Près de deux semaines après l'incendie qui a ravagé un immeuble à Toulouse en Haute-Garonne, une vingtaine de familles se retrouve sans solution de relogement. Soutenues par la Confédération syndicale des familles du Mirail, elles appellent les services publics à leur proposer un hébergement.
Plusieurs appartements d’un immeuble ont pris feu jeudi 22 avril à Toulouse, impasse de Londres. Onze jours plus tard, la couverture des assurances des sinistrés arrive à terme. “J’ai eu le droit à une chambre d’hôtel pendant neuf jours. Maintenant, ce sont les services de l’urgence sociale qui m’hébergent jusqu’à samedi prochain. Après ça, je serai à la rue”, rapporte Karima Benantar, mère de cinq enfants âgés de sept à seize ans. 
L’incendie s’est déclenché à la mi-journée du jeudi 22 avril, au quatrième étage d’un immeuble situé impasse de Londres. Un homme de 59 ans est décédé à l’hôpital Purpan de Toulouse, après avoir été retrouvé inconscient par les pompiers. Seize autres personnes ont été blessées. Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine du sinistre.
Dans l’attente de l’ouverture d’une cellule psychologique, les victimes se retrouvent dans les locaux de l’association de la Confédération syndicale des familles (CSF) du Mirail, qui accompagne environ 300 familles du quartier.

Parmi elles, Adbelaziz Ben Khay. Il habitait l’appartement situé juste au-dessus de celui où le feu s’est déclaré. Sa femme et ses quatre enfants ont été prisonniers des flammes. Après deux jours d’hospitalisation, ils ont bénéficié d’une chambre d’hôtel dans le quartier de Saint-Simon à Toulouse. “On est à l’abandon de la mairie et de tous les services publics. On a besoin de solutions. Les enfants sont sous le choc, ils ne vont plus à l’école”, explique le père de famille. 
Hajar a 15 ans. Elle aussi habitait au 5e étage de l’immeuble. Aujourd’hui relogée avec ses parents et ses cinq frères dans un hôtel à Saint-Martin-du-Touch en Haute-Garonne, elle est inquiète et impatiente de retrouver une vie stable.
Je suis en classe de troisième, je dois passer mon brevet cette année. En ce moment, je ne peux plus aller au collège car l’hôtel où nous logeons est trop loin. J’aurais forcément du retard par rapport à mes camarades.
Hajar, 15 ans
La Confédération syndicale des familles du Mirail reçoit quotidiennement les familles sinistrées. L’association appelle la mairie “à prendre ses responsabilités”. “Ils sont tous traumatisés. Pour l’instant rien n’a été mis en place pour eux. Heureusement nos locaux sont ouverts, ils viennent pour y trouver du réconfort“, raconte Fatiha Adjelout, présidente de la CSF.

L’association d’une vingtaine de bénévoles et trois salariés “favorise le vivre ensemble dans les quartiers”. Mais depuis l’incendie, elle devient “porte-parole des familles qui ont perdu un logement”. 
Les familles ne savent pas vers qui se tourner. C’est la conséquence du manque de présence du service public, notamment dans les quartiers. Est-ce que les associations ont vocation à prendre le rôle des pouvoirs publics ? Non. On n’est pas le relais de la mairie.
Fatiha Adjelout
Soutenues par la CSF, les familles sinistrées souhaitent “être aider pour trouver des solutions pérennes” et “voir les travaux s’accélérer pour que les personnes dont les appartements ont très peu été touchés puissent retrouver leur habitat”. 
La mairie de Toulouse assure que des actions ont été menées avec Action Logements pour essayer de reloger ces familles. “Ce sont des grandes familles, il faut donc de grands appartements, ce qui est un peu plus difficile peut-être à trouver. A partir de cette semaine, la mairie va solliciter les bailleurs sociaux dont Toulouse Métropole Habitat, dont je suis le président, pour essayer de trouver des solutions plus perennes”, explique Bertrand Serp, premier conseiller municipal délégué au logement. “Pour le bien-être des personnes, on doit trouver des solutions très rapidement, même s’il est compliqué de donner un délai. On ne les laissera pas tomber“. 

source

Catégorisé: