l’essentiel Dans le cadre du programme “Petites villes de demain”, piloté par l’État via la préfecture, plusieurs communes aveyronnaises ont signé un “contrat de sécurité” avec la gendarmerie. Plusieurs sujets ont émergé des débats.
La sécurité dans les petites villes aveyronnaises est-elle un enjeu d’aujourd’hui et de demain ? Il y a quelques années, on aurait répondu par la négative, tant le bon vivre dans les campagnes du Rouergue ne cessaient d’être mis en avant par ses habitants et les acteurs du territoire. Mais, ces dernières années, cette question de la sécurité s’est imposée au même titre que celle du pouvoir d’achat ou encore de la santé dans l’espace politique et médiatique. Le sentiment d’insécurité, lui, ne fait qu’augmenter chez les ménages, alors que les chiffres tendent à prouver que la criminalité recule un peu partout dans notre pays. Et que le temps du célèbre "masque rouge" ou du "tueur au bigos" qui terrorisèrent en leur temps le Nord-Aveyron semble bien lointain.
Il y a peu, dans ses salons ruthénois, la préfète Valérie Michel-Moreaux recevait cinq maires de communes aveyronnaises, inscrites au programme lancé par l’État "Petites villes de demain". Ceux d’Espalion, de Laguiole, de Rignac, de Rieupeyroux et de Saint-Affrique. Au menu : la sécurité. Tous étaient là pour signer un "contrat de sécurité", avec les forces de gendarmerie. La formalisation d’un "travail qui se fait déjà bien au quotidien dans les petites communes", selon les mots de Yann Fagard, commandant du groupement de gendarmerie de l’Aveyron. Ce rendez-vous institutionnel a surtout permis au colonel de rappeler que la sécurité devait "se construire à la carte et sur mesure dans ces lieux, les réalités n’étant pas les mêmes à Laguiole qu’à Rieupeyroux".
Néanmoins, plusieurs items sont apparus. On peut citer les cambriolages, les incivilités, les escroqueries ou encore les dangers sur les réseaux sociaux. Sans oublier les dangers de la route. Depuis janvier, quatre personnes ont perdu la vie sur les routes aveyronnaises. "C’est trop", a rappelé la préfète.
De cette sécurité routière, elle a également appuyé sur l’augmentation des contraventions liées à l’usage de stupéfiants au volant. "C’est troublant lorsqu’on voit les proportions que cela prend". Les unités de gendarmerie présentes ont, elles, rappelé combien il était important d’insister sur la prévention "dans un monde où la violence n’a plus de limites" et où les arnaques sur internet et les tristes faits divers liés au harcèlement des réseaux sociaux font régulièrement la Une de l’actualité.
Dans le cadre de cette prévention, l’institution a récemment mis en place une formation, sous l’égide du GIGN, à destination des élus, souvent démunis face à cette montée de violences de la part des administrés. Jean-Marc Calvet, maire de Rignac et président de l’association des maires du département, a salué cette nouveauté. Lui qui la veille du rendez-vous en préfecture était passé plus rapidement qu’il ne le pensait de la théorie à la pratique… "En fin d’après-midi, à Rodez sur la place Foch, je me suis fait agresser par une personne qui m’a confondu avec un avocat. Et les recommandations du GIGN lors de notre formation m’ont servies pour que la situation ne s’envenime pas", a-t-il confié.
De cette réunion en préfecture, il est surtout rapidement ressorti une question habituelle : l’utilité ou pas, pour ces petites communes, de s’équiper de vidéoprotection. "Je vous y encourage tous", appuie le colonel Fagard. "J’y suis favorable et je le soumettrai au conseil mais cela ne sera pas simple", répond Vivian Couderc, maire de Rieupeyroux, rejoint par son homologue de Laguiole, Vincent Alazard. "Nous, on l’a fait et tout le monde y voit l’utilité depuis ! Les réticences, souvent de principe, disparaissent petit à petit. Je vous encourage également à vous équiper", glisse Jean-Marc Calvet, alors qu’on sait que cette question de vidéoprotection est souvent au centre de débats enflammés dans les communes aveyronnaises. Ce fut le cas à Marcillac-Vallon récemment. Cela l’a été en son temps également dans de plus grandes agglomérations.
"Si vous avez dû mal à convaincre, nous pouvons intervenir lors de vos conseils", explique Yann Fagard aux élus. Avant que Sébastien David, maire de Saint-Affrique, ne conclut ces discussions. En rappelant qu’il ne fallait pas "sous-estimer les incivilités dans nos communes" et d’une façon bien plus personnelle : "Moi, par exemple, je dois faire avec les zinzins de Saint-Victor-et-Melvieu. On a eu les gilets jaunes aussi sur les ronds-points où l’on interdit pourtant aux associations d’agriculteurs de mettre une pauvre banderole car nos communes sont inscrites dans un Parc naturel régional…"
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