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Pour les élus, les projections d’inondations sont irréalistes et seraient désastreuses pour l’économie locale.
Pendant que les touristes de l’île de Ré profitent de leur été, se détendent aux terrasses et baguenaudent dans les rues, la mine des autochtones reste, elle, obstinément soucieuse. En juin dernier, les services de l’État ont présenté aux élus la carte des niveaux d’eau, des projections modélisées de ce que pourront être les inondations sur l’île en cas de nouvelle tempête. Des cartes qui sont la conséquence directe de Xynthia. Trois ans après cette catastrophe climatique qui a frappé la Vendée mais aussi la Charente-Maritime en faisant 47 morts, État et élus sont en effet priés de travailler ensemble pour une même mission. L’établissement de nouvelles règles d’urbanisme en tenant compte des risques accrus de submersion marine, comme l’a tristement révélé Xynthia.
Dans le cadre d’un plan national, certaines communes ont déjà rendu leur copie, d’autres planchent toujours. C’est le cas pour les dix maires de l’île de Ré qui, sommés de réviser leur plan de prévention des risques littoraux (PPRL), ont alors découvert les premières propositions de l’État. Après la mer qui les a envahis, c’est maintenant – avec les cartes présentant les nouvelles dispositions – le ciel qui leur tombe sur la tête…
Car c’est un véritable scénario catastrophe qui leur a été soumis: 30 % des habitations de l’île, soit 14. 000, soudain placées dans des zones à risque et au sein desquelles toute construction nouvelle et tout nouvel aménagement d’une bâtisse seront refusés. Le nord insulaire, où se trouve Les Portes, commune prisée par les people, est touché de plein fouet. Et même s’il ne s’agit que d’une étape de travail avant l’adoption du PPRL, le projet produit déjà ses effets, constatent les élus. 50 permis ont déjà été refusés.
Cette projection, si elle est maintenue, ruinera l’économie de l’île, certifie Lionel Quillet (DVD), président de la communauté de communes de l’île. Le gel des constructions portera, selon lui, atteinte à une branche d’activité dynamique sur l’île, touchant les agences immobilières, les artisans, les architectes, avec à la clé des licenciements, des départs de famille faute de travail… Bref toute une vie insulaire qui se détricotera, mettent en garde les élus, unanimement vent debout contre ce projet, et qui multiplient en ce mois d’août les réunions publiques pour mobiliser la population.
D’ailleurs, les habitants qui rejoignent des associations nouvellement créées ont bien compris la nature des enjeux qui revêtent un caractère financier non négligeable. Les Rétais qui ont vu leur île devenir à la mode sont aujourd’hui assis sur un tas d’or. Or, un terrain constructible devenant non constructible ferait perdre gros à son propriétaire. «Le mètre carré, de 400 à 700 euros, chute à 1,70 euro», souligne Gérard Regrény, à la tête de la toute nouvelle association des Portes Ré-Veille. «Les notaires ne savent plus chiffrer la valeur d’un bien. Que vaut une villa située désormais en zone à risque?», s’interroge-t-il, lui-même touché par ce projet. «J’ai fait des donations que je voulais équitables: une parcelle de terre donnée à mon fils qui a déposé à temps son permis et une autre à ma fille qui a tardé à déposer son permis qui a été refusé. Elle est défavorisée.»
Mais Lionel Quillet ne le sait que trop bien: son combat n’a pas bonne presse. «On nous présente comme des élus bétonneurs, bradant la sécurité de la population. C’est faux: nous voulons protéger les habitants mais on conteste les méthodes utilisées», se justifie-t-il. Aujourd’hui, les normes de référence correspondent aux niveaux d’eau atteints par la dernière tempête, avec la prise en compte de deux aléas à court et à long terme lié au réchauffement de la planète. «C’est Xynthia + 20 cm et + 60 cm», résume-t-on sur l’île. «Mais dans les calculs et selon une circulaire du 27 juillet 2011, l’État ne tient pas compte des digues. C’est comme si on calculait le risque d’un accident de voiture sans prendre en compte les freins», n’a de cesse de répéter Lionel Quillet en dénonçant un principe de précaution poussé à l’extrême.
