Les préjugés n’étaient visiblement pas en vacances cet été. Ce vendredi, l’association SOS Racisme a déposé plainte au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) contre deux établissements de plage d’Antibes, qu’elle accuse de discrimination raciale, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette plainte, constituée au nom de l’association et de plusieurs victimes individuelles, vise nommément deux plages privées situées dans le quartier de Juan-les-Pins, repérées après une opération de test de discrimination menée le 30 juillet. « Nous avons constaté malheureusement que certaines plages ne répondent pas la même chose selon l’origine des couples qui se présentent à l’entrée, et donc nous avons évidemment conclu qu’il y avait une discrimination fondée sur l’origine réelle ou supposée des personnes », a indiqué Dominique Sopo, le président de SOS Racisme.
Suite à notre opération de #testing cet été à Juan-Les-Pins, nous déposons plainte aujd contre deux établissements de plages privées pour discrimination.
La discrimination raciale est un délit, ceux qui la pratiquent doivent être traduits en justice et punis en conséquence. https://t.co/p9ScUYWRoq
Le parquet de Grasse a indiqué de son côté avoir été destinataire d’un courrier de la préfecture des Alpes-Maritimes lui transmettant le signalement de SOS Racisme, en précisant que ce courrier était « à l’étude » et que les plaintes de l’association allaient y être jointes.
Dans ce type de dossiers, « les exigences de preuves sont exorbitantes et donc cela va rarement jusqu’à la condamnation », estime Dominique Sopo, qui déplore aussi le « manque de sensibilité » des services d’enquête.
Dix plages de Juan-les-Pins avaient été testées au cours de cette opération menée fin juillet. « Sur d’eux d’entre elles, les personnes d’origine maghrébine ou les personnes d’origine subsaharienne ont été refusées alors que les personnes blanches, si l’on peut dire, ont pu rentrer », a précisé Dominique Sopo. « À chaque fois, quand on voulait commander un matelas, on nous disait que c’était complet ou alors que c’était sur réservation », témoigne Redouane Halgand, 18 ans, militant de SOS Racisme qui avait participé à ce test sur la Côte d’Azur et a déposé plainte à titre individuel.
En juillet, le média en ligne Loopsider avait filmé le test de SOS Racisme en caméra cachée. La vidéo, qui totalise aujourd’hui 10 millions de vues, avait suscité lors de sa diffusion le 9 août de nombreuses réactions d’élus de gauche s’insurgeant contre « le racisme structurel » de notre société.
Plus facile d’obtenir un transat sur les plages privées de la Côte d’Azur quand on est blanc, que quand on est une personne racisée. C’est ce qu’ont prouvé des militants de SOS racisme, lors d’un testing le 30 juillet à Juan-les-Pins.
Nous les avons suivis en caméra cachée. pic.twitter.com/AyWWZo3NQF
Lors de cette opération, d’autres établissements avaient été testés à Perpignan, Aix-en-Provence et Marseille. Si aucune discrimination n’a été constatée dans la première localité, une plage privée et un bar de Marseille, ainsi qu’une boîte de nuit d’Aix-en-Provence, ont été épinglés par SOS Racisme qui prépare une plainte à leur encontre.
Les faits reprochés sont susceptibles de peines allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
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