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ARCHÉOLOGIE – La silhouette d’un édifice de culte archaïque a été exhumée cet été de la campagne du Latium par une équipe allemande. L’ancienne cité révèle peu à peu ses secrets.
Novembre serait-il devenu le mois des découvertes étrusques ? La semaine même où un important trésor de statuettes de bronze exhumées d’un sanctuaire étrusco-romain de Toscane était présenté par une équipe italienne, des archéologues allemands ont annoncé, le 10 novembre, avoir identifié un temple jusqu’alors inconnu à Vulci, au cœur de l’ancienne Étrurie.
La structure a été mise au jour par les chercheurs de la mission Vulci Cityscape, un projet de recherches conjoint des universités de Fribourg et de Mayence. Mis en place en 2020, le programme s’intéresse à un secteur d’opération de 22,5 hectares, dans la partie nord de la cité antique de Vulci, dans le Latium. Là, à proximité du sanctuaire de Tempio Grande excavé dans les années 1950, les chercheurs ont repéré le tracé immédiatement reconnaissable d’un nouvel édifice de culte. Une première campagne de recherches, en 2021, a confirmé les relevés géophysiques de surface récoltés l’année précédente. La fouille de cet été, a achevé de rendre au soleil de l’Italie des blocs de tuf trop longtemps enfouis.
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Long de 45 mètres pour 35 mètres de large, le lieu de culte était monumental. Encore partiellement inhumé, cet édifice archaïque, sur podium, daterait de la fin du VIe ou du début du Ve siècle avant notre ère, soit du firmament du monde étrusque. «Le nouveau temple a à peu près les mêmes dimensions et la même orientation que le Tempio Grande voisin, qui a été construit à la même époque», explique dans un communiqué l’archéologue Mariachiara Franceschini, responsable de fouilles pour l’université de Fribourg.
La divinité à laquelle était dédié l’édifice n’est pas connue. Les chercheurs ont cependant précisé avoir exhumé de nombreux vestiges en terre cuite. Un grand nombre de ces céramiques ont été reconnues par les spécialistes comme des productions attiques, dont les plus anciennes appartenaient au style orientalisant – prisé en Grèce pendant le VIIe siècle. Les pièces les plus récentes, de facture romaine, datent quant à elles de la fin de l’Antiquité tardive, près d’un millénaire plus tard. Ancien décor tombé du toit du temple, une antéfixe à tête de satyre a également été prélevée sur le site.
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La découverte d’un second temple monumental à Vulci est «particulièrement significative», se félicitait dès l’achèvement de la dernière campagne de fouilles, le 28 août, la direction scientifique de Vulci Cityscape. L’édifice devrait permettre aux archéologues de mieux comprendre l’articulation entre les espaces sacrés et le reste de cette cité. Celle-ci reste encore assez mal connue en dehors de plusieurs structures urbaines de l’époque romaine et d’une nécropole réputée pour la richesse de ses sépultures de l’époque étrusques.
D’après les archéologues, les niveaux les plus profonds des fondations de ce nouveau temple renfermeraient également quelques indices qui attesteraient la présence d’une structure plus ancienne encore. À savoir, une occupation peut-être datée de l’âge du Fer et qui, en somme, pourrait livrer de nouveaux détails sur les origines de la cité étrusque. «Ce genre de vestige manquait jusqu’à présent à Vulci», s’est réjoui Paul P. Pasieka, responsable du chantier pour l’université de Mayence.
Les autres prospections menées depuis deux ans à Vulci par les équipes allemandes auraient permis d’identifier une partie importante de la trame urbaine du nord de la ville. «Nous pouvons maintenant mieux comprendre les dynamiques de l’habitat, le réseau viaire ainsi que les différents quartiers de la cité», poursuit Paul P. Pasieka. D’ici les prochaines années, l’archéologue espère notamment percer à jour les subtiles métamorphoses et adaptations de la ville au fil des siècles, en particulier à partir de sa période romaine, qui a laissé maints vestiges entre les murs de l’ancienne rivale étrusque.
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Fondée vers le VIIIe siècle av. J.-C., Vulci était l’une des douze principales cités qui formaient la confédération étrusque. Située en Étrurie méridionale, à 80 kilomètres au nord de Rome, entre la Méditerranée et le lac de Bolsena, la ville est prise par sa voisine latine en 280 av. J.-C. et aussitôt romanisée.
La cité a bénéficié d’importantes fouilles menées dans la première moitié du XIXe siècle sous le mécénat de Lucien Bonaparte, prince romain de Canino, et de son épouse, Alexandrine de Bleschamp, à une époque où les opérations tenaient encore davantage du pillage organisé que de la recherche scientifique. En pleine étruscomanie européenne, plus de 15.000 vases antiques auraient ainsi été arrachés des tombes de Vulci et vendus à travers l’Europe. Pour autant, la majeure partie de la cité reste encore enfouie.
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Un nouveau temple étrusque découvert à Vulci en Italie
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