l’essentiel Le natif d’Uitenhage en Afrique du Sud a rejoint les rangs ruthénois à l’automne. Ambitieux, ce n’est pas le froid qui stoppera les ardeurs du talonneur de 24 ans. Rencontre.
Dire que Sithembiso Befile transpire le rugby est un euphémisme. Sa carrure imposante laisse immédiatement deviner son poste de talonneur, mais pas sa vivacité qui l’amène à faire des courses détonantes à ce niveau. Pourtant, le Sud-Africain de 24 ans a d’abord pratiqué avec un autre ballon que l’ovale. "J’ai d’abord été footballeur. Mais à l’école où j’allais, il n’y avait pas de foot. J’ai donc découvert le rugby à 12 ans, avant de repartir vers le foot et de me mettre vraiment au rugby à 14 ans", se souvient le natif d’Uitenhage.
Une vocation qui lui a ouvert la voie du professionnalisme. Car après avoir joué toutes ses années lycées, il a été sélectionné pour rejoindre les juniors d’Eastern Province, une des 14 ligues régionales qui disputent la principale compétition du pays : la Currie cup. Befile est allé jeter un œil en Nouvelle-Zélande, puis il est rentré au pays et monté en équipe I d’Eastern Province. Et le Covid-19 a frappé, en envoyant la plupart des sportifs aux vestiaires. En fin de contrat en 2021, Sithembiso Befile a profité de l’occasion pour aller voir si l’herbe des terrains était plus verte ailleurs. " J’ai toujours voulu jouer à l’étranger, voyager, explorer le monde et spécialement l’Europe, souligne-t-il. A ce moment-là, je voulais partir, n’importe où. Parce que je voulais simplement du temps de jeu. " Un agent lui a alors proposé de rejoindre l’Andorre " pour me rapprocher de la France ". Et il s’est trouvé que l’équipe locale disputait le championnat tricolore, en Honneur plus précisément. Comme Rodez. C’est sur les hauteurs de la principauté, la saison dernière, que Befile a croisé le chemin du Rodez rugby. Le joueur n’a pas laissé le club indifférent, et inversement. Et pendant l’intersaison, le première ligne a contacté les sang et or pour leur proposer ses services. Son profil leur a plu. "Sith apprend vite. Il amène quelque chose de différent, c’est un joueur d’impact et il est explosif, décrit Richard Pioch, coentraîneur du XV ruthénois. On en avait besoin."
Enthousiasmé par le projet du club, Befile a trouvé sa place dans le groupe sang et or. Et il aime partager son expérience en épaulant les jeunes talonneurs du Piton entre ses séances de muscu et ses cours de français. Il faut dire que, à l’image de l’importance du rugby en Afrique du Sud, le première ligne rythme son quotidien autour du ballon ovale.
"Si je sens que je dois travailler quelque chose en particulier, je viens m’entraîner au Trauc. Tout seul. J’ai toujours travaillé seul, je n’ai besoin de personne pour me motiver, assure-t-il. La pelouse, c’est là que je veux être, c’est ce qui me fait avancer." Il aime d’ailleurs à répéter un conseil que lui a donné son grand frère, "son modèle" : "Il m’a toujours dit que si je fais du sport, vais à l’école et à l’église, je resterai loin des problèmes."
S’il doit encore peaufiner son français, Sithembiso Befile s’attellera à chercher un travail en début d’année. Il est pour l’instant aidé financièrement par le club, mais dans un coin de sa tête, il rêve de redevenir professionnel. Mais pour l’instant, il se voit bien rester sur le Piton. "C’est un club familial, une ville familiale", remarque-t-il en faisant un parallèle avec Uitenhage. Même s’il y a un détail auquel il ne s’est pas encore fait : "le froid !". "En ce moment pour les entraînements, je sors avec un bonnet, une écharpe, on ne voit que mes yeux (rires). Et tout le monde se moque de moi, mais je n’y suis pas habitué !" Toujours est-il que, pour l’instant, le froid n’a pas freiné l’explosivité et les capacités de Befile. Même loin de là.
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