Avez-vous su très tôt que vous vouliez faire carrière dans le théâtre ?
C’est un petit livre, « Sept farces pour écoliers » de Pierre Gripari, que ma mère m’avait offert, qui m’a donné envie de faire du théâtre. J’ai commencé à monter des petites scènes avec mes amis dans ma chambre, puis à refaire des scènes de films ou de dessins animés. Puis, en 5e, j’ai intégré une compagnie d’enfants. Tout est parti de là.
Pourquoi cette obsession pour la tétralogie de Shakespeare que vous aviez déjà monté il y a déjà plusieurs…
C’est un petit livre, « Sept farces pour écoliers » de Pierre Gripari, que ma mère m’avait offert, qui m’a donné envie de faire du théâtre. J’ai commencé à monter des petites scènes avec mes amis dans ma chambre, puis à refaire des scènes de films ou de dessins animés. Puis, en 5e, j’ai intégré une compagnie d’enfants. Tout est parti de là.
Pourquoi cette obsession pour la tétralogie de Shakespeare que vous aviez déjà monté il y a déjà plusieurs années ?
Cela a démarré en 2009, j’ai mis cinq ans à monter les trois pièces que j’ai présentées à Avignon en 2014. Des œuvres qui duraient dix-huit heures. J’ai remporté le Molière de la mise en scène pour ce projet en 2015. En suivant, j’ai monté « Richard III » qui a été joué trois années de suite. Et mon grand rêve était de faire quatre pièces d’affilée, ce qui a été fait sous le nom de « H6R3 », présenté cette fin de mois sur France Télévisions (1).
Avez-vous toujours cherché à démocratiser ses œuvres là ?
Il y a une image que se traîne le théâtre public, d’art ennuyeux, élitiste, trop cher. Alors qu’en réalité, chaque Français peut trouver un théâtre à une heure maximum de chez lui à des prix abordables. Je crois très fort à cet art qui permet de se rassembler, de partager, de se poser des questions importantes. Par exemple, Shakespeare montre comment un pays se crispe, se corrompt à cause de guerres intestines, de manigances politiques, qui rejaillissent sur l’ensemble de la population.
Et vous voilà sous les feux des projecteurs avec « Starmania ». Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette comédie musicale ?
On ne choisit pas de monter « Starmania », c’est « Starmania » qui vous choisit. Le producteur [Thierry Suc, NDLR] m’a appelé en mars 2019 pour me demander si je pouvais être intéressé. C’est une œuvre qui, pour moi, avait une grande exigence à la fois musicale et dans le texte. J’ai tout de suite accepté ce projet. Il est maintenant présenté au public et, on le voit chaque soir, cette œuvre continue à parler au cœur des gens.
Quels ont été justement vos axes de travail ?
J’ai absolument voulu revenir aux sources de l’œuvre, qui, pour moi, n’était pas très claire, narrativement parlant. J’ai retravaillé l’ordre des chansons avec Luc Plamondon [le cocréateur de l’œuvre originelle de 1979 avec Michel Berger, NDLR] pour remettre à jour les sujets que traite « Starmania » : le terrorisme, les montées des nationalismes, l’urgence climatique, le genre, les émissions pour devenir star, l’information en continu… On s’aperçoit que la réalité a rejoint la fiction. J’ai aussi fait revenir le personnage du gourou marabout, l’opposant de Zéro Janvier à la présidence de l’Occident qui avait été retiré après 1979. Je pense qu’il donne un éclairage nouveau à l’histoire.
Comment caractériseriez-vous votre mise en scène ?
Elle est très stylisée, faite de clair-obscur. L’obscurité et la lumière se confrontent. Ce sont des êtres en proie à des tourments, la mélancolie et la dépression, et qui vont vers la lumière et se brûlent les ailes. Il y a un univers très technologique qui entoure les personnages mais je n’ai pas voulu les inscrire dans une mise en scène trop futuriste car c’est une œuvre intemporelle.
Vous devenez aussi maître de cérémonie pour les Jeux olympiques 2024 à Paris. Comment avez-vous été recruté ?
Tony Estanguet, le président de Paris 2024 et Thierry Reboul, le directeur des cérémonies, avaient eu vent de mon travail et ils m’ont appelé. Ils m’ont fait rencontrer tout l’écosystème, d’Anne Hidalgo, le CIO, jusqu’au président de la République : des entretiens chaleureux. Et ils ont décidé de me confier cette mission de directeur artistique qui m’honore et qui va remplir ma vie pour les vingt prochains mois.
Pouvez-vous nous révéler les grands traits de la cérémonie d’ouverture ?
Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, la cérémonie d’ouverture n’aura pas lieu dans un stade mais sur la Seine, sur 6 km, du pont d’Austerlitz jusqu’au Trocadéro. C’est très excitant et stimulant mais pas simple à prendre en main. Mais pour le moment, je suis en train d’intégrer toutes les informations. Et seulement ensuite, je pourrais commencer à créer. La contrainte permet la création. Le projet va se préciser au printemps 2023.
(1) La série « H6R3 » sera disponible à partir du 24 novembre sur france.tv