Le 26 mai 2022, le célèbre circuit automobile de Côte-d’Or va fêter ses 50 ans. A cette occasion, France 3 Bourgogne est revenue sur les dates mythiques qui ont forgé l’histoire du tracé, des Grands Prix de France aux grands prix de l’Âge d’Or.
Championnat de formule 1, camion, moto, vélo… Le circuit de Prenois a accueilli son lot de compétitions automobiles. Aujourd’hui véritable lieu d’histoire, il faut revenir au début des années 70 pour assister à sa naissance. 
Avant le circuit s’étendait la vaste forêt de Prenois. En 1968, François Chambelland, entrepreneur et ancien sportif, voit un potentiel dans cet espace naturel. Construire un “stade automobile”. Emballées par l’idée, les mairies de Prenois et Dijon ont participé à la construction. Le projet du circuit de Prenois est né. 
La construction et l’aménagement vont durer quatre ans. En attendant le circuit, ça roule un peu moins vite. Les premiers repérages du tracé sont faits en 1969 avec les autorités locales. On se sert des voitures de ville, que ce soit des R16 ou 403. Des modèles qui ne sont pas forcément appropriés au tout terrain.

A l’origine du projet, il y a bien sûr l’ambition d’accueillir de grandes compétitions mais pas seulement. La vocation première du tracé ? Instruire l’automobiliste en lui permettant de se perfectionner sur un circuit.
Le tracé particulièrement rapide du circuit doit permettre dans un avenir proche d’assister à des courses passionnantes. L’ambition est grande. De tous les circuits français, celui-ci doit être le plus moderne. Les vedettes du sport automobile de l’époque comme Jean-Pierre Beltoise suivent attentivement son évolution. 
France 3 Bourgogne est revenue sur la construction ainsi que les premières heures de gloire du circuit dans un reportage. 
Le 16 mai 1972, le circuit de Dijon-Prenois est inauguré. “Il y avait énormément de monde. C’était un grand jour, une consécration et le résultat d’un travail long de quatre années”, raconte Yannick Morizot, actuel responsable du circuit. À cette occasion, des premiers roulages sont réalisés. Nello Cheli, pilote dijonnais est le premier à officiellement essayer le circuit. Le 4 juin 1972, Prenois accueille sa première compétition, le championnat d’Europe de Prototypes. 
C’est en 1973 que les choses sérieuses commencent avec l’organisation des « 1000 kilomètres de Dijon », puisque c’est une manche de championnat du monde. À l’époque François Chambelland voit encore plus loin. “Accueillir un championnat du monde est un coup de poker après avoir ouvert il y a à peine une année. Cela doit appeler si tout se passe bien la Formule 1, nous avons candidaté pour accueillir le grand prix de France de juillet 1974”, déclarait-t-il. 
Le 7 juillet 1974, le circuit de Prenois accueille pour la première fois de son histoire un grand prix de Formule 1, la discipline reine du sport automobile. “Il y avait 80 000 à 100 000 personnes, les gens se garaient dans tous les villages. C’était une période exceptionnelle”. Yannick Morizot s’en rappelle comme si c’était hier, non sans nostalgie.
Des aménagements sont faits plus tôt dans l’année pour recevoir ces puissantes machines. Originellement long de 3200 mètres, le circuit va passer à 3801 mètres. Il va accueillir cinq manches de championnat, de 1974 à 1984. S’il n’est aujourd’hui plus agréé pour les accueillir, le responsable du circuit est fier d’avoir vu rouler une Formule 1 sur le circuit côte-d’orien “C’était une consécration. On est fiers de notre passé et on s’en sert pour se projeter vers l’avenir”, souligne-t-il.

Les amoureux du sport automobile s’en souviennent. Le circuit de Prenois a été le théâtre d’un pan de l’histoire de la Formule 1. Le 1er Juillet 1979, Jean-Pierre Jabouille signe la première victoire de Renault en Formule 1.
Mais tous les yeux sont tournés vers la seconde place. Deuxième pilote de la marque française, René Arnoux et Gilles Villeneuve, à bord de sa Ferrari, vont se livrer un duel mythique dont les fans de Formule 1 se souviennent encore. Cet affrontement reste à ce jour la plus belle bataille de la catégorie reine du sport automobile.
C’était l’âge d’or du circuit, une consécration d’accueillir la Formule 1.
Responsable du circuit Dijon-Prenois
Yannick Morizot était présent et raconte l’événement. “Le duel a duré quatre tours, c’était extraordinaire.  Ils se sont doublés plusieurs fois, les roues se touchaient, ils étaient à la limite”, se remémore-t-il. “Deux marques phares avec d’excellents pilotes s’opposaient. René Arnoux le raconte encore avec beaucoup de passion. Tout ce contexte rend la bataille mythique.”  
Un panneau qui illustre ce duel se situe entre Pouilly et Dijon.
En 1995, la famille Chambelland décide de céder le circuit. Un groupe d’actionnaires et d’entrepreneurs régionaux reprend la main. En 2004, ces derniers prennent la décision de rénover le circuit avec en premier lieu, l’actualisation de la mise aux normes de la piste. Les travaux se font par période, pour laisser les compétitions se dérouler sur le circuit. Ils durent jusqu’à 2014. Aujourd’hui, toutes les compétitions peuvent être accueillies, sauf la Formule 1.
Mais le circuit ne doit pas se relâcher selon Yannick Morizot. “Il faut absolument se tourner vers demain pour pouvoir satisfaire la passion des gens et rester aux normes de sécurité. Ouvrir la porte aux nouvelles technologies me paraît essentielle, On travaille avec des marques pour faire tourner des véhicules nouvelle génération”, détaille-t-il. 
Si le circuit Dijon-Prenois a fait parler de lui en accueillant le tour de France dans les années 80 (les cyclistes passaient par Sombernon et finissaient par un tour de circuit !), il est aujourd’hui connu pour être le théâtre du grand prix de l’Âge d’Or. 
En 2004, le circuit accueille la 40ème édition de cette épreuve rassemblant des voitures historiques. Prenois reçoit annuellement la course depuis, et les responsables en sont ravis puisque c’est un événement apprécié du grand public pour diverses raisons.
“C’est toujours très passionnant, l’historique amène énormément de monde. Il y a tous les gens qui reviennent voir les voitures qui les ont fait rêver quand ils étaient plus jeunes”, dévoile-t-il. “L’évènement “Moto légend” est également un très gros événement. Il y a beaucoup de passionnés et c’est ce qui fait que l’historique marche aussi bien.”
Pour ses 50 ans, le circuit de Dijon-Prenois veut faire les choses en grand. Une journée portes ouvertes est prévue le 14 octobre. L’opportunité de voir d’anciens grands pilotes, de gagner des lots, mais surtout redécouvrir un circuit légendaire, qui fait partie du patrimoine du sport automobile français. 

source

Catégorisé: