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Orpéa est un champion français des maisons de retraite avec 250.000 résidents. Mais c’est un groupe qui accumule les difficultés. Ce qui a mis le feu aux poudres est le livre Les Fossoyeurs (Fayard) de Victor Castanet, sorti en janvier dernier, qui révélait un système de maltraitance envers ses clients et la quête effrénée d’une rentabilité financière. Le public a ce scandale en tête qui a fait très mal à l’image d’Orpéa. Mais si le groupe va mal aujourd’hui, c’est parce qu’au-delà du Covid qui a fragilisé tout ce secteur et de l’inflation qui fait mal à toutes les entreprises, Orpéa était un château de cartes construit sur du sable. C’était un groupe fragile sur des fondations instables et le livre n’a été que l’étincelle. Aujourd’hui, on se rend compte que le mal dont souffre le groupe est plus profond.
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Le vrai problème est que ce groupe était mal géré et qu’il n’avait pas la bonne stratégie. Plutôt que de bien s’occuper des retraités, il était dans une logique de cavalerie financière. Orpéa a passé son temps à s’endetter pour investir dans l’immobilier et puisqu’il garantissait que son activité permettrait de payer des loyers élevés, il a obtenu des banques pleines de prêts pour continuer à s’endetter et investir dans la pierre. Le cœur du projet n’était pas dans le soin, mais dans l’immobilier. Et si vous rajoutez par-dessus des malversations financières, on obtient un groupe qui a presque 10 milliards de dettes, avec des revenus affectés par le Covid, l’inflation et un problème d’image. Un groupe qui ne peut donc plus rembourser ses dettes et qui risque la faillite.
Pour l’éviter, le groupe a besoin de passer par une restructuration financière violente. Le cours de Bourse s’est effondré mais les actionnaires vont continuer de souffrir parce qu’il va falloir convertir une partie de la dette en capital. Les créanciers vont prendre en grande partie le contrôle. Cela va permettre de réduire la dette mais il va falloir remettre de l’argent pour relancer la machine : c’est la mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que le groupe peut vendre pour un milliard d’euros d’actifs immobiliers et devenir locataire plutôt que propriétaire. Ensuite, il est sur un marché porteur. D’ici 2030, la population européenne de plus de 75 ans va passer de 66 à 81 millions de personnes et l’espérance de vie s’allonge. Il va y avoir plus de clients potentiels. Les actionnaires d’Orpéa vont souffrir, mais l’activité ne va pas s’arrêter. Ils ne vont pas baisser le rideau et peuvent se relancer.
David Barroux

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