Souhaitant un débat serein et calmer le jeu, la préfecture insiste sur la nature des cartes présentées: «ce sont des documents préparatoires», souligne la préfète, Béatrice Abollivier, en indiquant avoir reçu les 14 pages de contestations des élus. «Nous allons les étudier», poursuit-elle en s’étonnant du tollé que suscitent ces cartes. «Sur le littoral ou sur Oléron, tout avance correctement dans un dialogue constructif», dit-elle en rappelant que ces fameux PPR ne visent que la protection de la population. Un objectif qui passe nécessairement, selon elle, par de nouvelles contraintes en matière d’urbanisme.
Avec ses roses trémières et ses façades lumineuses, La Couarde ressemble aux autres villages de l’île. «Mais jusqu’à quand?» s’inquiète son maire, Patrick Rayton. Selon les experts, cette commune de 1277 habitants serait la plus exposée en cas de nouvelle tempête. 90 % de son territoire serait envahi par les eaux et 80 % serait inconstructible, selon Patrick Rayton. Un scénario catastrophe qui stupéfait l’édile. Désormais, ce dernier redoute les poursuites par des particuliers qui ont perdu gros. Les terrains qu’ils avaient achetés pour construire ne valent plus que le prix d’un pré, après s’être vu brusquement refuser le certificat d’urbanisme. «L’un d’eux qui avait acheté le terrain 200.000 euros m’a fait savoir qu’il allait saisir le tribunal administratif pour m’attaquer», signale le maire. Autre cas: sept propriétaires qui avaient obtenu le certificat d’urbanisme attestant qu’ils pouvaient bâtir et qui se sont vu ensuite refuser le permis de construire. Des recours devant la justice avaient été engagés. Pour ces sept dossiers, Patrick Rayton a bataillé et a réussi à sauver les permis devant les services de l’État qui instruisent les dossiers. «Xynthia avait frappé une partie du vieux village. Je m’attendais donc à des conséquences sur l’urbanisme, mais là, c’est quasiment tout le vieux bourg qui est concerné», dit-il, médusé
maupassant10
le
Je n’ai pas pu terminer mon post, hier, à propos des avis divergents de certains autochtones de l’Île de Ré par rapport à ceux des élus.
Voici ce que pense le président de l’association “Les Amis de l’Île de Ré”, M. Pierre Bot.
Non, les élus ne sont pas “suivis” par la majorité des habitants comme on voudrait nous le faire croire: http://www.sudouest.fr/2013/07/25/-1124051-4583.php
BEBERT 44
le
Lettre de décharge : pas de secours, pas de pompiers, pas d’hélico, pas de vivres, pas d’intervention ERDF, pas d’assurance pour ça, rien…En cas de sinistre…Et on verra bien, bande de profiteurs !!
Nicolas F12.
le
on s’en fout de leur avis aux édiles locaux, on sauve des vies, l’état agit pour leur sécurité point.
DISPARITION – Il s’était retiré le 13 mai 2013 pour finir ses jours dans la prière, à l’ombre de la basilique Saint-Pierre. Le pape émérite Benoît XVI est mort ce samedi à l’âge de 95 ans. Exceptionnellement, cet enterrement pontifical ne sera pas suivi d’un conclave.
Dès ce mercredi, Emmanuel Macron avait demandé à son gouvernement «des mesures adaptées de protection» des Français pour faire face à la flambée épidémique en Chine.
ENQUÊTE – Le grand mosaïste slovène, prêtre jésuite qui a restauré de nombreuses églises est accusé de multiples agressions sexuelles sur des religieuses.
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Xynthia: la fronde des élus de l’île de Ré contre l’État
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