À la veille d’une 4e hausse du taux directeur cette année, il sera de plus en plus difficile pour les jeunes d’acheter une propriété au Québec, où le prix médian d’une maison vient encore de bondir de 20 %.
• À lire aussi: Hausse du taux directeur la plus importante depuis 1998 à prévoir demain?
• À lire aussi: Ouvrir son hypothèque avant échéance, est-ce que ça peut être avantageux?
• À lire aussi: Le marché immobilier se calme enfin dans la métropole
Le dernier son de cloche vient de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). D’avril à juin, le prix médian d’une maison unifamiliale est passé à 450 000 $ au Québec, une hausse de 20 %. 
À titre de comparaison, le prix médian d’une maison unifamiliale au Québec à la fin de 2019 était de 265 000 $, une différence de 185 000 $.  
De retour à aujourd’hui, le prix médian d’un condo au Québec est de 381 000 $, une hausse de 14 % en trois mois. Pour la région métropolitaine de Montréal, il est de 410 000 $, une hausse de 14 % là aussi. 
«Ça fait peur, mais le party est fini. Avec la nouvelle hausse du taux de ce matin, c’est le coup de grâce pour l’évolution des prix. Le marché va ralentir au cours des prochains mois», explique Charles Brant, directeur de l’analyse du marché immobilier à l’APCIQ. 
Même si les prix continuent de grimper de façon inquiétante, le nombre de maisons en vente au Québec diminue (-9 %). Et c’est pareil pour le nombre de ventes (-14 %). 
«Il y a déjà beaucoup moins de [gens] qui sont prêts à acheter aujourd’hui, et il y en aura encore moins avec la hausse des taux, car ils ne se qualifieront pas», analyse-t-il. 
Pas de retour en arrière
Pendant combien de temps encore le marché va-t-il poursuivre sa montée vertigineuse ? 
«Il y a une correction partielle qui s’en vient», croit l’économiste en chef de Desjardins, Jimmy Jean. 
Déjà, en Ontario, le prix des maisons baisse depuis quatre mois de suite, souligne-t-il. Ce qui est loin d’être le cas au Québec. 
Desjardins prévoit plutôt qu’ici, les prix des propriétés vont commencer à chuter en 2023, mais pas autant qu’ils ont monté pendant la pandémie.
La baisse prévue par l’institution de Lévis est de 12 % d’ici la fin de 2023. 
«Les ventes sont déjà en recul et la baisse des prix va suivre. Mais on ne va pas voir le prix des maisons revenir à ce qu’ils étaient avant la pandémie», assure l’économiste.à
Écoutez Francis Gosselin au micro d’Alexandre Dubé sur QUB radio

 
De quoi faire réfléchir
C’est donc dire qu’à la fin de 2023, le marché immobilier va avoir gagné 35 % de valeur comparé à avant la pandémie. Et cela, qu’on vive une récession ou non et que les taux d’intérêt demeurent élevés ou non. 
«Le problème d’abordabilité des logements va rester un enjeu de taille au Québec, car la province a vécu un rattrapage qu’elle n’est pas près de voir disparaître», résume Charles Brant, de l’APCIQ. 
Et on ne parle ici que du prix. Il faut aussi parler des taux d’intérêt, un autre obstacle au logement abordable. 
La Banque du Canada va augmenter aujourd’hui et pour une 4e fois cette année son taux directeur, actuellement à 1,5 %. La hausse prévue est de 0,75 %, ce qui le fera passer à 2,25 %. Il était de 0,25 % en janvier. 
Pour chaque hausse de 0,25 %, on parle d’une augmentation de 25 $ par mois par tranche de 100 000 $ de prêt hypothécaire, nous expliquait récemment un courtier hypothécaire.
Si on prend l’exemple d’un prêt de 300 000 $ dont les paiements étaient de 1000 $ par mois en janvier, ils passeront à 1600 $ avec la hausse d’aujourd’hui. 
De quoi faire réfléchir bien des acheteurs, surtout ceux qui en sont à leur premier achat. 

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter
Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d’utilisation.

source

Catégorisé: