« On est des fous », résume Marie, assise sous un arbre du parc Beaumont. C’est sûr qu’il fallait avoir un peu de courage (et une bonne casquette) pour pointer son nez à l’extérieur, ce samedi 18 juin. Les Pyrénées-Atlantiques – comme 13 autres départements français – sont en vigilance rouge canicule jusqu’à dimanche matin. Le thermomètre a dépassé les 40 degrés.
C’est avec une caméra thermique (1) que nous avons parcouru le centre-ville de Pau, au plus fort du pic de chaleur, en début d’après-midi. L’outil permet de cibler des surfaces pour en révéler la température.
Notre premier arrêt se fait aux halles. L’extérieur…
« On est des fous », résume Marie, assise sous un arbre du parc Beaumont. C’est sûr qu’il fallait avoir un peu de courage (et une bonne casquette) pour pointer son nez à l’extérieur, ce samedi 18 juin. Les Pyrénées-Atlantiques – comme 13 autres départements français – sont en vigilance rouge canicule jusqu’à dimanche matin. Le thermomètre a dépassé les 40 degrés.
C’est avec une caméra thermique (1) que nous avons parcouru le centre-ville de Pau, au plus fort du pic de chaleur, en début d’après-midi. L’outil permet de cibler des surfaces pour en révéler la température.
Notre premier arrêt se fait aux halles. L’extérieur du bâtiment pointe à environ 48 °C, ce qui est dans la norme de ce que nous avons pu constater sur d’autres façades. La petite surprise réside dans une matière : le bois. Ce revêtement de la terrasse des halles atteint 72 °C au soleil, contre 52 °C dans sa partie ombragée. Pour comparer, l’enrobé d’une route dans le quartier du château affiche 60 °C. Un banc en bois du parc Beaumont culmine à 70 °C sous le soleil, tout comme un banc métallique de la place Clemenceau.
Précisons que notre petite expérience n’est pas sans limites. La caméra thermique se borne aux températures de surface et non celle de l’air. Même cette dernière n’est d’ailleurs pas forcément un indicateur absolu.
Dans son guide « Rafraîchir les villes, des solutions variées », l’Ademe souligne que « l’ombre produite par les arbres et les structures d’ombrage a un impact majeur sur le confort du piéton alors que la température d’air change très faiblement. Mesurer l’efficacité de rafraîchissement nécessite donc d’employer des indices de confort tels que l’UTCI (universal thermal climate index), le PET (physiological equivalent temperature), etc. »
Toujours avec notre caméra thermique à la main, nous arrivons place Clemenceau. Certains enfants jouent dans les jets d’eau. Ils ne s’y sont pas trompés : notre instrument indique 33 °C. Sur les dalles de la place, au soleil, le thermomètre atteint 58 °C. Il faut s’écarter, en direction de l’ombre et au milieu de la végétation, pour tomber à 40,7 °C au sol.
La végétalisation est d’ailleurs une des clés pour lutter contre les îlots de chaleur. Dans le parc Beaumont, l’herbe ombragée au pied d’un arbre pointe à 33 °C. Le rafraîchissement à l’œuvre provient du phénomène d’évapotranspiration des végétaux. Mais l’Ademe note que « l’évapotranspiration lorsqu’elle a lieu n’est pas forcément favorable au confort, puisqu’une humidité trop élevée en période de forte chaleur peut créer une dégradation du confort thermique ». Tout dépend du taux d’humidité déjà présent dans l’air.
Nous arrivons sur le boulevard des Pyrénées. Les clients aux terrasses du boulevard se comptent sur les doigts de la main. La ville a des allures de cité confinée, comme aux heures des restrictions sanitaires.
La balade caniculaire se poursuit dans le quartier du Hédas. Sur la place Récaborde, les pavés au soleil affichent 62 °C. L’endroit est large. Et la chaleur est plus forte que dans une ruelle étroite. Aucun enfant ne joue dans les jeux installés sur la place. Et pour cause : le revêtement souple rouge renferme le record de notre virée, avec 85,5 °C au soleil. À l’ombre, sur le revêtement souple plus clair, la température est de 56 °C.
Plus loin dans le Hédas, le cheminement qui serpente offre quelques bouffées d’air frais. Arrivés sur une grille d’aération en façade, la sortie culmine à plus de 63 °C. Là où le mur ensoleillé qui la jouxte est à 45 °C. C’est l’une des conséquences de la climatisation : elle refroidit l’intérieur à l’aide de beaucoup d’énergie mais réchauffe l’extérieur. Parmi les solutions préconisées par l’Ademe, figure celle de limiter l’usage de la climatisation.
La Ville de Pau a expérimenté une autre méthode pour rendre plus vivables les cours de récré. Dans l’école Lapuyade, des brumisateurs extérieurs ont été mis en place. « Les résultats de cet essai seront analysés début juillet. Si ce test se révélait concluant, d’autres brumisateurs extérieurs pourraient être déployés dès l’année prochaine dans certaines cours d’écoles très exposées », précise la commune.
La lutte contre les îlots de chaleur va devenir incontournable. Car le réchauffement climatique causé par l’homme augmente la fréquence et l’intensité des épisodes caniculaires.
(1) Nos remerciements à l’entreprise Pommies Plâtrerie et la Fédération du BTP des Pyrénées-Atlantiques pour le prêt de la caméra thermique.

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