C’est une étape majeure de la construction de l’arbre aux hérons. Les premiers tests et le premier envol du grand volatile de bois et d’acier ont eu lieu ce mardi 24 mai, sous le regard toujours impressionné des passants et admiratif de son créateur.
C’est un battement d’aile symbolique et très attendu.
Après plusieurs mois de construction, le grand héron a pris son premier envol sous le regard de l’éléphant.
“C’est la première fois que je vois le héron complet, comme il sera sur l’arbre et que je me projette sur la façon dont on va l’exploiter. Combien de tour il va faire à l’heure ? Quel temps d’embarquement ? Donc oui, ce jour est un des plus importants du projet pour tous ceux qui l’ont construit, qui l’attendent et pour tous nos partenaires financiers qui continuent à nous faire confiance dans cette aventure hors norme”, déclare Pierre Orefice, directeur de l’exploitation des Machines de l’île.
Les Hérons sont les animaux phares du projet de l’Arbre qui verra le jour en 2027 au coeur de la carrière Misery à Nantes. Comme le Grand Éléphant, ces oiseaux “sont aussi de véritables machines vivantes”.
Pour François Delarozière, directeur artistique de la Machine, la magie opère toujours:
C’est génial. Chapeau pour l’équipe qui a réussi à réaliser cette prouesse de mettre ces 30 tonnes de matière en mouvement. Ce qui m’a plu dans ce vol c’est que j’ai eu envie de monter, de grimper
Directeur artistique de la Machine
Le couple d’échassiers nichera à la cime de l’Arbre sur des plateformes situées à 35 m de hauteur. Chacun d’eux est porté par un bras de manutention spécifique qui assure le mouvement d’ensemble. Ils s’envoleront  l’un après l’autre, embarquant 20 passagers pour un vol circulaire à 40 mètres de haut, d’environ 4 minutes, avec une vue imprenable sur la ville en transformation et la Loire.
“Venir à Nantes, débarquer en bateau, voir le jardin extraordinaire et cet arbre jonché sur une bute, s’en approcher, rentrer dans ce tronc de 10 mètres d’envergure, grimper et arriver à la cime en pouvant embarquer dans un héron et faire un vol, c’est une expérience unique”, s’enthousiasme le directeur artistique.
Leurs ailes se déploient sur une envergure de 16 mètres couvrant les passagers. C’est un pilote juché sur leur cou qui manipulera la tête de l’oiseau lui conférant vie et expression.
Comme toutes les machines de la compagnie, le Héron est morphologiquement fidèle à la réalité tant d’un point de vue esthétique avec son enveloppe bois extérieure que dans sa structure mécanique, pouvant adopter de nombreuses attitudes de l’animal.
On ne cherche pas simplement à l’avoir fabriqué. On cherche à mener ce chantier de la façon la plus harmonieuse et la plus folle possible de façon à ce que le résultat de ces cinq ans de construction soit absolument extraordinaire et bluffant
Directeur artistique de la Machine
Parmi les points de tension autour du projet de l’arbre de bois et d’acier, son coût. Lors d’un point d’étape en juillet dernier, Fabrice Roussel, 1er vice-président de Nantes Métropole, avait avancé des raisons liées à l’évolution du projet, aux études techniques et à l’inflation.
Le principe du co-financement a été rappelé avec une répartition par tiers : 
“Quelle déception !”. C’est par ces mots que Mahel Coppey, co-présidente du groupe écologiste et citoyen sein de la majorité de Nantes métropole avait répondu. Pour elle, “la présentation de ce début juillet ne répond pas aux multiples questions posées par les écologistes”. Ils dénonçaient, alors, le surcoût “sans aucune explication tangible”. Principale question posée ce jour là : “l’Arbre aux Hérons incarne-t-il notre projet politique écologique et social pour la Métropole ?”
Pour Laurence Garnier et le groupe d’opposition municipale, “l’Arbre aux Hérons devenait l’Arbre aux Millions”.
Il avait été demandé à la présidente de Nantes métropole de “remettre les pieds sur terre”. La droite nantaise avait évoque “la pauvreté, l’insécurité et la saturation des transports pour justifier l’attribution de ces millions à ces priorités”.
Anticor44 de son côté avait alerté sur le manque de transparence dans l’attribution de certains marchés. 
Une dizaine de lots de travaux seraient concernés précise Anticor44, qui avait demandé que “les lots pour la construction soient attribués après une mise en concurrence afin de retenir les entreprises les mieux-disantes, d’autant que certains lots ( gros-œuvre, gardiennage, bureau d’études techniques, contrôle SPS etc..) ne demandent pas de compétences “artistiques” particulières.”
“Je ne fais pas de politique; je ne suis pas un homme d’affaires”, avait réagi François Delarozière. “Je n’attends aucun passe-droit, La Machine ne bénéficie d’aucune dérogation. Les œuvres qui nous sont commandées depuis des années par différentes collectivités le sont toujours dans le respect des règles de la commande publique. Et oui, les artistes ne sont pas mis en concurrence, parce que les œuvres d’art ne se font pas de concurrence entre elles”.
Le budget de cette œuvre gigantesque, imaginée par François Delarozière et Pierre Orefice, les créateurs du Grand Éléphant et du Carrousel des mondes marins, est estimé à 52,4 millions d’euros. 

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