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Une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) montre la vulnérabilité des Alpes-Maritimes au danger de tsunami. La préfecture a organisé un exercice "alerte tsunami" à l’aéroport pour s’y préparer.
Imaginez! Une vague de 5 mètres de haut se forme sans crier gare. Elle frappe Théoule-sur-Mer en premier. En l’espace d’à peine quatre minutes, elle balaye toute la côte azuréenne. L’eau s’engouffre dans les estuaires du Riou de l’Argentière et de la Siagne. Elle submerge le port-abri du Béal, le port Canto et le vieux-port de Cannes.
À vrai dire, presque aucun quai des Alpes-Maritimes ne résiste à cette déferlante. Chaque seconde qui suit, la mer grignote trois mètres de terres supplémentaires.
La cité des festivals (Cannes) et celle des citrons (Menton) sont les plus touchées. Plus de 6.000 bâtiments se retrouvent inondés. À commencer par des infrastructures majeures, telles que l’aéroport de Nice. Les pistes de Mandelieu sont également touchées. Le tsunami a pénétré jusqu’à près d’un kilomètre à l’intérieur du département.
Ce scénario catastrophe n’est pas le fruit d’un auteur de science-fiction. Il est le résultat d’une étude menée par le Bureau de recherches géologiques et minières, un établissement public français de référence dans les applications des sciences de la Terre.
Le document est daté d’octobre 2020, mais n’a été rendu public que récemment, à l’occasion de la consultation sur la réhabilitation de la station d’épuration Haliotis, à l’entrée ouest de Nice. Un projet à un demi-milliard d’euros qui méritait bien que l’on s’intéresse à la vulnérabilité de cet équipement aux risques naturels. Notamment, le risque de submersion marine puisque la station est construite au bord de la Grande Bleue.
Ironie de l’histoire, Haliotis semble plutôt à l’abri. C’est loin d’être le cas du reste du littoral azuréen.
La préfecture, qui a commandé cette étude du BRGM pour caractériser le risque tsunami, a d’ailleurs organisé, par plus tard que ce lundi, un exercice grandeur nature à l’aéroport de Nice pour se préparer à ce scénario catastrophe.
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a superposé les résultats de ses modèles de submersion avec les plans d’occupation des sols de la zone littorale.
L’étude en conclut que, dans le pire des cas, 6.351 constructions pourraient être inondées. Plus de la moitié de ces bâtiments sont exposés à un risque fort (22,78%) voire très fort (33,24%).
Les villes les plus touchées seraient celles de Cannes et de Menton. Mandelieu, Golfe-Juan et Antibes subiraient également d’importantes inondations.
L’ensemble des pistes de l’aéroport de Nice se retrouveraient en outre submergées. Ce qui ne serait pas sans conséquences sur l’organisation des secours.
Les auteurs du rapport préconisent d’aller plus loin en faisant notamment appel à une “modélisation numérique de la submersion”.
Seul moyen de simuler “aussi bien la propagation que la submersion sur les secteurs à enjeux”. Parce que les plus exposés, les plus peuplés ou ceux abritant des équipements stratégiques.
2 à 7 minutes
C’est le temps que mettrait à atteindre la Côte d’Azur un tsunami provoqué par un séisme le long de la faille Ligure. C’est le pire des scénarios. La proximité de cette zone sismique rend inopérant tout système d’alerte.
1h12 au maximum
Un événement qui trouverait son origine sur la faille nord maghrébine laisserait un temps de réaction plus long. Et néanmoins limité. Selon les calculs du BRGM, la vague ainsi provoquée mettrait entre 1h07 et 1h12 au maximum à traverser la Méditerranée pour venir frapper le rivage des Alpes-Maritimes.
Pas d’alerte “naturelle”
Le “repli de la mer” qui précède parfois les tsunamis a souvent été décrit. Mais ce phénomène annonciateur ne se produirait pas sur la Côte d’Azur. En raison de la topographie des fonds marins, dans le meilleur des cas l’abaissement du niveau des eaux atteindrait tout au plus 10 cm. Trop peu pour constituer un “système d’alerte naturelle”.
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