Publié le 02/05/2020 à 13h22
François Feuilleux
D’une guerre à une autre. Beaucoup de différences et quelques similitudes. Les archives départementales des Yvelines ont d’abord proposé à Babette Largo, créatrice sonore, d’inviter les habitants à réfléchir et élaborer avec elle, une œuvre sonore autour du thème de la paix et des traités de la Première Guerre mondiale, signés dans les Yvelines et dans les Hauts-de-Seine.
Pour cela, des pistes de réflexions ont été menées autour de questions : « Que représentent aujourd’hui ces événements pour les habitants de ces territoires ? Comment construit-on la paix aujourd’hui et quels sont les fondements d’une paix durable ? » Babette Largo est allée à la rencontre d’habitants qui contribuent à une création participative numérique qui sera présentée à l’issue de l’année de résidence.
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Seulement la pandémie liée au Covid-19 a stoppé ce chantier. « Babette Largo m’a appelée en me disant que tout le vocabulaire employé notamment au début du confinement et le champ lexical martial entraient en résonance avec ce qu’elle avait vu comme document par rapport à la Première Guerre mondiale », raconte Mathilde Deuve, responsable cellule Développement des publics. « Elle s’est dit que c’était l’occasion peut-être de faire participer les personnes sur des enregistrements sonores liés au confinement. »
« Quand j’ai entendu parler le président de la République, Emmanuel Macron, ça m’a replongée dans l’ambiance des discours de la Première Guerre mondiale, avec certains accents de l’époque. Ça m’a donné l’envie de mettre en route un nouvel épisode sonore sur cette thématique du confinement. »
Babette Largo (artiste)
L’idée n’est pas d’en faire un travail documentaire, mais plutôt une œuvre sonore artistique. Au début, elle a eu très peu de retours, sans doute par manque de visibilité. Mais depuis quelque temps, elle a reçu des propositions qui sont à la fois des textes et quelques sons.
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« Des personnes ont envoyé des textes rédigés qui racontent le quotidien », confirme Babette Largo. « Elle a eu quelques enregistrements sonores de bruits de la maison, des bruits de clavier d’ordinateur, des bruits d’enfants. »
L’essai paraît très ambitieux parce que les gens n’ont pas forcément le réflexe d’enregistrer des scènes de la vie quotidienne et que le naturel humain s’invite toujours lorsque la personne oublie que l’enregistreur tourne…
« C’est certain. J’en ai pas mal discuté avec des collègues qui étaient invités à participer. Des questionnements sont apparus : qu’est-ce qu’on va pouvoir lui donner qui sera original ? En réalité, personne n’est obligé d’envoyer des choses qui sont très construites. » Babette Largo s’intéresse justement aux plus petits bruits du quotidien auxquels on ne fait pas attention quand on est chez soi d’ordinaire, qu’on va au travail et qu’on revient le soir. C’est la base de ce projet artistique.
Derrière, il sera question de conserver aux archives départementales ces témoignages. Ça ne prend pas la forme d’une collecte classique, parce qu’il y a d’autres services de s’engager dans des collectes témoignage de confinement. Le but original de la résidence de cette artiste est vraiment un projet d’éducation artistique et culturel collaboratif.
Pratique. Vous pouvez envoyer vos enregistrements ou tout autre document à tousenresidence@gmail.com
Un exemple du travail de Babette Largo :
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