Elle excite la curiosité, jouit d’une réputation sulfureuse. Immersion sur des bancs de sable brûlants.
Si je veux voir la baie des cochons ? Et comment ! Le café noir partagé avec un vieux copain prend une tournure intéressante. À condition d’être curieuse, pas pudique et difficilement effarouchée. Trois conditions impératives pour poser un orteil sur le sable chaud brûlant, et pas seulement à cause de la canicule, de ce bout de plage à l’est du village naturiste du Cap-d’Agde.

En moyenne le naturiste n'est pas tout jeune !
En moyenne le naturiste n'est pas tout jeune ! Midi Libre

Mon initiateur y loue, depuis des années, un appartement. Forain l’hiver, au Nord, il expatrie ses tréteaux dès les beaux jours sur les marchés du sud. Patrick joint l’utile à l’agréable. Il connaît le camp comme sa poche… S’il en avait une. Son truc à lui ? Les couples. Il joue le troisième élément.
Un homme en bermuda longe le bord de mer. Il jette des regards, mine de rien, sur les corps nus, étendus sur le sable. Un sexagénaire bronzé intégral, ne le lâche pas des yeux. Les voyeurs sont matés, surveillés et font long feu sur la plage naturiste. Idem pour les sacs à dos volumineux, un peu trop baladeurs, ou qui se plantent nonchalamment aux pieds d’une estivante.
Certains filment en douce, le petit porno perso de l’hiver. Ici, la police des mœurs se fait sans gendarme. Aux Orpellières, le nu se pratique bon enfant et la drague passe pour ultra-ringarde. Les importuns qui s’attaquent à une femme seule se font vite remonter les cordons du slip par les habitués.
Après la baie des cochons, tomber le maillot paraît si facile à Sérignan-Plage. Pour y accéder on emprunte un délicieux chemin, délimité par des ganivelles, entre la salicorne et les parfums des prés-salés. On grimpe une petite dune et en contrebas, elle est là, belle, large, offerte, la plage natu et ses gentils culs nus. Une pancarte sépare la zone textile de la partie naturiste, qui longe les campings, eux aussi natu.
Si la basse saison ne s’encombre pas de la frontière, l’été venu, on est prié par des patrouilles de police de respecter le dress code et le partage de la plage. Ici, on se rencontre entre amis. On croise des collègues et on discute pédagogie le zizi à l’air. Des retraités cramés se fichent comme de leur première fiche de salaire, de leurs derrières fripés et de leurs seins fatigués et se baladent pieds dans l’eau, main dans la main. Les corps ne sont pas ou plus parfaits. On les traita d’impudiques ? La pudeur des naturistes s’appelle tolérance et respect.
Devant nous, deux kilomètres de sable, jusqu’à l’orée de Marseillan-plage. Des enfants jouent tout nus. Les parents font bronzette tout nus. Ça bouquine et ça papote tout nu. Ça n’empiète pas sur la serviette du voisin. C’est père tranquille. Le troisième élément se moque de qui ?

Un peu d’humour coquin même chez les naturistes tranquilles de la plage de Sérignan.
Un peu d’humour coquin même chez les naturistes tranquilles de la plage de Sérignan. ILLUSTRATION / MIDI LIBRE

On continue jusqu’à la paillote le Paralia Beach Club. "C’est la frontière ultime, on y mange et on y bronze nu mais en toute correction. Au-delà, c’est la baie des cochons", explique Patrick. Au-delà, c’est le Japon ! Une marée humaine, à l’image des plages bondées de l’île surpeuplée. Un océan de corps nus. Sauf que dans la mer, nageote juste un pelé et une tondue. On ne vient apparemment pas ici pour la baignade.
De gentils retraités discutent, l’eau à mi-cuisse. En fait, madame ne parle à monsieur qu’avec la main. Au bord de l’eau par contre, où les vaguelettes se meurent, c’est le métro aux heures de pointe. En plus sympathique parce qu’ici, on communique beaucoup.
Hormis le duo de seniors lubriques, je ne vois rien, a priori, de bien cochon. On repère une bandelette de sable libre, à côté d’un jeune couple. Lui beau gosse, elle sirène blonde longiligne. Ils se dorent au soleil. Statiques. Mais pas seuls. À vingt centimètres à l’ouest du bas-ventre de la demoiselle, un homme allongé la regarde droit dans l’entrecuisse en se masturbant. Au sud, un second la scrute, lui aussi, entre les cuisses en se tripotant. Un autre homme arrive, puis deux. Debout, ils font leur petite affaire… C’est beaucoup moins mignon en vrai.
Je vais me rafraîchir. Au retour, une grappe de dix hommes se touche au-dessus de la jeune femme, imperturbable, indifférente et toujours aussi immobile. Elle se lève d’un bond, va se baigner, la grappe se disperse. Mon partenaire râle. "Ces morts la faim ont piétiné ta serviette." Grave. Les amoureux sont Estoniens, viennent pour la première fois au Cap. "Chez nous, il fait froid, on a l’habitude de se réchauffer en groupe", sourit le jeune marié.
À quelques mètres, un attroupement se forme. Au travers d’une forêt de jambes exclusivement masculines, on entrevoit un couple beaucoup plus actif que les jeunes Estoniens. Fessées, cunnilingus, le duo s’exhibe au centre d’une quarantaine de voyeurs de tous âges. Je m’avance. Seule femme. Mon ami me colle aux fesses. Le message subliminal est passé auprès des mâles. Il est avec moi, pas touche à la fille. Fin de la partie. Quelques applaudissements. "Good show" lance un spectateur.
L’essaim va butiner ailleurs. Un peu plus loin se prépare une séance de bondage, avec une femme saucissonnée de latex et de cordes, cornaquée par son mec. Le même scénario, avec des acteurs et des pitchs différents, va se propager, de serviette en serviette, tout au long de l’après-midi.
À partir de 19 h, ça s’anime encore plus, ça vire à la partouze
Ainsi va le sexe à la baie des cochons. "À partir de 19 h, ça s’anime encore plus, ça vire à la partouze", lance Patrick.J’ai ma dose de sexes en érection et de veuves poignets. Où que mon regard s’égare, un homme se tripote presque machinalement.
Vite, une culotte, une tisane et au lit. Seule !
Hormis le délice de nager dans le plus simple appareil, et de gagner un bronzage intégral, la plage naturiste présente un avantage indéniable, son calme. Une tranquillité un peu bousculée certes quand les textiles empiètent un peu sur le fouta des “natu”. Mais le contraste reste saisissant. Pas d’enfants qui vous envoient leur ballon sur le dernier Milan Kundera… ou sur les potins de Closer. Pas de bande d’adolescents qui font hurler les filles et du mauvais rap.
Le naturiste n’est pas tout jeune. Peut-être parce qu’il est l’héritier d’une époque que les moins de soixante, n’ont pas connue, le peace and love des hippies, la liberté de mai 1968, avec sa révolution sexuelle. Ici, on a laissé les complexes, avec les fringues, dans les valises.
720000 €
Cette jolie maison pleine de charme est idéalement située sur la commune de[…]J’ai déjà un compte
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Et on s'étonne que le virus prenne de l'ampleur.Même pas de masque .lolll
C'est dégueulasse.
C'est de l'attentat à la pudeur. Laissez les plages aux gens normaux.
mais que fait ludivine de la rochère ??
ce serait bien comme attraction supplémentaire au puis du fou , il faudrait soumettre l'idée à M. le comte !

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