Le Stade Toulousain avait laissé toute sa peine dans l’épreuve reine, il y a cinq mois, en demi-finale face aux Catalans. L’heure de la revanche a-t-elle sonnée ?
On y revient toujours. Où ? A la mêlée bien sûr. Souvent même, savez-vous, tout part de là.
Vendredi 14 mai 2010, Stade Jean-Bouin, Montpellier, demi-finale… L’USAP élimine le Stade 21-13. Sept pénalités de Porical, quatre d’entre elles suite à des mêlées. Elles sont restées en travers des gosiers toulousains. Demain, les deux équipes, se retrouvent. Il y a une ardoise à effacer, une fierté à restaurer.
Lorsqu’on demande à Jacques Brunel, le coach catalan, si son pack s’était imposé, il y a cinq mois, sur la fraîcheur, la force ou la coquinerie, il hésite.
« Difficile à dire. La fraîcheur peut-être puisque nous sortions d’une coupure… Mais cette fois, c’est nous qui risquons d’en manquer. Nous souffrons en effet depuis le début de la saison à cause des blessures. Ceux qui jouent sont usés. Les gars s’accrochent mais jusqu’à la trêve (4 novembre-4 décembre) nous allons continuer à tourner avec quatre troisièmes lignes et trois deuxièmes lignes ! »
Ensuite, nous entrons dans le travail psychologique traditionnel, un tantinet puéril, qui est censé évacuer la pression chez l’adversaire. « Il faut relativiser nos performances dans ce secteur en Coupe d’Europe » a précisé Yannick Bru, entraîneur des avants toulousains, en début de semaine. « La mêlée catalane m’inspire de l’admiration » a poursuivi Guy Novès. Traduction : « Nous allons leur montrer qui sont les plus forts ! ».
Jacques Brunel réplique : « Le Stade, de tout temps, a eu une mêlée redoutable et, depuis deux-trois ans, il s’est encore fortifié là-dessus avec un recrutement de qualité et le travail de Yannick Bru.
Les Toulousains savent très bien comment ils sont souvent arrivés au bout et pourquoi, quelquefois, ils n’y sont pas arrivés. Aujourd’hui, c’est la mêlée référence du championnat ». Traduction : « C’est un défi et nous allons le relever ! ».
Ce qui est sûr, c’est que l’attelage toulousain est au top (puissance, cohésion, intelligence) et que l’USAP possède le meilleur pilier droit français (Mas). Quant au reste, à ce qui se passera demain, au rendez-vous des braves, dans la féroce subtilité de cette épreuve, difficile à prévoir. D’autant que l’arbitre aura aussi ses ordres à donner. Mais de là sortira certainement la vérité du match.
Vendredi:
(20h45) Racing-Métro – Bayonne (Canal + Sport)
Samedi:
14h15 : Toulouse – Perpignan (Canal +)
14h30 :
Biarritz – Clermont
Castres – Agen
La Rochelle – Brive
Montpellier – Bourgoin
16h30 : Stade Français – Toulon (Canal +)
Pour le pilier international et capitaine de Perpignan, Nicolas Mas, le déplacement à Toulouse, sera un « gros test » où la mêlée et la défense seront décisives.
Ce déplacement à Toulouse est le premier d’une série de trois matches difficiles pour l’USAP.
Nos deux matches de Coupe d’Europe, nous ont bien mis en jambes. On va à Toulouse avec beaucoup d’intentions, pour se tester, pour savoir si le groupe a progressé depuis le début de saison un peu délicat. Ce match est un gros test, on va aussi voir si en défense on va arriver à ne pas se faire transpercer comme ce fut le cas ces derniers temps.
Toulouse et l’Usap affichent leur puissance en mêlée. Ce sera la clef de ce duel ?
ça se passera d’abord là, comme dans tous les matches de rugby. Les Toulousains vont nous mettre de la pression, nous, on est un peu mieux depuis quelque temps, après un temps d’adaptation nécessaire aux nouvelles règles. On va essayer d’être conquérant face à une mêlée performante, solide, très lourde et puissante. C’est un gros challenge pour nous.
Le retour de Manny Edmonds à l’ouverture est-il le chaînon qui manquait à Perpignan ?
Son retour va nous faire du bien. Il connaît très bien le club, possède de l’expérience. Il est posé, il s’est vite intégré, il faut dire qu’il a laissé un sacré souvenir à l’Usap avant de partir à Bayonne. C’est un homme de métier à ce poste de N.10 pour lequel on n’a pas beaucoup de chance avec les blessures, donc c’est vrai que ça nous fait du bien que Manny revienne.
points> Entre cinq équipes. La lutte est acharnée en haut de tableau. Le Racing qui reçoit Bayonne ce soir, est en tête du Top 14 avec un petit point d’avance sur Toulon, Toulouse et Montpellier, et deux sur Perpignan. Cinq équipes dans un mouchoir de poche… Et depuis le début de la saison, cinq clubs se sont succédés à la tête du Top 14 : le Stade Français, Toulouse, Bayonne, le Racing et Montpellier. Ces deux derniers clubs n’avaient jamais occupé la place de leader depuis la professionnalisation du rugby.
Perpignan se déplace à Toulouse privé de son trois quart international, Maxime Mermoz, ancien toulousain, insuffisamment remis de son entorse acromio-claviculaire à l’épaule gauche et de son 3e ligne samoan Henry Tuilagi, suspendu 50 jours pour un plaquage dangereux. Le club a fait appel de cette suspension. Tous les deux étaient déjà forfaits pour la réception de Trévise, dimanche dernier en Coupe d’Europe. L’USAP annonce des changements dans son XV de départ : la première ligne Freshwater-Guirado-Mas débutera et en 3e ligne, Gerrie Britz remplace Bertrand Guiry. Le talonneur Marius Tincu sera ménagé et remplacé par Charles Géli.
Le groupe voire l’équipe alignés en Coupe d’Europe ont de bonnes chances de figurer sur la feuille de match demain pour la réception d’Agen. Préservé en début de semaine, Marc Andreu sera en mesure de tenir sa place à l’aile gauche alors que Vincent Inigo, touché à une main, devrait quant à lui postuler sur l’autre aile.
Laissés au repos contre La Rochelle, en Challenge européen, Jean Monribot, Adri Badenhorst (photo JMM) et Andrew Springgay devraient faire leur retour dans un groupe élargi à 26 de même que Lisiate Fa’aoso, Jamie Robinson, Junior Pelesasa et Arsène Nnomo.
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