Deux agents de sécurité de la discothèque le RG Room à Tarbes ont été présentés ce jeudi 3 novembre devant le tribunal de Tarbes. Ils sont soupçonnés d’avoir passé à tabac un jeune homme de 18 ans.
L’affaire jugée ce jeudi 3 novembre par la chambre correctionnelle du tribunal de Tarbes est loin d’être évidente. D’un côté le plaignant, un jeune homme de 18 ans qui passait une soirée festive dans la boîte de nuit le RG Room à Tarbes fin février 2022, dont il est revenu avec des traces de coups au visage et aucun souvenir, de l’autre deux agents de sécurité de l’établissement de nuit soupçonnés de l’avoir passé à tabac.
« Je me suis réveillé le lendemain matin chez une amie, mais je ne me souvenais plus de rien. C’est elle et une de ses connaissances qui m’ont raconté ce qu’il s’est passé », déclare le jeune au tribunal.
S’il reconnaît avoir consommé trop d’alcool ce soir-là, fumé du cannabis et avoir causé des troubles dans la boîte de nuit au point d’être raccompagné vers la sortie par deux videurs, sa mémoire lui fait défaut sur la suite des événements.
 
« Sur la vidéo filmée par la caméra fixée à l’entrée de l’établissement côté extérieur, on vous voit extraire le client qui résiste, et s’accroche à une rambarde. Puis, on a l’impression que vous le jetez au sol depuis le haut des escaliers », lance la présidente de l’audience à l’un des agents de sécurité mis en cause. « Je l’ai effectivement raccompagné dehors. Il s’est tenu à la rambarde, je l’ai bousculé pour qu’il lâche, mais je ne voulais pas le projeter au sol » assure-t-il.
Sur la vidéo visionnée à l’audience, on mesure la violence de la chute. Le jeune homme se relève visiblement furieux et cherche la confrontation. « Il était agressif et a proféré des insultes raciales », tient à préciser A.M. Selon les videurs, c’est ce comportement agressif qui les aurait poussés à le saisir pour le conduire dans le tunnel qui mène de l’autre côté de la rue, dans l’objectif qu’il rejoigne les différents parkings du quartier de l’Arsenal.
Seulement la caméra ne filme pas cette zone, et plusieurs témoins assurent que c’est dans ce tunnel que les agents de sécurité auraient violemment frappé le plaignant. Un de ses copains aurait également reçu des coups et aurait été gazé en voulant s’interposer. « Je n’ai jamais porté de coups », répète A.M à la barre.
Son collègue M.N, questionné sur l’utilisation de gaz lacrymogène à ce moment-là, s’appuie sur ses trente-deux années d’expérience dans le domaine de la sécurité pour expliquer comment il a tenté de calmer la situation afin d’éviter un débordement.
 
« Lorsque j’ai vu que le jeune homme ne se calmait pas et qu’un attroupement de clients se formait, j’ai pris la décision d’utiliser la bombe lacrymo. Nous avons malheureusement connu des drames aux abords de l’établissement, et cela me semblait être la solution adaptée. Même si je sais que cela ne nous est pas autorisé. » Et d’aller dans le sens de son collègue : selon lui, personne n’a frappé les jeunes.
Pour Me Christophe Arcaute, avocat des deux agents de sécurité du RG, rien ne permet d’affirmer que ses clients ont commis des violences en réunion. Pour A.M, accusé d’avoir porté des coups dans le tunnel, il plaide la relaxe. « Sur la vidéo, on voit de nombreux clients scotchés à leur téléphone, calmes. S’il y avait eu de tels actes, vous vous doutez bien qu’à l’heure d’Instagram, tous se seraient retournés pour filmer la scène. Or, on voit bien qu’il n’en est rien. »
Si la procureure a requis huit mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre des videurs, et a exprimé son opposition à une non-inscription de la potentielle condamnation sur leurs casiers judiciaires, le tribunal a mis l’affaire en délibéré.
La décision sera rendue le 10 décembre.
 
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