles Juillard, conseiller aux Etats PDC jurassien, figure du canton, s’exclame sur la place fédérale: «Mardi soir, notre optimisme était un peu émoussé. Mais ce matin après le premier tour, nous nous sommes demandé ce qu’il se passait.»
Les regards de certains parlementaires avaient changé et j’ai dit à Elisabeth Baume-Schneider que le moment était venu pour elle de répéter son discours.
«C’est une émotion énorme. C’est aussi symbolique de voir une Jurassienne et un Bernois élus le même jour au Conseil fédéral, alors que la Question jurassienne arrive à son terme avec le transfert de Moutier dans le Jura.»
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Des échos de la Place fédérale par Marina Rollman.
«Les ondes du cor des Alpes sont rentrées dans les oreilles des parlementaires». Notre envoyée spéciale @marinarollman est allée à la rencontre des supporters d’Elisabeth Baume-Schneider, nouvelle Conseillère fédérale.#EF22 #ÉlectionsFédérales #Berne #Suisse pic.twitter.com/GAIrtNJy54
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Les portraits des principaux prétendants:
PS: L’invitée surprise Baume-Schneider crispe le Palais
UDC: Albert Rösti: «Je ne suis pas plus lobbyiste qu’un autre élu de milice»
PS: Eva Herzog, la Bâle de match du PS pour la succession de Simonetta Sommaruga
UDC: Hans-Ueli Vogt, entre dureté et sensibilité
Le point sur la répartition des dicastères:
Viola Amherd détient la clé des départements
Image de couverture: photographie de Gabriel Monnet pour Le Temps.
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