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La jeune fille et sa mère se sont volatilisées. Le père, légionnaire, que tout accusait, s'est suicidé. Un an plus tard, l'enquête se poursuit. De nouvelles fouilles doivent être menées cet été.
Au bout de la piste sablonneuse, la cuve de béton de la station d’épuration domine la pinède. Le monstre silencieux digère les effluents de Leucate (Aude), dont les lotissements couverts de tuiles roses s’égrènent entre l’étang et la mer. Est-ce ici, dans ce bassin géant, que se trouvent les corps d’Allison, la jolie jeune fille qui se préparait au concours de Miss Roussillon, et de sa mère, l’aimante Marie-Josée, disparues toutes deux en juillet 2013 ? Va-t-on savoir enfin comment leur père et mari, Francisco Benitez, le flamboyant légionnaire, s’en est débarrassé ? Le fait divers, l’été dernier, a enflammé les journaux. Un an plus tard, le mystère demeure. L’enquête, lente, difficile, presque impossible, se poursuit.
Elle a commencé avec bien du retard. Benitez attend onze jours pour signaler l’absence de sa femme et de sa fille. La police ne s’alarme pas. Elle reçoit des dizaines de signalements de disparition chaque mois, qui se résolvent généralement au bout de quelques jours. Il faut l’intervention inquiète des amis d’Allison, le 25 juillet, pour que le commissariat finisse par convoquer le père de la jeune disparue, puisqu’il est le dernier à avoir vu les deux femmes.
Reniflant l’affaire de l’été, les journalistes commencent à affluer à Perpignan. Le 29 juillet, dans un contexte surchauffé, le parquet saisit le service régional de la police judiciaire (SRPJ). Le légionnaire modèle n’est pas encore suspect, mais il est “déjà dans le collimateur”. Une perquisition de l’appartement familial, 28, rue Richepin, est organisée. L’homme se montre à la fois “très coopératif” et “mielleux”. Il pleure. Passé sur le sol et les murs, le luminol, un produit qui permet de déceler des traces de sang, ne révèle ni giclures ni flaques. A peine quelques traces suspectes dans le garage. Mais les téléphones, les comptes bancaires des deux femmes et les comptes Twitter et Facebook de l’adolescente sont inactifs depuis le 14 juillet, 17 heures.
Une enquête préliminaire est ouverte pour “recherche des causes de la disparition”. Le 3 août, lors d’une nouvelle perquisition, un policier explique au légionnaire que dans 90% des cas les meurtriers sont identifiés. “Il est devenu gris”, se souvient-il. Y avait-il alors assez d’éléments pour le placer en garde à vue ? Dans la nuit du 3 au 4, Francisco Benitez tourne une vidéo où il affiche son chagrin et clame son innocence. Le lendemain, il charge “Paris Match” de la diffuser. La nuit suivante, il se pend à la caserne où il travaille.
Les JT font la une sur le suicidé. Les enfants d’une ancienne maîtresse du militaire reconnaissent son visage. Simone elle aussi s’est volatilisée, à Nîmes, en novembre 2004, dans les mêmes conditions que Marie-Josée et Allison. Un nouveau rebondissement, fin août, accable un peu plus le mort. Lors de ses perquisitions, la police a fait des prélèvements dans le congélateur familial, que Benitez avait curieusement déménagé à la caserne, le 17 juillet. Les résultats du labo sont formels : il s’agit du sang d’Allison.
On parle désormais d’assassinat. Mais comment l’établir quand le suspect numéro un est mort avec ses secrets et qu’on n’a toujours pas trouvé les corps des victimes ? Pendant trois mois, 40 à 50 personnes vont travailler à plein temps pour mener des dizaines d’auditions, croiser les emplois du temps, tenter de reconstituer le scénario du crime.
La vie du légionnaire est passée au crible. L’homme était un séducteur qui collectionnait les maîtresses, menant une double, voire une triple vie. Le couple qu’il formait avec Marie-Josée tanguait depuis longtemps. Le psychiatre Jean-Pierre Pecastaing, expert près la cour d’appel de Montpellier, avance l’hypothèse d’une “personnalité clivée”, d’une vie qu’on organise en caissons étanches pour pouvoir en rester maître et dans laquelle “l’autre n’existe que parce qu’il le satisfait”. Toute personne qui menace ce système de protection devient un danger qu’il faut éliminer.
L’autre objectif essentiel, pour les enquêteurs, est de localiser les corps. 
La géolocalisation du téléphone de Benitez permet en effet de reconstituer ses moindres allées et venues. Or, du 14 au 17 juillet, il a passé le plus clair de son temps dans la zone de Leucate, à une demi-heure de route de Perpignan, où vit la famille. Le bel hidalgo y a certes ses habitudes. Il aime y sortir avec ses nombreuses maîtresses. Il apprécie aussi de peaufiner son bronzage à l’Oasis, un club naturiste de Port-Leucate.
Mais les 14, 15 et 19 juillet, il est présent sur les lieux à des horaires “incongrus”, c’est-à-dire en pleine nuit. Y a-t-il transporté les corps ? L’hypothèse séduit les enquêteurs : 
Le 10 septembre, des fouilles sont donc lancées dans la presqu’île. En ligne de mire, la vaste pinède au milieu de laquelle la station d’épuration a été bâtie en 2011. Rendez-vous des joggeurs pendant la journée, elle est déserte une fois la nuit tombée. Pendant quinze jours, une douzaine de policiers ratissent le terrain, avec huit chiens détecteurs de cadavres. Mais, sous son tapis d’aiguilles de pin, le terrain sablonneux rend leur quête malaisée : il retient mal les odeurs. Les bêtes s’épuisent à renifler.
L’utilisation de radars géodésiques, qui détectent les cavités dans le sol, est compliquée par les racines des arbres. La grotte des Fées, au nord de l’étang, le chenal vers la Méditerranée sont explorés, sans plus de succès. Des plongeurs en remontent des ossements humains. Ils n’ont rien à voir avec l’affaire.
Fin octobre, les recherches s’interrompent. Toute la zone a été passée au crible. Toute, sauf l’énorme cuve de la station d’épuration. Le lieu est idéal pour dissimuler des cadavres, car un corps plongé dans ce milieu très dense reste au fond. Francisco Benitez le savait-il ? La cuve était accessible grâce à une trappe non verrouillée. Et le portail de l’enceinte a justement été fracturé, le 14 ou le 15 juillet 2013. La police l’a déjà sondée, mais l’examiner de manière approfondie pose problème. La vider ? Les entreprises contactées ont décliné les unes après les autres : trop délicat.
Maintes fois repoussée, cette fouille est finalement prévue pour la fin de l’été 2014, une fois la saison touristique terminée. Un plongeur devra s’enfoncer dans cet environnement nauséabond, sans visibilité, pour y travailler à tâtons, en évitant les grilles de fer qui tapissent le fond.
La police s’accroche à cette piste un peu folle par acquit de conscience. 

Et après ? 
Pour Philippe Capsié, l’avocat du frère de Marie-Josée, “le seul espoir désormais, c’est la découverte fortuite des corps”. Près de dix ans après sa disparition, Simone, la maîtresse brésilienne du légionnaire, n’a jamais été retrouvée.
Caroline Brizard et Anne-Sophie Hojlo – Le Nouvel Observateur
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Simone, Marie-Josée, Allison… il avait un gros tableau de chasse dans le domaine de la disparition, ce "légionnaire". Impossible que quelqu'un ne sache rien. Et là il semble qu'une 4ème disparition est en train émerger, dans la sphère de cet individu.

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