La manifestation pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève a réuni plus d'un millier de personnes, cet après-midi, à Tarbes : 1500 selon les syndicats et 1100 selon la police.
En dessous de 1 000 manifestants, on aurait pu parler d’échec de la mobilisation. Là, on est au-dessus du millier de personnes – 1 500 selon les syndicats et 1 100 selon la police – donc, la manifestation de cet après-midi, à Tarbes, a été satisfaisante. On s’interrogeait notamment sur la participation des salariés du privé.
Dans le cortège, on notait des personnels de Seb, d’Eiffage énergie, d’Alstom, de Daher et de l’entreprise Pommier de Bagnères, dont les salariés, après 3 mois de conflit, ont repris le travail début septembre. « On a fait 3 mois de grève, sachant qu’au bout, on n’a rien gagné, et on n’a pas pu continuer. Aujourd’hui, tout ce qui se passe en France, cela nous concerne encore. On sera encore là car on a des salaires vraiment très bas », indique Aurélien Leroy, délégué syndical chez Pommier. Chez Eiffage énergie, on confie également que la revalorisation des salaires n’est pas au rendez-vous depuis un bon moment. « On est dans un groupe qui fait des bénéfices, mais pour l’instant, nous, on n’en bénéficie pas… Cela fait deux décennies que l’on nous dit, il y en a dix qui attendent. Maintenant, le rapport de force est peut-être en train de s’inverser, à nous d’en profiter et d’imposer nos vues car les salaires sont restés très bas – 1 500 euros en moyenne – pour des métiers qui demandent une certaine technicité et qui, physiquement ne sont pas faciles », expliquent Patrick Bengochea et Jean Mene de chez Eiffage énergies. Des propos qui rappellent évidemment la situation de grands groupes comme Total ou Exxon lesquels réalisent d’énormes profits.
« Les salariés de ces entreprises réclament une meilleure répartition des richesses alors que des milliards de dividendes ont été versés aux actionnaires. C’est cette situation de blocage patronal qui crée aujourd’hui la pénurie de carburants ». Dans son allocution Angélique Samaran, secrétaire de l’union départementale CGT fustige ensuite les réquisitions du gouvernement qui porte atteinte « au droit constitutionnel de grève ».
Cette question du juste partage des richesses, on l’a retrouvé dans de nombreux slogans, aujourd'hui, dans la manifestation. Ainsi, sur la pancarte, de Jean-Pierre, Gilet jaune, est dessiné un pipeline avec comme commentaire : « Il est où le ruissellement, pour les superprofits », en référence au ruissellement cher au président Macron. On pouvait également lire, en mode Stromaé : « Des dividendes formidables, des salaires forts minables ». Ou bien encore : « De l’argent, il y en a, dans la poche des actionnaires ». Les autres mots d’ordre concernaient plus simplement la hausse des salaires et les retraites : « Augmenter les salaires, pas l’âge de la retraite ». Ou celui de l’intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires résumant les principales préoccupations des organisations : « Agissons ensemble pour l’emploi, les salaires, les retraites et la protection sociale ».
Dans le cortège, on relevait aussi la présence des personnels, des Mines-énergie Béarn-Bigorre, des PTT, de la SNCF, des hôpitaux de Tarbes et Lannemezan, de la polyclinique de l’Ormeau, du médico-social avec l’Adapei 65, le Château d’Urac, des enseignants, des retraités, des privés d’emploi, des Gilets jaunes, des services à la personne, des jeunes communistes, des représentants de La Nupes des Hautes-Pyrénées, du NPA, etc.
Les organisations syndicales ont d’ores et déjà appelé « à continuer de développer les luttes dans les entreprises pour exiger des augmentations de salaire. C’est bien par la grève que l’on va peser sur le patronat et le gouvernement. Ce combat de classe, on va le gagner ensemble. On ne lâchera rien ».
 
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"On a fait 3 mois de grève, sachant qu’au bout, on n’a rien gagné, et on n’a pas pu continuer".

Belle lucidité, même si c'est triste. 1100 à 1500 manifestants, ce n'est effectivement pas négligeable.

Sinon, heureusement que pour faire du carburant, on a pu aller à Bausen.

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