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La sécheresse anormale et les canicules consécutives vont accroître les risques d'inondations à l'automne, alerte Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Gorges du Verdon à sec, risque de pénurie d’eau potable, incendies hors de contrôle… Les dégâts causés par cet été caniculaire s’amoncellent et ne sont pas prêts de s’arrêter.
Cet automne, la menace d’inondations est encore plus présente dans les Alpes-Maritimes et le Var. Décryptage avec Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France et ancien capitaine de la caserne de Menton.
Pourquoi le risque d’inondations est-il plus important cet automne?
L’augmentation de la température de la mer Méditerranée provoque nécessairement beaucoup de condensation. Cette eau qui s’élève doit forcément tomber à un moment donné, si je vulgarise le principe des épisodes méditerranéens. Ces pluies cévenoles arrivent lorsque ces remontées d’air chaud sont confrontées à l’air plus froid. La conjonction des deux donne un cocktail explosif, que l’on connaît bien ici. Donc on s’y attend, on s’y prépare comme on s’est préparés pour les feux de forêt cet été.
Surtout dans les Alpes-Maritimes et le Var?
On se souvient des inondations de Draguignan en 2010, d’Antibes et Cannes en 2015, de la tempête Alex en 2020… On sait que ces épisodes sont assez intenses chez nous, notamment parce que nous sommes bordés par les Alpes et la Méditerranée. Même si les pompiers ont une grande facilité à s’adapter aux risques instantanément, il faut prendre en compte la notion très importante de préparation des citoyens.
En amont, que peut-on faire pour s’y préparer?
Les inondations meurtrières de 2015 ont montré, malheureusement, que des décès ont eu lieu parce que les gens sont descendus à la cave pour tenter de sauver leurs biens. Il faut anticiper: bien trier ce que vous avez au sous-sol, surélever ce qui est nécessaire. Dès à présent, vous pouvez équiper votre maison pour mettre en hauteur et préserver vos biens précieux.
En cas d’inondations, que faut-il faire et ne surtout pas faire?
Évacuer lorsque l’ordre est donné, se mettre dans les points les plus élevés du logement, ne pas franchir les interdits, notamment lorsqu’une route est marquée inondée. On ne s’y aventure pas, ni en voiture ni à pied, vous pouvez être aspiré par une plaque d’égout. Appeler uniquement en cas d’urgence et, surtout, éviter de prendre des risques inutiles pour prendre des photos et vidéos des inondations pour faire le buzz sur les réseaux…
Aujourd’hui, le meilleur allié dans le cadre des crises naturelles, c’est une meilleure adaptation des comportements des citoyens face aux risques. La nature, soit elle se calme, soit elle se déchaîne et ça demande beaucoup de courage et d’adaptation de la part des pompiers maralpins et varois, qui sont très sollicités et en état d’alerte. Lors de la tempête Alex, les villages ont résisté aussi parce qu’il y avait la présence de pompiers volontaires dans les casernes. Il est extrêmement important d’engager une véritable politique d’engagement visant à obtenir 250.000 pompiers volontaires contre 197.000 aujourd’hui. Il faut conserver et consolider l’épine dorsale du système de distribution des secours en permettant à l’ensemble des personnes lauréates du concours des sapeurs-pompiers professionnels d’être rapidement engagé pour renouveler et renforcer l’effectif.
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